Jean,
fils de Constance, naît en Toscane, vers 460, probablement dans la très
ancienne ville de Senas. Il fit à Florence de brillantes études qu'il
acheva à Rome. Entré dans les ordres, il fut pendant trente ans
fonctionnaire de la Curie où il se distingua autant par la science que par
la piété.
Le saint pape Gélase I (492-496) le créa cardinal-prêtre au titre
de Pammaque. Il servit fidèlement Atanase II (496-498) et saint Symmaque
(498-514), puis il fut l’archidiacre de saint Hormidas (514-523) auquel il
succéda le 13 août 523.
Le roi des Ostrogoths, Théodoric le Grand, était de religion
arienne mais tolérant envers les catholiques. En effet, sa mère, sa femme
(Aldoflède, sœur de Clovis) et quelques uns de ses ministres (Cassiodore et
Boèce) étaient aussi catholiques. Il n'en était pas moins le chef naturel
des hérétiques qui se devait de prendre leur défense lorsqu'ils furent
frappés (524) par un édit de l'Empereur Justin-Auguste le Catholique
(518-527) : « fermeture
immédiate de toutes les églises ariennes de Constantinople ; exclusion
de toutes fonctions publiques, civiles et militaires, pour tous les
citoyens reconnus comme sectateurs ariens. »
En 525, Théodoric fit venir à Ravenne Jean I qu'il croyait complice
de Justin et le mit à la tête d'une ambassade envoyée à Constantinople pour
obtenir le retrait des mesures prises contre les ariens : « Vous irez trouver Justin,
commandait le Roi au Pape, et obtiendrez de lui de ma part : retrait
de son édit, réouverture de toutes les églises ariennes et admission, en
leur sein, de tous les apostats du catholicisme. Sinon, craignez de vives
représailles anti-catholiques. » Et le Pape de répondre au
Roi : « Me
voici devant toi, fais-moi ce que tu voudras ; mais je ne te promets
rien au sujet des réconciliés ; leur situation n'est-elle pas
dangereuse et irritante ? Comment obtenir que ces instables soient
autorisés à faire retour à l'hérésie ? Pourtant, hors cette
impossibilité notoire, pour le reste, avec l'aide de Dieu, je pense pouvoir
te satisfaire et je ferai tout pour t'être agréable et te rapprocher de
Justin. »
Accompagné de cinq évêques et de quatre sénateurs à la tête d'une
brillante suite, Jean I s'embarqua (novembre 525) pour un voyage d'un mois
au bout duquel il fut reçu à Constantinople (décembre 526) « comme saint Pierre lui-même »
par l'Empereur prosterné qui voulut se faire couronner une seconde fois.
Jean I qui avait suivi les fêtes de la Nativité à Sainte-Sophie, y célébra
en latin la liturgie pascale (19 avril 526). L'Empereur n'accorda cependant
pas ce que réclamait Théodoric : « Sans doute restituerai-je un jour aux ariens leurs églises
confisquées ; il est possible, éventuellement, qu'on autorise leur
culte sous certaines conditions ; par contre, aucune possibilité, pour
un arien, d'accéder à des fonctions publiques. »
Quand Jean I revint à Ravenne, Théodoric, qui avait déjà fait
assassiner Boèce (30 octobre 525), fit jeter le Pape avec sa suite en
prison où il mourut de faim et de soif, le 18 mai 526. Théodoric mourut au
mois d'août suivant.
Rome doit à Jean I d'avoir terminé le cimetière
Saints-Nérée-et-Achillée et d'avoir restauré ceux des
Saints-Félix-et-Adaucte et de Sainte-Priscille ; il fit relever la
basilique Sainte-Pétronille, et orner richement la confession de la
basilique Saint-Paul ; il dota quelques autres églises
(Saints-Apôtres-Pierre-et-Paul, Sainte-Marie, Saint-Laurent). C'est à son
initiative, qu'à partir des travaux qu'il fit faire à Boniface et à Bonus,
au moine Denys le Petit, l'Église romaine fixa la date de Pâques.
Toujours sur les indications de Denys le Petit, il abandonna l’ère
de Dioclétien pour compter les années à partir de la naissance du Christ. À
l'imitation de quelques uns de ses prédécesseurs (Célestin I, Léon le Grand
et Gélase), il travailla à l'élaboration du chant romain, préparant ainsi
un terrain favorable à la grande œuvre de saint Grégoire le Grand.
