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heures 06 + Les moments d’hier à Mousterian, la petite
plage sans profondeur,
du monde mais sans bruit ni ostentation, l’eau très bonne,
Eva et Marguerite
gémellisant avec leurs lunettes de soleil et leurs
serviettes portées de même
manière. Ce matin, notre réveil ensemble, ma chère femme
me regardant la
première partie de la journée, la galerie Atlantis, avec
les deux filles, les
appels d’une mode que celles-ci savent parfaitement. Sur
l’oreiller, nous
passons en revue tant de relations amicales communes des
parents de petites
camarades à Saint-André, les moutons noirs maintenant chez
certaines des
fillettes, les échos, les persécutions, les changements
d’école. La politique,
notre politique française aussi. Nous sommes toujours dans
la même respiration
et le même regard sur tout. Ces heures où nous vérifions
et nourrissons notre
union.
Le
temps incertain, après la grande chaleur d’hier. Reprendre
l’horaire du matin
pour ces réflexions et surtout l’expression de ma lecture
et de ma prière selon
la messe du jour. Hier soir, près de trois heures, dormant
sur ce clavier,
effaçant mon texte – si pauvre – et le reconstituant à
force de touches
rémanentes. Il y a à aller de l’avant. Ce que j’ai à faire
tous ces jours-ci,
pour être au net d’ici le 1er Juillet. Et nous
restaurer, nous
viabiliser matériellement. Il y faudra la grâce et la
chance. – Politique
actuelle, c’est tout simple. Cet assemblage n’st pas
l’union nationale, puisque
c’est le monisme politique, un seul mouvement et une seule
majorité, pas de
considération ni de reconnaissance pour les partenaires
anciens et à terre. Le
bric et le broc de la nouvelle formation va se sentir de
jour en jour, il ne
peut y avoir d’esprit d’équipe, car aucun dessein
d’ensemble ne ressort ni de
la campagne présidentielle, ni du livre d’EM ni de ses
premiers discours :
le pays et les candidats ont bien ressenti ensemble qu’il
y a des mises à jour
à faire, mais les perspectives ne sont pas données, pas
même confusément. Cela
se ressent. D’un côté, un président impératif mais sans
véritable éclat, et de
l’autre un attentisme bienveillant ou résigné. Les
premiers sondages du
quinquennat qui commence font « partir » EM à 46% au lieu
des 57% de
NS et de 59% pour FH. Je cite de mémoire. Quant aux
intentions de vote, on ne les
sait pas, sinon que les électeurs veulent voter en
considération de l’intérêt
du pays : 66% mais ne semble pas se déterminer. Comme pour
les
présidentielles, l’offre ne correspond. Pour connaître
bien des parlementaires,
à commencer par le nôtre, et bien de grands
fonctionnaires, les dauber ou les
passer à l’audit serait une faute grave. – Les réunions
OTAN à Bruxelles et G7
à Taormina ne donnent pas davantage d’orientation. La
sensation est de
rencontre mondaine, mais strictement rien ne sort. Le
terrorisme est le révélateur
d’une société qui n’offre rien ni en relations
internationales ni en vie
sociale dans chacune des nations. Les remèdes sécuritaires
sont sans
application possible. Il y aura d’autres drames que
Manchester dont le nombre
des victimes : la jeunesse des fan, ne cesse d’augmenter
de la
« case » nombre de morts, à la « case » de blessés. C’est
affreux. Je ne comprends pas ces dires bravaches de
certains : on
continue, on ne se laisse pas abattre. Si ! on s’abat de
chagrin et d’impuissance.
