la gloire au sens théologique . 2

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consulté dimanche 28 mai 2017

chronique du 12 avril 2002

 

Gloire 

Hébreu : (kabôd)
Grec : (doxa) (cf. doxologie)
Latin : gloria (cf. gloire, glorieux)

Le mot hébreux kabôd que l'on traduit par « gloire » signifie à l'origine « être lourd ». Ainsi le sens premier de kabôd est-il « poids ». Les sens dérivés expriment tous la même idée: « ce qui donne du poids », « ce qui en impose ». Par exemple, la richesse et le pouvoir donnent du poids à un homme, de la renommée, de l'honneur, de la puissance, de la considération ou de l'influence. On dirait, dans notre langage, que cet homme est « pesant ». L'hébreu, lui, parlera de la « gloire » de cette homme. « Rendre gloire à quelqu'un », c'est reconnaître son importance ou son autorité. Tel est le sens du commandement « Honore ton père et ta mère », car leur gloire vient du fait qu'ils incorporent leurs enfants au peuple de Dieu et qu'ils leur transmettent la foi au Dieu de l'Alliance.
     Il est intéressant de noter aussi que le foie se dit en hébreu kabed, le « lourd ». Ce nom provient sans doute de sa forme massive et de son poids supérieur à la plupart des autres organes, mais aussi en raison de l'importance qu'on lui attribue dans les sentiments et la santé. En Mésopotamie notamment, les devins inspectaient le foie des victimes animales pour déterminer l'avenir.
La gloire de Dieu
     On voit donc se dessiner la signification particulière que ce mot peut prendre quand il est appliqué à Dieu. De façon générale, la « gloire » de Dieu est ce qui le rend important et en conséquence impose le respect à l'être humain. Cette gloire est la manifestation éclatante de sa sainteté et de sa puissance. Quand Dieu agit, il y met tout le « poids » de sa sainteté, en particulier lors de l'exode.
     La plupart des textes bibliques où la gloire de Dieu est considérée comme la manifestation de sa puissance, elle sera toujours décrite comme un phénomène lumineux: le feu du Sinaï, la nuée lumineuse qui accompagne les Hébreux au désert, qui se dépose sur la Tente de la rencontre ou remplit le Temple. On ne peut s'approcher du lieu où se manifeste la gloire de Dieu. On ne peut la voir non plus: il faut se couvrir le visage. Un très beau récit (Exode 33,18-23) raconte que Moïse brûlait du désir de voir la gloire de Dieu. Dieu répond à son désir, mais ne se fait voir que de dos. En somme, la gloire de Dieu est une façon de parler de sa présence, mais c'est une forme de présence qui révèle la transcendance de Dieu sans toutefois la faire voir au grand jour.
     À la fin du prologue de son Évangile, saint Jean, après avoir décrit le chemin parcouru par le Verbe de Dieu, - c'est-à-dire le Fils de Dieu -, depuis son intimité avec le Père jusqu'à son incarnation, déclare solennellement: « Le Verbe s'est fait chair et nous avons vu sa gloire, (...) cette gloire que le Fils unique tient du Père » (Jean 1, 14). Saint Jean veut faire comprendre que la venue dans la condition humaine du Fils de Dieu est la manifestation par excellence de Dieu, qui met tout le « poids » de son Amour pour ouvrir aux êtres humains le chemin du salut et leur offrir le partage de sa vie intime. Jésus étant la manifestation de la gloire, cela signifie que Dieu va agir avec puissance à travers ses paroles et ses actes. Il incombe cependant aux êtres humains de le discerner et d'être ainsi conduits à l'acte de croire que Jésus est le Fils de Dieu et, croyant en lui, d'obtenir la vie éternelle.
Yves Guillemette, ptre

Pour lire la Bible sur la gloire...

• Ce qui donne de la considération: Genèse 31,1;

• Honneur: Genèse 45,1-14 (en particulier le verset 13); Psaume 8 (en particulier le v. 6); Proverbes 25,2;
• Dieu, gloire du juste: Psaume 3 (en particulier le v. 4); 106,20;
• « Rendre gloire à quelqu'un »: Josué 7,19; Psaume 66,2;
• Manifestation de la puissance et de la sainteté de Dieu: Exode 14 (en particulier les versets 4 et 17; 29,43-46; Nombres 20,6-11; Isaïe 6,3;
• Moïse veut voir la glorie de Dieu: Exode 33,18-23;
• Jésus, gloire de Dieu: Jean 1,1-18; 2,1-11; et le chapitre 17.