Source principale : missel.free.fr/Sanctoral/(« Rév. x gpm »).
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SAN GIOVANNI I PAPA E MARTIRE /
wikipedia à jour
au 6 mai 2017
Jean Ier (pape)
Jean Ier
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Jean Ier, 53e pape
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Biographie
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Nom de
naissance
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Iohannes
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Naissance
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Décès
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Pape de l’Église catholique
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Élection au
pontificat
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Fin du
pontificat
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Saint Jean Ier est né vers 470 (peut-être à Sienne) et mort
à Ravenne
(Italie) le 18
mai 526. Il est
le 53e évêque de Rome et pape de l'Église catholique. Premier pape à s'être rendu
à Constantinople durant son pontificat, il fut arrêté
à son retour, et emprisonné par le roi arien Théodoric qui le laissa mourir de faim. Il est
considéré comme martyr
par l'Église catholique. Liturgiquement il est commémoré le 18 mai.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Le lieu de naissance du pape Jean Ier
est incertain: il pourrait être né à Sienne1
en Toscane,
ou dans le château de Serena, une petite forteresse bâtie près du
village de Chiusdino2
par Serena,
femme de Stilicon
et détruite au Moyen Âge. Son père s'appellerait Constance.
Il suit des études à Florence puis à Rome. Il entre dans les ordres et exerce
pendant trente ans différentes fonctions de la Curie
romaine il est remarqué par sa science et sa piété.
Alors qu'il est diacre à Rome, il est connu pour avoir été
un partisan de l'antipape Laurentius : dans une note au pape Symmaque, en 506, Jean confesse son erreur en anathématisant
Pierre d'Altinum et Laurentius et demande le pardon de Symmaque.
Il serait le 'diacre Jean' qui a signé l' acta des synodes romains
de 499 et 502. Il y avait sept diacres dans l'Église romaine: ce point permet
ainsi de l'identifier de façon très probable 3.
Il serait également le diacre Jean, à qui Boèce dédie
trois de ses cinq traités religieux écrits entre 512 et 5204.
Il devient cardinal-prêtre au titre cardinalice de Pammachus par le pape Gélase Ier5.
Il est nommé archidiacre du pape Hormisdas,
auquel il succède le 13 août 523.
Pontificat
Les chroniques de Nuremberg.
Jean Ier est élevé évêque de Rome sept jours après la mort du pape Hormisdas,
le 13 août 523. Le roi ostrogoth arien Théodoric le Grand, qui de Ravenne,
régnait sur toute la péninsule italienne, envoie le souverain pontife en personne – contre
son gré – à Byzance
avec pour mission de faire pression sur l'empereur et le forcer à modérer sa
politique de répression contre les hérétiques
et faire adoucir un édit, contre l'arianisme, de l'empereur Justin Ier :
« Vous irez trouver Justin et obtiendrez de lui de ma part :
retrait de son édit, réouverture de toutes les églises ariennes et admission,
en leur sein, de tous les apostats du catholicisme. Sinon, craignez de vives
représailles anti-catholiques6. »
Théodoric menace ainsi que si Jean devait échouer dans sa mission, il y
aurait des représailles contre les catholiques orthodoxes en Occident. Le
pape lui répond :
« Me voici devant toi, fais-moi ce que tu voudras ; mais je ne
te promets rien au sujet des réconciliés ; leur situation n'est-elle pas
dangereuse et irritante ? Comment obtenir que ces instables soient
autorisés à faire retour à l'hérésie ? Pourtant, hors cette
impossibilité notoire, pour le reste, avec l'aide de Dieu, je pense pouvoir
te satisfaire et je ferai tout pour t'être agréable et te rapprocher de
Justin6. »
La visite à Constantinople
Jean Ier est le premier évêque de Rome reçu à Constantinople: un voyage
qui semble avoir eu des résultats de grande importance et serait la cause de
sa mort. Le voyage de Jean 1er à Constantinople se fait avec un
entourage considérable : ses compagnons religieux, mais aussi les
évêques Ecclesius de Ravenne, Eusèbe de Fanum
Fortunae et Sabinus de Campanie7.
