Prier…
deux figures, l’Ancien Testament et Eléazar, j’en ai fait la conclusion de ma
seconde lettre à FH (Il laissa ainsi,
non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de
noblesse et un mémorial de vertu) et le
Nouveau avec ce pittoresque personnage de Zachée. La fidélité, la
responsabilité vis-à-vis d’un peuple et vis-à-vis des générations futures. Je
ne sais depuis combien de temps : quelques mois, ou déjà davantage, je suis
habité par ce souhait, bien mourir, laisser un souvenir positif, bienfaisant et
utile pour mes connaissances et relations, et vraiment habitable, dialoguant,
aimant avec qui j’ai aimé. Principalement, ma si chère femme et notre trésor de
fille. Ni en théologie ni en psychologie, on ne meurt pour soi. Eléazar : je
me montrerai digne de ma vieillesse et, en choisissant de mourir avec
détermination et noblesse pour nos vénérables et saintes lois, j’aurai laissé
aux jeunes gens le noble exemple d’une belle mort [1]. Quant à Zachée, c’est la gratuité-même, il
n’attend rien de Ceui qu’il cherche à voir, il n’en a que la curiosité, Hérode
aussi avait la curiosité de rencontrer Celui dont tout le monde parlait. Donc
une disposition simple, tout à fait explicable. L’exceptionnel est qu’arrivé
à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends
vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison… Et
habitavit in nobis ». Tout se passe
comme si une mise en scène voulue de la Providence, de Dieu-même dépasse
totalement le souhait le plus vaste, le plus intense de l’homme. Zachée n’en
demandait pas tant puisqu’il ne demandait rien. Simplement, voir qui était
Jésus. En réalité, Zachée et le Christ se
comprennent à mi-mot. Jésus a discerné la vocation, la vraie, hors métier, de ce collecteur des
impôts romains et Zachée a compris ce qu’il avait à faire, à donner et à
être : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai
fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. C’est sans conclusion mais c’est une
introduction à la vie, à la dignité et à la responsabilité de vivre (l’honneur de vivre du Pr. Robert
Debré, le père du cher Michel Debré) : responsabilité et fidélité à toute
une ligne, une foi, une conviction pour l’un, conversion très pratiquement
signifiée pour l’autre. Chacun est d’une seule pièce. Chacun est sans
hésitation ni partage intime. La relation à Dieu, très différente, puisque
l’une est atavique, que l’autre vient subitement d’une initiative de Dieu-même,
est entière, donne l’intégralité d’une âme, d’une personnalité.
Retour
à ce que nous vivons nationalement. Evidence encore plus forte qu’à l’écoute du
discours présidentiel hier… le discours est maladroit au possible, la
proposition de révision constitutionnelle, la seule retenue par le seul de mes
étudiants aujorud’hui ayant entendu quelques commentaires ou extraits, a divisé
aussitôt les parlementaires et reconstitué mécaniquement le clivage
opposition-majorité. La révision puisqu’elle se fait à la majorité qualifiée,
ne se fera donc pas. FH d’ailleurs, s’en rend-il compte, pousse au maximum son
mimétisme avec NS, chacun sa révision constitutionnelle et sur le fil et
inutile. Au lieu de dialoguer tout le dimanche les thèmes de sa réflexion –
puisqu’il a réfléchi – avec ses visiteurs semble surprendre ceux-ci dès le
lendemain, ce n’est ni les honorer ni faire cas d’eux. Lourdise s’il en est,
les déchéances de nationalité, là encore du NS auxquelles les socialistes
s’étaient opposés, comme ils s’étaient opposés en congrès à la révision de
2008, voilà tout cela légitimé, et même voilà que le comité Balladur devient
une référence… évidemment la bi-nationalité n’existe pas en droit français. On
est Français ou l’on est étranger. Même si physiquement on garde par tolérance
