Prier [1]
une ambiance de foule que Jésus cherche à ordonner : il
appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d’apôtres… il y avait là un grand nombre de ses
disciples et une foule de gens… et toute la foule cherchait à le toucher, parce
qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Pas d’enseignement ni de paroles de Jésus.
Le Fils de Dieu fait homme est pressé par l’humanité et ses sœurs et frères
d’adoption. Ceux-ci sont concrets dans
leurs besoins et dans leur approche. L’ensemble est pitoyable, mais l’itinéraire
du Christ est clair : il passa la nuit à prier Dieu. Puis la désignation des Douze, puis le
ministère. Une vie quotidienne sans doute harassante. Et très humainement, la
communion à Dieu, la mutuelle présence doivent s’organiser elles aussi :
retrait, silence, solitude, temps ménagé et voulu. Et pourtant en lui, dans
son propre corps, habite la plénitude de la divinité. Et c’est en lui que nous recevons tout en plénitude,
car il domine toutes les puissances de l’univers. Notre foi est là, la
révélation est là, elle n’est pas sur Dieu et ses attributs, sur l’absolu et la
transcendance qui en toute logique humaine sont Lui, et même qu’Il soit amour,
compassion, miséricorde et tout-puissant quoique le monde aille mal et que nos
âmes chancellent, n'est pas une révélation : nous le portons en nous. Tout cela
l’espérance humaine, la raison-même peuvent l’établir et s’y raccrocher. Mais
c’est le modus operandi qui est révélé : l’incarnation, la passion, la
mort, la résurrection, la médiation en tout du Fils, l’adoption de l’humanité et
les puissances de l’univers données en spectacle et … trainées dans le
cortège triomphal de la croix, cela ne
s’invente pas, ce n’est pas logique ni imaginable. C’est une révélation. La
recevoir et y croire – croire est un don, jamais un acquis – ne nous donnent
aucun supériorité, pas même un viatique. Nous sommes devant le fait de notre
salut, mais encore dans la vallée de larmes ou dans le cheminement de joie et de
bonheur, selon les moments et les lots de notre existence, encore précaire et en
attente d’éternité, d’accomplissement.
[1] - Paul aux Colossiens II 6
à 15 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc VI 12 à
19
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