Ses compagnons laïques sont les sénateurs
Flavius Theodorus, Inportunus, Agapit et Agapit le patricien8.
L'accueil fut chaleureux, mais l'ambassade pontificale ne fut pas
couronnée de succès. L'empereur Justin reçoit Jean 1er avec les
honneurs et promet de faire tout ce que l'ambassade lui demande, à
l'exception de la restauration des conversions des chrétiens ariens à leur foi d'origine9.
Bien que le pape Jean ait réussi sa mission, quand il retourne à Ravenne,
capitale de Théodoric, celui-ci fait arrêter Jean Ier,
le soupçonnant d'avoir conspiré avec l'empereur Justin. Il est emprisonné à Ravenne, où il
meurt de négligence et de mauvais traitements : on le laisse mourir de faim.
Son corps est transporté à Rome et enterré dans la basilique Saint-Pierre.
Contributions
Le Liber Pontificalis crédite Jean Ier de la réparation des cimetières des
martyrs, celui de Nérée et Achillée sur la via Ardeatina, des
saints Félix et Adauctus et le cimetière de Sainte Prisca10.
Il fait relever la basilique Sainte-Pétronille à Ravenne et orner richement
la confession de la basilique Saint-Paul6.
L'ensemble de ses bulles ne contient que deux lettres adressées
respectivement à un archevêque Zacharias et aux évêques d'Italie: il est
probable que les deux bulles sont apocryphes. Il n'existe aucun mémoire
concernant sa façon d'administrer l'Église.
Il a travaillé à l'élaboration du chant romain, préparant ainsi un terrain
favorable à la grande œuvre de saint Grégoire
le Grand. C'est sous son règne que l'Église romaine fixe la date de Pâques11.
Il abandonne l’ère de Dioclétien : les années sont alors comptées à
partir de la naissance du Christ6.
Souvenir et vénération
- Le pape Jean Ier est représenté dans l'art
regardant à travers les barreaux d'une prison ou emprisonné avec un
diacre et un sous-diacre. Il est vénéré à Ravenne et en Toscane.
- Liturgiquement il est commémoré le 18
mai, l'anniversaire du jour de sa mort, jour de sa « naissance au
ciel » selon l'Église catholique (alors qu'il était autrefois le 27
mai)6.
Sur ce dernier point, les avis divergent.
- La petite église
Saint-Jean du village de Chiusdino,
détruite en 1555
pendant la guerre de Sienne, était
dédiée au pape Jean Ier.
Références
- ↑
(it)Girolamo
Gigli, Journal de Sienne
- ↑
(it) Don
Giuseppe Bertucci : Chiusdino -1899 Serena du Château, près de
Chiusdino établi par Serena, princesse de ce nom, petit-fils de
l'empereur Théodose et revendiqué comme la patrie du pape, St Jean Ier
- ↑
John Moorhead (en) "The Last Years of
Theoderic", Historia: Zeitschrift für Alte Geschichte [archive], 32 (1983),
p. 113
- ↑
Cette identification a été proposée en
premier par E.K. Rand en 1928 et plus récemment défendue par Moorhead
dans (en) Last years, p. 113
- ↑
[http://missel.free.fr/Sanctoral/05/18.php [archive] Fiche biographique de
saint Jean Ier pape et martyr
- ↑ a,
b,
c,
d
et e
Saint Jean Ier, pape et martyr [archive]
- ↑
Anonymus Valesianus, 15.90; traduit
par J.C. Rolfe, Ammianus Marcellinus (Harvard: Loeb Classical
Library, 1972), vol. 3 p. 565
- ↑
(en)
Raymond Davis (traducteur), The Book of Pontiffs (Liber Pontificalis),
première édition (Liverpool: University of Liverpool Press, 1989),
p. 49
- ↑
Anonymus Valesianus, 15.91; traduit
pas J.C. Rolfe, vol. 3 p. 565
- ↑
(en)
Raymond Davis, The Book of Pontiffs (Liber Pontificalis),
p. 50
- ↑
Voir la Note trois
(non reprise ici) [archive]
Cette page a
été modifiée pour la dernière fois le 6 mai 2017 à 13:12.
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