Mardi 22 Mai 2017
05 heures
+ Suis au travail pour le Calame (copie du mémoire mauritanien sur le
Sahara). Je m’inquiète tellement pour notre pays. Textes du jour pour me porter
tandis que je travaille en bénédictin médiéval. Le geôlier de Paul et de
Silas : Que dois-je faire pour être sauvé, mes seigneurs ? –
Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et toute ta maison. Ils lui
annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à ceux qui vivaient dans sa
maison. A l’heure même,en pleine nuit, le geôlier les emmena pour laver
leurs plaies, Aussitôt il reçut le baptême avec tous les siens. Puis il fit
monter chez lui Paul et Silas, il ft préparer la table et, avec toute sa
maison, il laissa déborder sa joie de croire en Dieu [1].
Moi aussi, la nuit, le travail, l’espérance, la reprise de la vie. L’aide
surnaturelle. Combien je la demande pour mes aimées.
05 heures 36 + Tout premier chant d’oiseau et éclaircissement du ciel, la journée a commencé.
05 heures 36 + Tout premier chant d’oiseau et éclaircissement du ciel, la journée a commencé.
07 heures + L’arbre à lierre que vient dorer, cuivrer, le soleil levant. Poésie de ce que je recopie. Le Sahara
fondamental. Je vais donner cette copie en pièce jointe à mon envoi du matin,
c’est autant ma vie depuis mes vingt ans, qu’est la politique intérieure
française, calme et immanence, aisance à me situer d’un côté, inquiétude et
non-accueil de l’autre…
07 heures 45 + Visite à ma chère femme.
Finette me mordrait si je la surplombais davantage pour embrasser qui j’aime et
qui m’aime…
09 heures 54 + Ma copie adressée
il y a trois quarts d’heure à « mon » journal de Nouakchott. Le texte
est évocateur de toute une civilisation et une histoire aussi, mais sans dates,
ni repères que de façons qui nous sont complètement étrangères, la vie au
Sahara, la vie dépouillée. J’en ai connu de quoi la deviner rétrospectivement
et avant notre administration dire coloniale, quoiqu’il n’y ait pas eu de
peuplement là-bas de notre part. Travail de nuit encore qui m’a emmené ailleurs
que dans ce pays d’inquiétude où nous plonge avec jeunesse, sourire, modernité
un homme dont tout commence à nous dire qu’il est implacable et veut faire ce
qu’il ne put faire avec FH et la majorité d’alors, si émollients que l’un et
l’autre aient été. Pays qui sera de moins en moins nôtre en pensée et mentalité
directrices. Sommes-nous encore en démocratie ? j’en doute, Mécaniquement,
ce sont les scores en augmentation du FN qui interdiraient tout débat entre la
proposition vertigineuse et diabolique, et l’autre, pas examinée au fond, mais
choisie en urgence et par défaut. Voici qu’il est prétendu urgent de démanteler
encore davantage le droit du travail, tous autres sujets passant après sauf la
démagogie anti-parlementaire de textes sur la moralisation de la vie publique
au prétexte béni de quelques affaires dont celle (« penelopegate »)
ayant en fait produit l’élection d’EM ou d’incrustation dans des places de
moins en moins électives. Je suis angoissé par cette évolution. Nous avons
toléré la mithridatisation du vocabulaire public : NS calquant ses cibles
et ses simplismes sur le discours du FN, particulièrement à partir de son
discours de Grenoble en Juillet 2010, et en partie repris par FF pendant sa
campagne : les frontières, l’islamisme. Nous ne nous apercevons de cette
négation triomphante des partis puis des syndicats, soit disant pour libérer
les ambiances dans l’entreprise et pour former au Parlement une majorité qui va
consentir, à peine élue, à se dessaisir de sa compétence législative en matière
sociale… Faillite des partis, obsolescence du clivage droite/gauche, EM et sa
très pâle équipe seraient exonérés de tout classement politique. de toute
coloration, tandis qu’une part de la presse au moins écrite – la plus influente
en autorité ou en diffusion : Le
Monde, Ouest-France – nous ferait entrer en pamoison devant la
jeunesse, la beauté, la modernité… Je suis effrayé de la supercherie, du recel
de la démocratie, de la République. Convertir FH consistait à le faire revenir
– par intelligence, sinon par honnêteté – à ses origines élective : la
gauche socialiste d’un siècle français. Convertir EM à la démocratie ?