Il y a le poids énorme de l’humanité souffrante, tout ce
qui ne se voit pas,
jusques dans notre voisinage le plus local. Et non loin de
Taormina, ces
centaines de migrants à l’eau. Une façon juste mais disant
l’horreur et
l’effroi : extraire quelqu’un de la mer. Ce lapsus du
porte-parole du
gouvernement : despote pour dépositaire. – Je ressens
pourtant que les
colonnes vertébrales sont intactes, que la réanimation, le
grand mouvement, le
souffle sont possibles, que les bonnes volontés sont
millions et milliards,
qu’il y a des regards superbes : ainsi, découvrais-je hier
celui
d’Ousmane, des yeux verts alors que ce qu’il vit depuis
dix ans l’a tant durci,
la barbe aussi. – Un chemin, l’autorité morale à trouver
et reconnaître. Les
trois religions monothéistes, si chevillées l’une à
l’autre territorialement et
scripturairement. Ce travail énorme à opérer de sympathie
et de compréhension
mentales à tous les niveaux. Cette compréhension du monde
faisant de l’ensemble
Europe-Méditerranée-Proche.Orient le cœur du monde parce
qu’il est si multiple
à tant de points de vue, et si fraternel tant les
problèmes et défis, les
guerres, les migrations et les métissages sont intenses,
autant chargés de
drames que de symbolisme. Les Amériques, Etats-Unis
compris, l’Afrique
subsaharienne si bien disposée pour cet épicentre
européen, cette Asie aux
grands pôles de puissance, tous attendent le point commun
du monde. Je souffre
de ce manque d’éloquence et de vision, qui est bien plus
que des manques de
talents ou d’analyses. Je ne sais définir cela mais je le
ressens. En très
gros, il n’y a personne à la barre, que quelques inconnus,
femmes ou hommes,
dont la prière inaudible pour nous, pèse plus pour
l’avenir du monde que toute
l’économie et la production d’armes ou de littérature, il
y a le pape de chaque
époque, il y a
certainement des sages
dans chaque pays, chaque région, et même chaque famille et
fratrie. Alors…
Prier…
Jésus, selon ce que rapporte et reconstitue Jean du
discours de la dernière
Cène, semble ressasser, disant de plusieurs manières la
relation trinitaire
dans laquelle est englobée notre relation à Dieu. Le
ressort de nos vies est
là. Le Père
lui-même vous aime, parce
que vous m’avez aimé et vous avez cru que c’est de Dieu que
je suis sorti. [1] C’est si dense et si
décisif, qu’il va me falloir
investir plusieurs heures d’affilée sinon quelques jours,
consacrés à ces trois
chapitres et à ce commentaire de la Trinité par la
Personne centrale qui donne
tout et rend tout accessible : le Christ. Toute autre
prédication n’a de
puissance que par celle-ci, cf. Apollos, instruits par un
couple exemplaire ;
Priscilla et Aquila. Mais rien n’est dans l’éther ou
l’abstraction. Ce que
vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Jusqu’à présent, vous n’avez
rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez ; ainsi
votre
joie sera parfaite. –
Nous vivons, je
reviens à la politique pour laquelle il faut aussi que je
donne des heures d’analyse
et de rédactions, de chronologiques précises comme je
l’avais fait régulièrement
pendant six-sept ans (automne de 2006 à l’automne de
2013)… nous vivons en
mendicité mutuelle. C’est évident quand on entend et lit
les commentaires :
est-ce que EM a réussi sa première sortie diplomatique ?
et même ambiance
à Washington sur fond de démarrage de la longue et
complexe procédure de
destitution. Les élections et campagnes sont une rencontre
de demandeurs :
la demande au pouvoir putatif, la demande à l’électeur
d’un mandat, d’une place
en fait, d’une position pour faire le bien ou
malheureusement, parfois, autre
chose… Exactement comme les rencontres amoureuses et les
ruptures de couple :
de la demande, de la peur, de l’extase et de l’intolérance
faiseuse de rupture.
Alors que la vérité, l’effectivité, c’est la vie
quotidienne décennie par
décennie, tant passe vite le temps, dès la sortie de
l’adolescence, la vie
quotidienne en couple. La vie quotidienne du personnage au
pouvoir : DG,
des après-midi sans audience, sans téléphone évidemment,
sans note à lire, réfléchissant,
voyant aidé par la pénombre et le vague du parc
présidentiel. La vie
quotidienne de toute responsabilité vis-à-vis d’autrui. Vous recevrez, ainsi
votre joie sera parfaite. Au moment où se noue
le drame de la Passion, de la Rédemption,
Jésus définit toute paix, toute joie, tout amour. L’heure
vient où je vous
parlerai sans images, et vous annoncerai ouvertement ce qui
concerne le Père. Et
ce fut, et c’est ce dont nous vivons dès
qu’en nous, ou aidés par les sacrements, ou – ainsi que
j’en suis gratifié –
nous essayons d’entrer dans l’indifférence ou l’incroyance
d’une autre, d’un
autre. Dieu est alors, là, en creux. Quelque chose se
transvase. Lui ? l’Esprit
pour une « petite » Pentecôte. Je ne sais, mais j’aime
dans cet
instant, prier et penser ainsi. Aimer précisément.
Marguerite, fatiguée du
brouhaha de la messe de « communion privée » jeudi, récite
des
dizainiers…
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