Prier… la parabole des talents [1].
Comme vous n’êtes
pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un
voleur… Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra
comme un voleur dans la nuit… Un imprévisible, prévisible, notre mort, le
« jugement dernier », un temps fini, un aboutissement,
l’éternité n’est pas un prolongement ou une suite sans fin
ou quelque rythme hors de nos échelles biologiques, donc
imperceptible pour nous (une succession de big-bang
cosmogonique, une sorte de cœur, la rétraction de l’univers
après son expansion, et ainsi de suite…). Le mystère est
total en physique, il est tout autre au spirituel, il est à
notre portée, nous travaillons à notre éveil, à notre salut,
à celui des autres et nous sommes à portée de Celui qui nous
accompagne, nous évalue, nous appelle, nous juge et jugera
mais selon Lui. Ces paraboles où le maître s’absente :
voyage, noces… où les gestions (la vigne, le compte
monétaire) s’opèrent à distance de lui. Mouvement de
confiance initial du maître. Un homme qui partait en
voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Sont-ils ces huit
talents, ou ces sommes sont-elles en plus de biens fonciers
et autres ? L’important est que chacun des serviteurs est
doté selon ses capacités. Dieu nous connaît. Longtemps
après leur maître revient. Des délais donc, mais
l’imprévisible selon le Christ : vous ne savez ni le
jour ni l’heure et
selon l’Apôtre : quand les gens diront : « Qelle paix !
quelle tranquillité ! », c’est alors que, tout à coup… Il est vrai que rares
sont les époques où se partage la constatation universelle
d’une tranquillité… La préparation ?plus encore que l’oeuvre
de foi ou la pratique de la vertu, c’est vraiment le
travail, éloge de la femme vaillante.. reconnaissez les
fruits de son travail : sur la place publique, on fera l’éloge
de son activité… Les
serviteurs sont reconnus pour avoir doublé le capital
confié, mais ce travail est considéré comme une fidélité,
une relation soutenue au maître et même une connaissance du
maître par son serviteur familier : tu as été fidèle
pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup. Comme un test réussi.
Notre vie, test de notre fidélité à Dieu manifestée par
notre travail de tous ordres, mais travail. Le troisième des
serviteurs, le moins doté, ni cinq ni deux talents, un
seul ; il a un rapport très négatif avec son maître : je
savais que tu es un homme dur… j’ai eu peur, et je suis allé
enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui
t’appartient. Rapproché
de ce que dit le maître aux ouvriers de la première heure,
payés comme ceux de la onzième, mais selon ce qui avait été
convenu, ce dire du mauvais serviteur est une usurpation de
la position du maître : il évalue lui-même la valeur de son
apport, le qualifie, il discerne le bien et le mal, en est
maître, comme Eva le souhaita… il fallait placer mon
argent à la banque, et à mon retour je l’aurais retrouvé avec
les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui
qui en a dix… Ainsi,
les sommes confiées pour fructification sont finalement un
don, à condition que nous les ayons fait fructifier, que
nous les ayons au moins doublées. Eve et le serviteur
mauvais et paresseux sont
jetés dehors, exclus. Conclusion terrible, justice tout
autre car celui qui a recevra encore, et il sera dans
l’abondance, mais celui qui a rien se enlever même ce qu’il a… à chaque instant de notre
vie, la chance qui nous est donnée, celle du défi divin :
faire fructifier ce que nous recevons, avons reçu… test de
notre fidélité.
[1]
- Proverbes XXXI 10 à 31
passim ; psaume CXXVIII ; 1ère lettre de Paul
aux Thessaloniciens V 1 à 6
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire