Journée
où je dois mettre vraiment en route cette note Mars-Juillet, dépouillement du Monde au moins.
Allant hier soir à la messe à Noyalo pour six heures et demi, la routine me fait
prendre la bifurcation vers Theix. Il me vient – dans le registre :
psychologie de ma foi, approfondissement et synthèse que je veux expliciter –
que je ne sais nullement le processus de ma foi, sans doute y a-t-il des
moments, y a-t-il plusieurs états, le dialogue intérieur avec Dieu dans mon enfance
et mon adolescence avec pour thème la recherche et la demande d’un état de vie,
il y a eu la contradiction entre une morale et un mode de vie… ensuite… de plus en plus, c’est ce que
je vis : à la fois un accompagnement intérieur très sensible et des
gratifications ou des secours (psychologiques ? seulement ? la psychologie
tributaire du spirituel et contenue dans le spirituel et non le contraire). Donnée
permanente, explicitée dès mes huit-dix ans en instruction religieuse : la
foi est donnée, ce n’est pas nous qui l’acquérons et la découvrons, la prenons
en notre possession. La foi se reçoit et donc se demande. Alors, tonalité de la
messe hier soir dans la petite église à plafond de bois et tableaux naïfs, de
quel amour, j’aime ta loi, Seigneur !
combien je suis loin de préférer Dieu à tout, quoique ce « tout »
soit indéfini, flou, et que Dieu me soit présent continuellement, précisément. Communion
à cette heure-là, hier avec mes aimées qui à la même heure étaient dans la cathédrale
de Strasbourg. Car mon adolescence était un dialogue où je n’entendais pas de
réponse quoique la présence était si forte, tandis qu’aujourd’hui je vis chaque
jour de plus en
plus que la foi est communion avec qui j’aime et qui m’aime, communion avec
tous à mon époque et avec tous les temps et lieux. D’un face-à-face qui n’était
sans doute pas ouvert aux circonstances et aux tiers ? j’ai été amené en quarante-cinquante
ans à un présent apparemment tout différent : Dieu m’ouvre à tous et tous
me ramènent à Lui. Central. Et force. Ame ?
Prier
ce matin… silence d’un début de journée déjà chaude, lumière trop blanche,
arroser ce soir. [1]
Les paraboles brèves comme des « vignettes » d‘exposés
psychiatriques. Le choix binaire, ce que l’on a, que l’on vend pour acquérir. Une
leçon de hiérarchisation, de discernement de ce qui est suprême, une leçon d’économie
politique, la notion de valeur. Il va
vendre tout ce qu’il possède et il achète ce champ… il va vendre tout ce qu’il
possède, et il achète la perle.
Si fréquente dans l’évangile, ce fut aussi le
dépouillement de François d’Assise, quittant nu sa famille et les héritages
considérables que celle-ci lui donnait : la vente des biens, en totalité. Méditant
à quelques-uns mercredi dernier, déjà ces textes… la joie… la recherche, la
trouvaille, la pêche et le tri. Une relation au trésor, au bien suprême, chaque
fois différente. L’homme qui l’a découvert, le cache de nouveau… ayant
trouvé une perle de grande valeur… toute sortes de poissons. Quand le filet est
plein… on ramasse dans des paniers ce qui st bon et on rejette ce qui ne vaut
rien… Le Royaume des cieux n’est ni un
lieu ni un état de vie, il est une relation à un bien, une relation qui est
mouvement : le découvreur de trésor, l’ « amateur de perles fines »,
le filet… La politesse, rare chez le Christ, envers les scribes, peut-être pour
un scribe non affidé des Pharisiens ? qui tire de son trésor du neuf
et de l’ancien. La synthèse possible, les
deux Testaments évidemment, mais la parabole des outres… Avez-vous compris
tout cela ? – Oui, répondirent-ils. Intellectuellement :
oui, mais foncièrement : non. A l’instant de l’Ascension, les disciples
attendent encore le rétablissement d’Israël. En ce sens, les Juifs de l’Israël,
de 1948 à aujourd’hui, ne sont pas plus hermétiques au sens de l’Histoire
sainte, que les intimes du Christ… le temporel, une puissance, une souveraineté…
alors que déchiffrer Ta parole, illumine et les simples comprennent… Il les
a aussi destinés à être l’image de son Fils, nous depuis notre baptême.
Ce
que devrait être la prière nocturne de l’élu pour nous diriger et qui a été
placé par nos suffrages à notre tête… ce qui était peut-être celle de nos rois,
au chevet de la cathédrale de Reims, au palais du Tau… la prière de Salomon :
Seigneur mon Dieu, c'est
toi qui m'as fait roi à la place de David mon père ; or, je suis un tout jeune
homme, incapable de se diriger, et me voilà au centre du peuple que tu as élu ;
c'est un peuple nombreux, si nombreux qu'on ne peut ni l'évaluer ni le compter.
Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache gouverner ton peuple et
discerner le bien et le mal ; comment sans cela gouverner ton peuple, qui est
si important ? Comment Yahvé le
résume-t-il ? tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et
de gouverner… je te donne un cœur intelligent et sage.
Mon
cher aîné, peut-être à cette heure, à lire ces mêmes textes, sur son lit de
convalescence… et notre fille les ayant entendus hier, ma femme avec elle, les
résonnances d’un monde qui écoute. Il n’y a pas que les flammes de Gaza, les
fuites dramatiques de Mossoul au Kurdistan, il y a… notre marche. Et
finalement, probablement, avec la grâce, il y a sans doute l’humanité qui aime,
a foi, attend et espère… les bourreaux, ceux suprêmes du Golgotha, ne savent
pas ce qu’ils font… eux aussi seront accueillis et peuvent être portés. Que j’ai pour consolation ton amour… que vienne à moi
ta tendresse… Que ce soit la prière des
bourreaux ou des dirigeants sans discernement quand vient le moment de la
lucidité et de la conversion.
[1] - 1er Rois III 5 à 12 ; psaume CXIX ; Paul aux
Romains VIII 28 à 30 ; évangile selon saint Matthieu XIII 44 à 52
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