Prier…
retour à l’acte de foi, à la foi, au dialogue avec Dieu, à L’attendre et
entendre, après le premier mouvement si souvent du réveil : la vie, ma
vie, quel sens ? pas de sens ! impasse… tandis que le soir porte
l’indulgence procurée par la fatigue et cela produit de l’espérance et de
l’abandon, ainsi sombrè-je le plus souvent dans le sommeil, sans jamais garder la mémoire de l’endormissement, toujours dès les instants
où je suis allongé. Peuple constant en moi : mes aimées, puis… Cette fin
de matinée, le splendide passage de la Sagesse
[1] :
il n'y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de
toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.Ta force
est à l'origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient
envers toute chose. Il montre sa force, l'homme dont la puissance est discutée,
et ceux qui la bravent sciemment, il les réprime. Tandis que toi, Seigneur, qui
disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup
de ménagement, car tu n'as qu'à vouloir pour exercer ta puissance. Par ton
exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain, et tu as
pénétré tes fils d'une belle espérance : à ceux qui ont péché tu accordes la conversion. De ce Dieu
de pardon, de compassion, de ménagement,
pourtant Dieu terrible et Dieu de l’Histoire, selon la geste du peuple hébreu,
Jésus, le Fils de Dieu fait homme, parle comme d’un lieu. Un lieu mystérieux
qui ne peut se concevoir qu’en termes de vie. L’Ancien Testament nous donne et
nous répète le comportement divin vis-à-vis de nous personnellement et en
peuple, le Nouveau nous apprend ce que Dieu nous réserve « en bout de
course », finalement : notre destinée heureuse et accomplie,
moyennant la chance de notre existence individuée, la chance de notre liberté,
laquelle est racine et enjeu de notre dialogue intime avec quiconque et avec
Dieu. La vie végétale, irrépressible, le blé, le moutardier. Chacun se prêtant
aux incidents de la comparaison : l’ivraie, les autres arbres. Chacun se
distingue et triomphe. Quant au blé, rentrez-le dans mon grenier… elle
devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses
branches. Un accomplissement, un
aboutissement qui a une utilité universelle, qui contribue à autre chose que
soi. Vivre en méditant cette chance et cette finalité de tout, du monde, de
nous-mêmes, tous mûs et voulus par Dieu : nous ne savons pas prier
comme il faut, l’Esprit lui-même intervient pour nous…
[1] - Sagesse XII 13 à 19 ; psaume LXXXVI ; Paul aux Romains VIII
26.27 ; évangile selon saint Matthieu XIII 24 à 43
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