. . . en
gare SNCF de Rennes¸ 11 heures
25 + Prier… d’action de grâce et de demande. [1].
La parabole du créancier, qui avait deux débiteurs…
Lequel des deux l’aimera davantage ? – C’est celui à qui il a remis davantage,
il me semble. – Tu as raison. Mais la leçon est différente car elle concerne une femme de la ville, une
pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle
apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait
derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle
les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum.
Elle ne demande absolument rien ni
au maître de maison ni à Jésus. Celui-ci entre, comme à son habitude, dans la
pensée du maître de maison qui l’a invité à manger avec lui. Le portrait, par simple comparaison des deux
comportements : sécheresse du notable, éperdument prophétique de la femme au
comportement notoire laissant supposer son état de vie… est conclu : si ses
péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour.
Comme d’habitude aussi, Jésus soulevant
la question de son identité et de son autorité : qui est cet homme qui va
jusqu’à pardonner les péchés ? y répond
d’une façon transparente pour nous, pas forcément pour ses contemporains… Ta
foi t’a sauvée. Va en paix ! L’absolution
en éternité, l’équilibre de vie immédiatement. La femme était venue en amour et
c’est cet amour, sa manifestation publique d’amour et de dévotion : ses pleurs
sur elle ? ou sur la mort et l’ensevelissement prophétisé de ce corps qu’elle
honore et embrasse, qui vaut acte de foi. Le catéchisme sans doute, mais l’amour
de Dieu va au plus cours, il s’appelle, il est la foi. La foi n’est pas une croyance,
elle est la communion à Dieu, en Dieu. Elle n’a pas à proprement parler un
contenu, elle est notre contenant. Bien sûr, la conduite et la prudence selon
les circonstances et les moments (les pentes, séductions et tentations) de la
vie : fils bien-aimé, que personne n'ait lieu de
te mépriser parce que tu es jeune ; au contraire, sois pour les croyants un
modèle par ta façon de parler et de vivre, par ton amour et ta foi, par la
pureté de ta vie. Ma propre
jeunesse, ou plutôt ce long âge, celui qui a le moins de conscience et
généralement subit le moins de contraintes (tout donc pour la cécité), entre
jeunesse et vieillesse : la maturité ? non, je ne crois pas en tout cas je ne
l’ai expérimentée entre mes trente et cinquante ans… ma jeunesse vue de ma
vieillesse n’est pas non plus la maturité, mais elle y mène, sans rendre pour
autant ma conduite présente meilleure, plus censée, mais j’ai maintenant mes
repères, les responsabilités envers qui j’aime, et j’ai surtout la perspective
non datée mais constamment dans l’esprit, de ma mort, du passage, du bilan, de
l’accueil et de la
miséricorde. Je ne dois plus courir qu’entre deux
agenouillements.
Progrès imposé
par la Cour européenne, un certain dialogue en audience juridictionnelle
administrative. La capitale de la Bretagne… au moins pour la géographie des
régions administratives : je découvre la vaste place donnant notamment les
cinémas, non loin du très beau et moderne théâtre national. Pas d’immeubles qui
déparent la cohérence, la multiplicité des époques et donc de l’extérieur des
bâtis n’atteint pas cette cohérence. – Ici, petite salle d’attente vitrée
donnant sur les voies : prises de courant électrique, ordinateurs et autres
insruments de notre époque accueillis donc. Au droit des marches de l’escalier
principal, révélez en vous l’artiste…
et au niveau des billetteries, placé en
situation d’audition et de rayonnement la meilleure un piano à la disposition de
qui veut… tout change et devient habitable et habité. – Hier, à la piscine,
Mélanie que Marguerite et moi invitons, trois heures paisibles à la piscine très
peu achalandée, ce qui nous étonne pour un mercredi. Deux filles plutôt grosses
mais au regard de bonté, sinon de tendresse, se sont mises à jouer avec les deux
jeunes après que j’ai poussé plusieurs fois le tapis, les « frites», le ballon
vers elle. Toutes deux « en main », toutes deux en recherche d’emploi, l’une
avec des diplômes de commerce ne trouve rien, va faire de l’aide à
la personne.