proverbe maure : à qui ne voit pas le soleil, ne cherche pas à le lui
montrer…Cette emprise de quinze jours, déjà préparée par les dernières semaines
de campagne et par la disparition de MLP en termes d’intelligence, même
moyenne, et d’expression… ne produit évidemment rien en initiative européenne
d’une dimension inusuelle qui répondrait à une désaffection populaire
catastrophique dans presque toute l’Union… et ce ne sont pas de nouveaux textes
qui vont faire croissance, imagination technologique, ouverture de marchés et,
entreprise par entreprise, une analyse sereine de situation et de stratégie,
tous travailleurs et dirigeants réunis pour le bien commun. Le clivage qui tue
la France n’est pas le droite/gauche, traduction politique naguère de la lutte
des classes (ou de leur intelligence, de leur solidarité), il est entre capital
et travail, entre dirigeants, actionnaires et salariés. Oui, le quinquennat qui
commence, m’angoisse. Les choses, les racines et causes de cette dérive
considérée comme normale ou ignorée au profit d’un dessein officiel pourtant si
pâlement exprimé : le nouveau ministre de l’Education, précédemment
directeur d’une de nos grandes écoles, incapable de s’exprimer à
l’audio-visuel, handicapé mais on ne peut le dire par une laideur paralysant le
téléspectateur, et ayant la charge ! de réorganiser les CM1 et CM2. Un
Premier ministre, reprenant sans en avoir la moindre mémoire ni scolaire ni
vécue les slogans d’antan sur la Quatrième République… Recel de l’œuvre et des
arguments du général de GAULLE, de tout autre application.
Le type-même de la conversion :
Paul et Silas pour qui, grâce à Lydie l’entrepreneuse avisée et rayonnante,
tout avait bien commencé à Philippes, et donc au début de sa mission en Europe…
sortent miraculeusement de prison : toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les détenus se
détachèrent mais surtout innocentent leur
gardien. Il laissa déborder sa joie de croire en Dieu. Nous y sommes : je te chante en présence des anges, vers ton
temple sacré, je me prosterne. Derniers
entretiens de Jésus avec les siens : le lien, mystérieux à réfléchir et à
prier entre le départ du Christ et la venue de l’Esprit Saint. Et le
discernement du péché, le jugement du monde. L’Esprit Saint, présenté, nommé,
désigné comme le Défenseur et ce que
Celui-ci établit, est la culpabilité du monde en matière de péché, de
justice et de jugement. Je le lis, pas du
tout comme notre condamnation : chacun et tous, mais comme la fin d’une
ambiance dramatique, illégitime, injuste : déjà, le prince de ce monde
est jugé. Mais de même que je veux
réfléchir sur la confiscation en cours de nos pluralisme et de notre démocratie
si décevante et peu sincère qu’elle était devenue, je vais essayer aujourd’hui
d’approfondir cette justification par le Christ de Son départ, cet apport
paradoxal de Son absence : je m’en vais auprès du Père et vous ne me
verrez plus… Je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en
aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas ; mais si
je pars, je vous l’enverrai. Dieu, le
Fils de Dieu fait homme, nous explique tout, on dirait même qu’Il se justifie
et veut nous faire partager les raisons, la dialectique de Son départ, le cours
ultime de la Rédemption, commencé par l’Incarnation. Dieu nous convie à
l’intelligence suprême, Le comprendre, comprendre Son dessein, mais Il le fait
avec une infinie délicatesse : la tristesse.remplit votre cœur. Un eu plus tard, Il dira : et
votre joie sera parfaite… Ainsi
soit-il !
[1] - Actes des Apôtres XVI 22 à 34 ; psaume CXXXVIII ; évangile
selon saint Jean XVI 5 à 11
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