d’un employé ses papiers d’antan, la France ne le reconnaît. La culture
juridique de FH est très limité. Mais ce qui m’atterre plus encore que l’à-côté
total de son propos d’hier, c’est que les intervenant après lui ont été
insipides et au petit angle. Ainsi Roger-Gérard SCHWARTZENBERG, mon contemporain
pour les livraisons au Monde a parlé pour ne rien dire hier. La
succession des discours n’a quitté le conventionnel qu’à propos de Bachar prisé
par les uns et honni par les autres. Quant aux suites, elles sont pitoyables et
la propagande ne le masquera pas. Les entretiens présidentiels avec OBAMA et
POUTINE sont à notre demande et sans empressement de nos partenaires. La
semaine prochaine, pas tout de suite. Les gagnants dans l’affaire sont donc
ceux qui ne sont plus pestiférés. On n’a plus le préalable Bachar et l’on veut la
Russie. La Crimée est donc passée aux profits et pertes, exactement comme on
toléra, pour de semblables motifs (ancienne appartenance au Reich, population
allemande hors des frontières nationales) les annexions hitlériennes. La guerre
du Golfe (la première contre Sadam, celle de 1990-1991), nous y avons participé
parce qu’il parut dangereux à FM que soit acceptée l’annexion irakienne du
Koweit (alors que toute l’histoire et l’ethnographie semblent en faveur de
Bagdad) au moment où l’on tentait de limiter quelques velleités territoriales
de KOHL en sus de son absorption de la DDR. Quelques fragments de discernement
chez DUFLOT pour l’union nationale mais nulle part le rebond, le réflexe, la
priorité. Nos chefs successifs nous ont bien mithridatisés…
Circulaires,
lettre de la ministre, du recteur de l’académie pour des dialogues – une heure
au moins – des enseignants avec les élèves de quelque âge qu’ils soient :
l’impact psychologique des attentats de Paris du 13 au 15. Impact nul pour mes
étudiants : autour de 20 ans, raisonnement posé et tranquille de notre
fille à l’instant au téléphone : des gens mal dans leur tête, mais ayant
peut-être quelque chose à nous reprocher vis-à-vis d’eux-mêmes ou de leur
famille, l’Islam ? certainement pas une raison pour faire de telles
choses. Je n’ai pu qu’encadrer cette analyse : ce sont, pour certains d’entre
eux, nos compatriotes « de souche »comme elle et moi, et bien
évidemment l’Islam ce n’est pas cela. Nullement un traumatisme à traiter mais
une réflexion qui a été menée à Saint-François-Xavier plus en illustration de
chacune des matières de classe : techno. Histoire, les professeurs selon
leur registre propre, qu’en psychologie ou en éveil à la violence et au drame
de la mort. – Quant à moi, j’avoue que mon regard a été aussitôt politique,
l’occasion d’une prise de conscience donc d’un changement de mode. Je vais
venir maintenant à la prière, à la communion, la pitié et à l’horrible. Car Charlie, c’était une exécution nominale, avec un
procès putatif, tandis que dans Paris, il s’est agi de faire du chiffre avec un
sang-froid affreux. Il est vrai que l’exécution de ce policier à terre le 7
Janvier avait été odieuse. Reste la réaction de ma femme, qu’elle a d’ailleurs
explicitée à l’un de mes amis mauritaniens : les Français, ces 123 et
quelques victimes, certes, mais chez les Kurdes, chez les Palestiniens… et
cette minorité religieuse réfugiée dans la montagne de Sindjar (bûcher de
Montségur).
22
heures 05 + Mais quelle est terrible la gangue des commentateurs et stratèges
et sociologues sur l’Etat islamique, paralysante et engloutissante pour toute
pensée la passion et l’habitude des politiques en France pour régler des
compte, voir minuscule et n’appeler à l’unité et au rassemblement, ou au
changement que pour sa seule cuisine. J’ai honte et je suis triste de notre
pays.
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