Prier… [1]
nos morts, les morts
nous éclairent et nous protègent, nous aiment, aidés par
leur dépouillement. La
mort qui rend disponible et qui donne le discernement de
celle/celui qui est
mort. Reconnaissance pour une vie qui a reçu la grâce de
la conclusion, quelle
qu’elle soit, mais que d’expérience je vois et j’ai vécu
en toutes/tous
lumineuse. Grâce de l’intimité avec nos morts, avec qui
nous chérissons, avec
qui nous aimait déjà de son vivant. Les vivantes et
vivants avec qui nous avons
rompu sentimentalement ne ne nous appartiennent pas, ne
nous sont plus
disponibles, et mêmes celles et ceux que nous aimons,
parfois nous inquiètent, leur
bonheur n’est pas suffisant et les manques rongent les
plus forts amours, les sentiments
sont si précaires, le cœur si lointain à atteindre. De
plain-pied avec nos morts,
nos semblables. Chance de la mort, c’est ce que je
ressentais en revenant au cimetière
de mes beaux-parents, chance parce que nous sommes si
semblables que nous mourrons
nous aussi, et donc nous les rejoindrons, nous unirons à
eux. Pas dans le
vague, mais en Dieu. Soyez comme des gens qui
attendent leur maître à son
retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera. … S’il
revient vers
minuit, ou plus tard encore, et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils !
L’attente, une
préparation ? la foi,
une préparation et déjà l’union à tous, déjà
l’anticipation de la main de Dieu
prenant la nôtre. L’Esprit Saint lui-même… affirme à
notre esprit que nous
sommes enfants de Dieu,
grâce à notre foi
en Jésus-Christ, grâce à la vie incarnée, fraternelle,
compatissante du
Tout-Puissant parmi nous. J’ai demandé une chose au
Seigneur, la seule que
je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de
ma vie. Avec tous. Si
Jésus appelle chacun de ses
disciples individuellement, si la plupart des rencontrées
rapportées dans les
évangiles sont personnelles, particulières, adaptées,
c’est toujours à tous, au
très grand nombre, au nombre que s’adresse le Christ et
pour lesquels Il
explique et commente Ses faits et gestes, les guérisons et
Ses propres paroles
et prophéties. Et l’Apocalypse, comme l’échelle de Jacob,
nous rappellent cette
intense communion, cet unisson indicible de notre état de
vie éternelle. Réflexion
de la
Sagesse
sur l’incroyance et son illogisme : ils n’espèrent
pas que la sainteté
puisse être récompensée, ils n’estiment pas qu’une âme
irréprochable puisse être
glorifiée… mais ni
saints, ni
irréprochables, nous entendons et voyons notre foi
confirmée : il
prendra la tenue de service, les fera passer à table et les
servira chacun à
son tour, tout Dieu
qu’Il est, parce qu’Il
est Dieu. Dieu a créé l’homme pour une existence
impérissable, il a fait de
lui une image de ce qu’il est en lui-même. … L’Esprit que
vous avez reçu ne
fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore
peur ; c’est un
Esprit qui fait de vous des fils… Et plus
précisément encore notre ressemblance à notre Dieu et
Père, selon l’incarnation
de son Fils, la révélation de l’Esprit, nous assure de la
totale continuité
entre maintenant et ensuite, de la justesse de notre
attente, de nos
espérances, de notre intuition sur nous-mêmes, sur la vie,
sur les autres, sur
tout le vivant et tout l’existant : oui, j’en suis
sûr, je verrai les
bontés du Seigneur sur la terre des vivants. … C’est ta
face, Seigneur, que je
cherche : ne me cache pas ta face. Amen,
ainsi soit-il jusques dans le simple ressenti – parfois
bien nécessaire – de chacun
de tes enfants, de tes créés, de tes appelés.
[1]
- Sagesse II 1 à 23 passim & III 1 à 9
passim ; psaume XXVII ;
Paul aux Romains VIII 14 à 17 ; évangile selon saint
Luc XII 35 à 40
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