samedi 27 mai 2017

l'heure vient où je vous parlerai sans images - textes du jour

Samedi 27 Mai 2017

O9 heures 06 + Les moments d’hier à Mousterian, la petite plage sans profondeur, du monde mais sans bruit ni ostentation, l’eau très bonne, Eva et Marguerite gémellisant avec leurs lunettes de soleil et leurs serviettes portées de même manière. Ce matin, notre réveil ensemble, ma chère femme me regardant la première partie de la journée, la galerie Atlantis, avec les deux filles, les appels d’une mode que celles-ci savent parfaitement. Sur l’oreiller, nous passons en revue tant de relations amicales communes des parents de petites camarades à Saint-André, les moutons noirs maintenant chez certaines des fillettes, les échos, les persécutions, les changements d’école. La politique, notre politique française aussi. Nous sommes toujours dans la même respiration et le même regard sur tout. Ces heures où nous vérifions et nourrissons notre union.
Le temps incertain, après la grande chaleur d’hier. Reprendre l’horaire du matin pour ces réflexions et surtout l’expression de ma lecture et de ma prière selon la messe du jour. Hier soir, près de trois heures, dormant sur ce clavier, effaçant mon texte – si pauvre – et le reconstituant à force de touches rémanentes. Il y a à aller de l’avant. Ce que j’ai à faire tous ces jours-ci, pour être au net d’ici le 1er Juillet. Et nous restaurer, nous viabiliser matériellement. Il y faudra la grâce et la chance. – Politique actuelle, c’est tout simple. Cet assemblage n’st pas l’union nationale, puisque c’est le monisme politique, un seul mouvement et une seule majorité, pas de considération ni de reconnaissance pour les partenaires anciens et à terre. Le bric et le broc de la nouvelle formation va se sentir de jour en jour, il ne peut y avoir d’esprit d’équipe, car aucun dessein d’ensemble ne ressort ni de la campagne présidentielle, ni du livre d’EM ni de ses premiers discours : le pays et les candidats ont bien ressenti ensemble qu’il y a des mises à jour à faire, mais les perspectives ne sont pas données, pas même confusément. Cela se ressent. D’un côté, un président impératif mais sans véritable éclat, et de l’autre un attentisme bienveillant ou résigné. Les premiers sondages du quinquennat qui commence font « partir » EM à 46% au lieu des 57% de NS et de 59% pour FH. Je cite de mémoire. Quant aux intentions de vote, on ne les sait pas, sinon que les électeurs veulent voter en considération de l’intérêt du pays : 66% mais ne semble pas se déterminer. Comme pour les présidentielles, l’offre ne correspond. Pour connaître bien des parlementaires, à commencer par le nôtre, et bien de grands fonctionnaires, les dauber ou les passer à l’audit serait une faute grave. – Les réunions OTAN à Bruxelles et G7 à Taormina ne donnent pas davantage d’orientation. La sensation est de rencontre mondaine, mais strictement rien ne sort. Le terrorisme est le révélateur d’une société qui n’offre rien ni en relations internationales ni en vie sociale dans chacune des nations. Les remèdes sécuritaires sont sans application possible. Il y aura d’autres drames que Manchester dont le nombre des victimes : la jeunesse des fan, ne cesse d’augmenter de la « case » nombre de morts, à la « case » de blessés. C’est affreux. Je ne comprends pas ces dires bravaches de certains : on continue, on ne se laisse pas abattre. Si ! on s’abat de chagrin et d’impuissance. Il y a le poids énorme de l’humanité souffrante, tout ce qui ne se voit pas, jusques dans notre voisinage le plus local. Et non loin de Taormina, ces centaines de migrants à l’eau. Une façon juste mais disant l’horreur et l’effroi : extraire quelqu’un de la mer. Ce lapsus du porte-parole du gouvernement : despote pour dépositaire. – Je ressens pourtant que les colonnes vertébrales sont intactes, que la réanimation, le grand mouvement, le souffle sont possibles, que les bonnes volontés sont millions et milliards, qu’il y a des regards superbes : ainsi, découvrais-je hier celui d’Ousmane, des yeux verts alors que ce qu’il vit depuis dix ans l’a tant durci, la barbe aussi. – Un chemin, l’autorité morale à trouver et reconnaître. Les trois religions monothéistes, si chevillées l’une à l’autre