jeudi 4 août 2016

tu es pour moi une occasion de chute - textes du jour


Jeudi 4 Août 2016

                      Prier… nudité de la pauvreté, de la santé problématique, du vieillissement… lot de beaucoup et au fond de tous, tant il y a de formes de pauvreté, de précarisation de la santé, de vieillissement – pas seulement le physiologique, le matériel, le physique, mais l’esprit quand il désespère et perd le sens de la lumière, oublie les perspectives, nos perspectives. Prier, dans les mains de Dieu. Les mains, la tête, le cœur tenus par Dieu au milieu de cette nuit-ci, résumé peut-être de toute mon existence, y compris ses périodes apparemment si solaires. Paradoxe des textes d’aujourd’hui : Jésus préoccupé de savoir si Ses disciples ont conscience de Qui il est, ce qui d’ailleurs leur donne ou donnerait conscience de ce qu’ils sont désormais puisqu’ils suivent un tel Maître et seront chargés de Le propager. La profession de foi de Pierre est reçue et prise par Jésus comme l’occasion d’expliciter une fondation mystérieuse – claire pour nous, qui en bénéficions depuis vingt siècles – mais aussitôt cet énoncé fait, et fait ad personam : Pierre incarne, symbolise, conduit et conduira cette fondation : sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux (le beau roman de CRONIN  et son interprétation, en Chine, par Gregory PECK, les années 1950 de " l’Eglise du silence ", obsession de Pie XII : toutes les réductions au silence, y compris la sienne selon la prise d’otage des chrétiens par le Reich nazi), Jésus donne, raconte, expose Son propre mystère. La pérennité de Son œuvre et de Son message : l’Eglise, mais Lui-même au martyre. Martyre conduisant à la Résurrection. Le texte est au futur tant que Pierre n’intervient pas, n’ayant rien saisi des enchainements et de la dialectique de son Maître. Dans ce texte est résumé toute l’histoire – au sens le plus historique qui soit, chronologique même – de notre salut. Identité du Verbe incarné, fondation de l’Eglise et institutions d’un de ses sacrements les plus vitaux (celui de la réconciliation, du pardon, de la communion), passion du Christ et Résurrection. Pour conclure sur notre faiblesse et notre incapacité à saisir tout le mystère, toute la réalité en fait. C’est Jérémie qui donne la clé : une alliance nouvelle. Elle tient en deux points : la rénovation humaine, l’oubli divin, le péché est hors jeu. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur… Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés… Résultat : tous mes connaîtront des plus petits jusqu’aux plus grands, alors que du vivant terrestre du Christ, c’était le contresens, la méconnaissance absolue, celle de Pierre, la nôtre : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. Le texte « chute » sur une « tentation » du Christ, à l’instar des trois subies et vaincues au désert après les quarante jours : passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute. Le Christ, vrai Dieu et vrai homme, et la tentation du refus, de ne pas subir l’horreur. La prière à Gethsémani. Tu es occasion de chute. [1]Plus nettement encore que Sa filiation, l’identité du Dieu fait homme est Son martyre et Sa résurrection. Là est le lien, s’il nous est possible de le saisir, entre l’humanité et la divinité de Jésus, le Christ.


[1] - Jérémie XXXI 31 à 34 ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 23

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