L’économie française ne produit plus que du soin endogamique de
la poussette au feuteuil roulant. La jeunesse qui ne peut avoir d’enfants, parce
qu’elle n’a pas d’emploi, le compagnon de la moins diplômée est en CDD. Chacune,
vingt ans. – Mélanie, son équilibre, sa joie de vivre, son affection donnée à
notre fille, qui a la chance d’être ainsi gratifiée constamment par au moins
trois de ses amies de classe, plus quelque regard sur deux garçonnets qui nous
plaisent (à nous les parents), chacun. Sa mère a eu deux compagnons et trois
enfants, dont une petite aînée, morte d’une tumeur au cerveau à huit jours, mais
mémorisée par sa sœur comme étant celle qui lui a permis de venir au monde car
ses parents ne souhaitait pas d’autre enfant. Son père a eu deux compagnes. Au
total, six enfants, quatre conjoints, les dialogues sont possibles. Mélanie et
sa mère – qui tient le rayon du poisson au supermarché de notre village – vivent
seule, petit appartement en logement social, impeccable, jolie terrasse, un
chien recueilli au décès de sa maîtresse qui devait le battre car il est
peureux, mais il se risque hors de sa petite niche, s’il sent… comme nous avons,
Marguerite, ma femme et moi… neuf chiens, au point que nos voitures, même
fermées, attire la gent canine d’une façon affectueuse et touchante dont je
bénéficie en toute ville (c’est le milieu rural qui instrumentant les animaux
ne les aime pas, en tout cas pas les chiens… les abandons après la chasse,
voire le coup de fusil faisant économiser nourriture et chenil pour quelques
mois…), un chat et un poisson rouge. J’ai intensément admiré l’équilibre de
couple mère-fille dans de telles structures « familiales » et avec des
ressources certainement très limitées. Il est vrai que nos propres accumulations
de toutes sortes, nos diplômes, notre passé bien rémunéré pour ma chère femme et
pour moi sont, au point où nous en sommes, une charge financière, nous laissant
en trésorerie et en énergie peut-être aussi peu à l’aise que le plus courant
disposant sur le papier de beaucoup moins.
Quelques
couples jeunes à la piscine, avec chacun leur enfant en très bas âge, quelques
mois à deux ans. Même « moches », ils sont – chacun à trois – magnifiques,
d’ailleurs même morphologiquement… ils ne sont pas moches, les femmes plutôt
bien faites, less hommes ont un tel regard de tendresse pour leur progéniture,
les mères une telle joie silencieuse à voir l’enfant apprendre l’eau entre ses
bras ou entre ceux du mari ou du compagnon… qu’une sorte d’hymne aux paroles si
évidentes qu’il n’y a pas à les écrire, tant elles s’entendent plus que de
cœur : d’âme… Nous sortons de la longue fin de vie de notre vieille dame
grabataire, nous vivons les vingt ans d’immobilisation et de total isolement
sensoriel progressifs de mon beau-père, nous voyons notre tante progressivement
légume par enfermement : devant la maison médicalisée où son fils, par des
procurations imprudemment données, ou extorquées abusivement, la retient
enfermée, se permettant Porsche et retraite anticipée puisqu’il s’est donné la
disposition des comptes de sa mère et en a vendu la maison familiiale… il crève
les yeux que les grandes questions sociales et bio-éthiqus avec un
retentissement certain sur les finances publiques, les budgets sociaux et notre
démographie n’est pas la discussion – genre sexe des anges – qui nous a occupés
pendant un an, le « mariage pour tous » … mais les débuts de la vie et la fin de
la vie. Les
conditions pratiques pour la stabilité et les projets familiaux des jeunes
couples, les conditions sans doute très difficiles à mettre au point pour des
fins de vie qui soient dignes d’une part pour chacun de nous et qui ne soient
pas cause de détresse ou incitation à l’abus pour l’entourage familial. –
Roulant àç travers notre village, selon un trajet qui, à cette heure, ne m’est
pas habituel, les abribus et l’attente du ramassage scolaire. Les
préadolescents par dizaines, presque tous beaux, tous silencieux, les filles le
plus souvent fument. Tranquillité… le gage de notre pays est là. L’extrême
jeunesse est naturellement sereine. C’est la suite qui durcit tout, la suite qui
est notre responsabilité, et notre réponse. J’aimé ces visages, ces arrivées de
l’une ou des autres vers le groupe, et la posture générale d’attente, posture
réfléchie et paisible. Puisse notre genre humain est, dans son entier
statistique, ainsi. Il peut y avoir le bonheur sur notre planète, il peut y
avoir des organisations réfléchies avec sympathie et originalité qui changent
des lieux et font des ambiances. J’y suis… et dans mon regard intérieur, il y
ces bébés à la piscine, les gestes heureux, les yeux adultes qui ne sont que
bonté, tendresse… il y a les pré-adolescents… et même au tribunal administratif
où je suis arrivé à l’heure pour nos affaires, il y a des gens compétents et
consciencieux, qui travaillent. Intervenant pour répliquer, j’ai d’abord félicité
le rapporteur public même si sur bien des points, je suis en désaccord puisque
je n’obtiens pas tout ce que nous demandons… et finalement cette menace de
msissiles sur la Syrie, malgré les palinodies des Anglo-Saxons et l’incompétence
en relations internationales de nos principaux dirigeants, au moins dans cette
affaire, a produit tout de même quelque chose de décisif : il est admis par
tous, Russie compris, qu’il faut détruire les stocks d’armes chimiques, en tout
cas en enlever la disposition pour quiconque. Que demeure la discussion sur la
responsabilité du massacre du 21 Août, c’est le jeu, même s’il est
rétrospectivement atroce d’objet. Un certain chemin, si nous sommes habiles et
si nous sommes vraiment forts, ce qui n’est pas question unique d’armement… peut
se découvrir.
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