territorialement et scripturairement. Ce travail énorme à opérer de sympathie et de compréhension mentales à tous les niveaux. Cette compréhension du monde faisant de l’ensemble Europe-Méditerranée-Proche.Orient le cœur du monde parce qu’il est si multiple à tant de points de vue, et si fraternel tant les problèmes et défis, les guerres, les migrations et les métissages sont intenses, autant chargés de drames que de symbolisme. Les Amériques, Etats-Unis compris, l’Afrique subsaharienne si bien disposée pour cet épicentre européen, cette Asie aux grands pôles de puissance, tous attendent le point commun du monde. Je souffre de ce manque d’éloquence et de vision, qui est bien plus que des manques de talents ou d’analyses. Je ne sais définir cela mais je le ressens. En très gros, il n’y a personne à la barre, que quelques inconnus, femmes ou hommes, dont la prière inaudible pour nous, pèse plus pour l’avenir du monde que toute l’économie et la production d’armes ou de littérature, il y a le pape de chaque époque, il y  a certainement des sages dans chaque pays, chaque région, et même chaque famille et fratrie. Alors…
Prier… Jésus, selon ce que rapporte et reconstitue Jean du discours de la dernière Cène, semble ressasser, disant de plusieurs manières la relation trinitaire dans laquelle est englobée notre relation à Dieu. Le ressort de nos vies est là. Le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et vous avez cru que c’est de Dieu que je suis sorti. [1] C’est si dense et si décisif, qu’il va me falloir investir plusieurs heures d’affilée sinon quelques jours, consacrés à ces trois chapitres et à ce commentaire de la Trinité par la Personne centrale qui donne tout et rend tout accessible : le Christ. Toute autre prédication n’a de puissance que par celle-ci, cf. Apollos, instruits par un couple exemplaire ; Priscilla et Aquila. Mais rien n’est dans l’éther ou l’abstraction. Ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez ; ainsi votre joie sera parfaite. – Nous vivons, je reviens à la politique pour laquelle il faut aussi que je donne des heures d’analyse et de rédactions, de chronologiques précises comme je l’avais fait régulièrement pendant six-sept ans (automne de 2006 à l’automne de 2013)… nous vivons en mendicité mutuelle. C’est évident quand on entend et lit les commentaires : est-ce que EM a réussi sa première sortie diplomatique ? et même ambiance à Washington sur fond de démarrage de la longue et complexe procédure de destitution. Les élections et campagnes sont une rencontre de demandeurs : la demande au pouvoir putatif, la demande à l’électeur d’un mandat, d’une place en fait, d’une position pour faire le bien ou malheureusement, parfois, autre chose… Exactement comme les rencontres amoureuses et les ruptures de couple : de la demande, de la peur, de l’extase et de l’intolérance faiseuse de rupture. Alors que la vérité, l’effectivité, c’est la vie quotidienne décennie par décennie, tant passe vite le temps, dès la sortie de l’adolescence, la vie quotidienne en couple. La vie quotidienne du personnage au pouvoir : DG, des après-midi sans audience, sans téléphone évidemment, sans note à lire, réfléchissant, voyant aidé par la pénombre et le vague du parc présidentiel. La vie quotidienne de toute responsabilité vis-à-vis d’autrui. Vous recevrez, ainsi votre joie sera parfaite. Au moment où se noue le drame de la Passion, de la Rédemption, Jésus définit toute paix, toute joie, tout amour. L’heure vient où je vous parlerai sans images, et vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père. Et ce fut, et c’est ce dont nous vivons dès qu’en nous, ou aidés par les sacrements, ou – ainsi que j’en suis gratifié – nous essayons d’entrer dans l’indifférence ou l’incroyance d’une autre, d’un autre. Dieu est alors, là, en creux. Quelque chose se transvase. Lui ? l’Esprit pour une « petite » Pentecôte. Je ne sais, mais j’aime dans cet instant, prier et penser ainsi. Aimer précisément. Marguerite, fatiguée du brouhaha de la messe de « communion privée » jeudi, récite des dizainiers…


[1] - Actes des Apôtres XVIII 23 à 28 ; psaume XLVII ; évangile selon saint Jean XVI 23 à 28

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