La Neuvaine "Tout
ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez." (St
Matthieu 21, 22)
9 mois de prière pour la France
15 novembre 2014 - 15 août 2015
Quelle attitude politique face au relativisme éthique ?
« Cette conception relativiste du pluralisme n’a rien à
voir avec la légitime liberté qu’ont les citoyens catholiques de choisir, parmi
les opinions politiques compatibles avec la foi et la loi morale naturelle,
celle qui, selon leur propre critère, correspond le mieux aux exigences du bien
commun. La liberté politique n’est pas fondée, et ne peut pas l’être,
sur l’idée relativiste selon laquelle toutes les conceptions du bien de l’homme
ont la même vérité et la même valeur, mais sur le fait que les
activités politiques visent, pour chaque cas, à la réalisation extrêmement
concrète du vrai bien humain et social, dans un contexte historique,
géographique, économique, technologique et culturel bien déterminé. La
réalisation concrète et la diversité des circonstances engendrent généralement
une pluralité d’orientations et de solutions, qui doivent toutefois être
moralement acceptables. Il n’appartient pas à l’Église de formuler des
solutions concrètes – et encore moins des solutions uniques – pour
des questions temporelles que Dieu a laissées au jugement libre et responsable
de chacun, bien qu’elle ait le droit et le devoir de prononcer des jugements
moraux sur des jugements temporels, lorsque la foi et la loi morale le
requièrent. Si les chrétiens sont tenus «de reconnaître la légitime
multiplicité et diversité des options temporelles», ils sont également appelés
à s’opposer à une conception du pluralisme marquée par le relativisme moral,
qui est nuisible pour la vie démocratique elle-même, celle-ci ayant
besoin de fondements vrais et solides, c’est-à-dire de principes éthiques qui,
en raison de leur nature et de leur rôle de fondement de la vie sociale, ne
sont pas «négociables».
En ce qui concerne le militantisme politique concret, il
faut noter que le caractère contingent de certains choix en matière sociale, le
fait que diverses stratégies sont souvent possibles pour réaliser ou garantir
une même valeur substantielle de fond, la possibilité d’interpréter de manière
différente certains principes fondamentaux de la théorie politique, ainsi que la
complexité technique d’une bonne partie des problèmes politiques, tout cela
explique le fait qu’il y ait en général une pluralité de partis à l’intérieur
desquels les catholiques puissent choisir de militer, pour exercer
– surtout à travers la représentation parlementaire – leurs droits et
leurs devoirs dans la construction de la vie civile de leur pays. Ce constat
évident ne peut cependant se confondre avec un pluralisme indéterminé dans le
choix des principes moraux et des valeurs fondamentales auxquels on se réfère. La
légitime pluralité des options temporelles garde intacte la source d’où
provient l’engagement des catholiques dans la politique, et cette dernière se
réfère directement à la doctrine morale et sociale chrétienne. C’est à
cet enseignement que les laïcs catholiques doivent toujours se conformer pour
avoir la certitude que leur participation à la vie politique est empreinte
d’une responsabilité cohérente à l’égard des réalités temporelles.
L’Église a conscience que si, d’une part, le chemin de
la démocratie exprime au mieux la participation directe des citoyens aux choix
politiques, d’autre part, il n’est possible que dans la mesure où il est fondé
sur une juste conception de la personne. Sur ce principe,
l’engagement des catholiques ne peut tolérer aucun compromis, car, autrement,
le témoignage de la foi chrétienne dans le monde, ainsi que l’unité et la
cohérence interne des fidèles eux-mêmes, feraient défaut. La structure
démocratique sur laquelle entend se construire un État moderne aurait une
certaine fragilité si elle ne prenait pas comme fondement le caractère central
de la personne. C’est d’ailleurs le respect de la personne qui rend possible la
participation démocratique. Comme l’enseigne le Concile Vatican II, «la
sauvegarde des droits de la personne est en effet la condition indispensable
pour que les citoyens, individuellement ou en groupe, puissent participer
activement à la vie et à la gestion de la Nation. »
Cardinal J. Ratzinger, Note
doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement
des catholiques dans la vie politique, 2002, §3
Un commentaire pour “Quelle attitude politique face au relativisme éthique ?”
- Chenaux Patric dit :
Ce qui rend très difficile, aujourd’hui, dans
notre pays, l’adhésion à un parti politique. Lequel respecte ce que nous venons
de lire? Cette neuvaine est donc bien necessaire.
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