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heures 58 + Oui, prier pour notre pays… De jour en jour, je me suis enfoncé
dans la sensation que notre destin est bousculé, que cette élection va le sceller
pour quelques mois ou années et pas pour son bien. Les Français, tous ceux que
j’interroge, statistiquement peu nombreux, mais plus éloquents que tout
sondage, sentent tous que les cartes sont forcées, aucun enthousiasme, aucune
vague, aucune attente même ne soulèvent le pays qui est résigné. Le succès très
relatif par rapport aux prédictions des sondages des derniers mois, de Marie LE
PEN a été un leurre. On s’est focalisé sur l’ « affaire
Fillon », puis sur le danger d’un avènement au pouvoir du diable ou d’un
HITLER à la française, rien – j’en suis sûr – ne relève du complot et pas
davantage l’extrême aventure d’un inconnu d’il y a un, tel que personne ne
s’était aperçu à l’époque qu’il était secrétaire général de l’Elysée et qu’il
en démissionnait. Tant d’années, sans doute depuis la chute d’une gauche
authentique (BEREGOVOY) en 1993 et l’intimidation totale d’un homme de gauche,
aussi Lionel JOSPIN, qui remettait tout au moment où il ne serait plus à
Matignon mais à l’Elysée. Peu à peu nous avons été dépossédé. L’Europe, les
institutions voulues et pratiquées par DG sont devenus détestables. Nous avions
il y a quelques jours encore l’impression
d’assister au changement grâce à la déconfiture méritée des anciens
partis et d’accéder à une novation. Et puis, notre sentiment collectif est
d’une grande lucidité, nous savons que rien ne va changer et simplement nous
allons assister à une autre pièce que les précédentes : voir comment notre
élu va se débrouiller. Je n’ai senti de résolution chez personne quelles que
soient les perplexités, les irrésolutions, les résignations. J’ai 74 ans donc,
je n’ai jamais vécu cela. Je constate. La campagne est ratée, l’élection est
ratée. Le doute est partout, sauf dans le résultat. Il y a eu la pantalonnade
organisée par BHL : la parade contre l’abstention. Il y a eu une sorte de
terrorisme intellectuel : sommer l’Eglise catholique de choisir le
candidat que le pape ne connaît pas. Belle conception de la laïcité que de
vouloir que les religions choisissent parmi les candidats. La Croix
ressentant la mise en demeure, fait une page pour expliquer le pape François n’est
pas au courant comme le furent ses prédécesseurs avec Jean GUITTON puis le
cardinal ETCHEGARAY… Je fais mon possible depuis des années pour faire
comprendre les quelques points qu’exige notre situation et qui ne couteraient rien.
Je ne suis pas sûrement pas le seul… J’ai écrit à l’ »élu de demain soir pour
faire avec lui ce que je voulais avec son prédécesseur, puisqu’il fera sans
doute sur le fond économique et social ce qu’il lui avait lui-même suggéré de
faire. C’est extraordinaire qu’un tel scenario soit si logique et que cependant
il n’ait pas été organisé. Nous avons eu les rappels d’actualité : les
salariés de Whirlpool ont capitulé,
la vieille enseigne Tati est en
déconfiture. La télévision allemande fait courir la rumeur que s’introduiraient
dans nos mairies lors du dépouillement des votes, des personnes qui gratteraient
ou maculeraient au besoin en nul des bulletins ne correspondant pas au résultat
prévu. Les sondages n’étaient pas publiés aux élections précédentes jusqu’à
l’avant-veille du scrutin.. Une démocratie sans vote banc, sans droit moral à l’abstention,
sans opposition au vainqueur présumé puisqu’il n’y a plus que le diable pour la
représenter. J’ai la certitude que ce ne peut être le sacre d’une ère nouvelle,
ni le fondement en légitimité de l’élu légal de demain soir. Je crois en la bonne
volonté de ce dernier, mais le charisme et le nerf qu’il va devoir démontrer pour
mériter a postériori tant de hasards, tant de chance, tant de soutiens motivés seulement
par le souci de professionnels de ne pas manquer le bateau suivant… sont a priori
surhumains. J’espère me tromper sur l’issue, mais je ne me trompe sur la sensation
générale de carte forcée, quel que soit le rôle que l’on a, et le degré de participation
à cette élection-ratification. Conclusion inattendue d’un quinquennat qui ne s’est
jamais avoué. Mais finalement logique, de vide en vide, tandis que le pays a perdu
de la chair, de la substance, du discernement… Curiosité ? crainte ? la suite. Non !
matière à méditation, matière au sérieux. Il est temps que nous utilisions ou inventions
toutes manières de discerner, de délibérer et décider par nous-mêmes nos affaires
nationales : celles-ci ne sont pas la réforme scolaire énième ni la suppression
de la taxe d’habitation ni le énième calendrier de diminution de la dépense publique.
Nous savons bien que c’est plus global, qu’il nous faut ré-apercevoir nos objectifs,
ré-aimer l’Europe (la vivre et la faire enfin, puisque c’est elle la réalité et
la garante de nos nations, de la suite de nos histoires à chacun, nous les peuples),
comprendre pas seulement en mots ce que nous offrent l’époque et le monde. Nos douze
derniers mois nous en ont distraits.
Prier…
dans une totale confiance…, la résurrection de Tabitha, dite Dorcas. Pierre,
thaumaturge comme son Maître. Eneas,
Jésus Christ te guérit, lève-toi et fais ton lit toi-même… Tabitha,
lève-toi ! [1] Le même Pierre, quelque incompréhensibles que
soient les paroles de son Maître avait eu l’inspiration, l’instinct – l’Esprit Saint
nous le donne – de répondre au Christ : Voulez-vous partir, vous aussi ?
– Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
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