Eveil vers les deux
heures du matin, rendormi. Je ne mets plus mon appareil anti-apnée depuis que
nous sommes redescendus dans notre petite chambre du bas. Levé à six heures et
demi, le thé pour ma chère femme, tranquillité totale ce matin, elle a embrassé
notre fille, j’avais porté la coupe des chardons mis en sacs-poubelles jusqu’à
la benne, calme départ vers huit heures moins le quart pour Redon. Grosse
journée pour elle. Pour moi, acclimatation à mémoriser pour les semaines à
venir, sans mon ordinateur habituel, donc sans mes dossiers-fichiers-carnets d’adresse
et archives de mes messageries. Leçon pour conserver en mémoire additionnelle
vraiment l’essentiel. Repasse de notre recours fiscal et des conclusions, assez
favorables du rapporteur public la semaine dernière. Tenue de mes blogs et
surtout du journal de notre fille, de plus en plus riche et passionnantes d’anecdotes,
de récits et de questions. Dossier Megève, et comme je ne vais plus travailler
qu’aux heures scolaires de notre trésor ou après son coucher, je vis un appel
pour ma arche quotidienne, du rangement dans la maison et de la tonte autour de
nos bâtiments. C’est bénéfique. Mon cher
Père Lamande : « tout est grâce », il donnait l’extrême-onction
à ma mère, vingt-et-un ans bientôt. Et vingt ans pour la visite « de
travail » de FM sur mes terres au Kazakhstan… récit de cette mission à
faire, il en est temps, accompagnant ma biographie de MCM et des réflexions sur
notre politique étrangère et ses outils (tout cela à remettre à quasi-zéro en
pensée, en formation et animation de la ressource humaine).
Histoire de la beauté,
vécue et non en théorie. Le soin féminin du corps, de la beauté, de l’apparence
est moins gratuit ou don des dieux que je croyais. J’ai été saisi ce matin par
cette réflexion, c’est le conditionnement que croient nécessaire la plupart des
femmes pour être ou rester désirables, et l’évidence, surtout quand l’âge poudre
et ralentit beaucoup des spontanéités de la vie, est que sans libido de chacun
des deux, quelle que soit la convivialité et même la mise de la table, il ne se
« passe » rien parce que rien n’est possible. Le sexe ne domine plus
le comportement, c’est l’intelligence et le cœur qui le veulent et convoquent.
Pas facile toujours. – Racisme ? haine non dite ? énervement inspiré
par la coexistence avec autrui ? la peur de la différence, ne pas
supporter, ne pas admettre la différence, elle n’est pas que raciale, sociale
ou tenant au sexe et à l’page, à la culture, à tous les dehors, à tous les
mentaux, c’est banal. La différence est tout simplement la liberté de chacun,
la personnalité, la forge des circonstances. Je l’éprouve avec nos voisinages
ou dans ma belle-famille ou en ayant reçu cet ami d’ancienne date et de
fréquents séjours chez nous : nos modes de vie et d’être, notre habitat,
la famille canine ne sont pas acceptés. Ma chère femme, elle-même, est partagée :
schéma familial et vie antérieure tellement autres, si peu de résultat et tant
de handicaps générés par ce que je suis irrémédiablement… Toute ma carrière
professionnelle a été dominée par cette prise vraie et partagée sur certains,
certes très aînés en biographie et en position (dont FM ou PB qui ont favorisé
ma carrière, et évidemment mes « créateurs » qu’ont été JF, MoD et MJ)
mais d’autres de ma génération ou plus jeunes, m’attachant et s’attachant,
amitiés solides… et ce chorus contre une différence à laquelle je ne pouvais
rien et que je n’ai jamais cherché à accentuer. Or, chacun est différent, mais
il y a des différences qui passent bien, et qui paraissent conformes, utiles
mêmes. MCM à la carrière d’exception commence son discours à l’Assemblée
nationale d’opposition au projet de quinquennat présenté au nom de Pompidou :
j’ai toujours été un anticonformiste impénitent… Le sens de la litote et le ton
tranquille furent décisifs pour l’évidente attraction qu’exerça pendant dix ans
le ministre des Affaires étrangères, porte-parole et metteur en musique du
général de Gaulle sur l’ensemble des relations internationales de l’époque.
La messe, dont je
prends « l’habitude », chaque vendredi en paroisse. A genoux (prie-dieu),
recueillement et humilité, prière semblent plus aisés, naturels. Fête de
Vincent de Paul, un géant : le pasteur, le conseiller de Louis XIII.
Parenté évidente ce matin, mais pas dite à ma connaissance depuis le printemps
dernier, de François avec ce saint typiquement français et de son époque, pourtant
si transposable… l’expérience de la vie, des autres, des circonstances et
situations des autres et d’une époque, le prêche vient ensuite, l’écoute et le « discernement »
(impérieux pour France sj). Prier maintenant, action de grâce, demande :
force, esprit, amour, dépossession d’un vouloir propre qui aveugle et
assourdit. Jésus, une vie d’homme en pleine conscience divine d’un destin
humainement tragique. Jésus a été habité toute sa vie par la tragédie finale
autant que par la force de sa mission : il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il
soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit
tué et que, le troisième jour, il ressuscite. Aggée I 15 à II 9 ; psaume XLIII ; évangile
selon saint Luc IX 18 à 22. Le Christ répond à la profession de
foi de son disciple, qui a – spirituellement – pénétré Son identité historique mais
pas encore Sa nature divine, par la révélation d’un destin scandaleux et
mystérieux. Les apôtres retiendront la chronologie calamiteuse et ne se
souviendront de l’annonce de la Résurrection, qui assortit systématiquement l’annonce
de la Passion et de la Mort. Contexte spirituel de ces révélations : la
parabole de l’histoire vécue, celle de la reconstruction du Temple, Dieu et le
truchement des hommes, le sens de leur travail, de leur piété-même… l’universalité
d’une construction particulière. Je vais mettre en branle toutes les nations païennes, leurs
trésors afflueront ici, et j’emplirai ce Temple de splendeur, déclare le
Seigneur de l’univers. L’argent est à moi, l’or est à moi. La splendeur future
de ce Temple surpassera la première, et dans ce lieu, je vous ferai le don de
la paix. Amen. J’avancerai jusqu’à l’autel
de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie.
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