prêtre o.f.m.
Inscrit au 4 août au Martyrologe
Romain ; commémoré le 5 août au Canada
.
Frédéric Janssoone naît le 19 novembre 1838
a Ghyvelde, petit village de la Flandre française,
prés de Dunkerque, au nord de la France. Il grandit dans une famille très
chrétienne qu'il a lui-même qualifiée d'« école de sainteté ». Son père et sa
mère étaient des cultivateurs à l'aise. Quand son père meurt, Fréderic n'a
que 9 ans, et c'est peu après que le garçon s'approche de la sainte communion
pour la première fois.
Sa mère demeurée veuve jouissait des biens appréciables laissés par
son époux mais, à cause de mauvais placements d'argent, elle tombe dans
l'indigence, et Frédéric, le cadet de la famille, doit abandonner ses études
pour subvenir aux nécessités de la famille, travaillant comme commis
voyageur.
Peu après le décès de sa mère, le 5 mai 1861, il se remet aux études.
Un jour, grâce à une dame chez qui il était en pension, Frédéric découvre
saint François d'Assise et aussitôt il en est fasciné. Après deux ans de
cheminement vocationnel, il prend la bure chez les Franciscains d'Amiens le
26 juin 1864. Tout au long de sa vie il gardera profondément, imprimée dans
son âme, la ferveur de cette première étape de sa formation.
Ses études théologiques à peine terminées, on devance quelque peu son
ordination sacerdotale, qui a lieu le 17 août 1870, à l’âge de 31 ans. Dès sa
première année de prêtrise, Fréderic est mis à rude épreuve : on lui confie
la pastorale d'un hôpital militaire. Les soldats se plaisent à l'appeler: « Notre bon petit aumônier ».
Fréderic ressort enrichi de cette expérience qu'il n'oubliera jamais. Au
contact de la souffrance et de l'angoisse humaines, il a appris « la compassion » pour les
blessés de la vie.
Puis s'ouvre le grand rêve de sa vie : « la Terre Sainte », « le pays de Jésus ». Comment va-t-il se manifester en
ce pays où règne une grande pluralité
de religions ? Une première tournée de prédications dans les communautés
religieuses fait de lui un homme dont la réputation de sainteté commence à
poindre. On chuchotait : « C’est
un saint ! »
Pendant son séjour de douze ans à Jérusalem, Fréderic s'initie à la
spiritualité du pèlerinage et parvient à reprendre, dans les rues de cette
ville, la prédication du Chemin de Croix abandonnée depuis trois siècles.
C'est cet homme, passionné de Jésus, qui sait rejoindre les cœurs,
qui fait son apparition, au Québec, en 1881 d'abord, pour une première
mission, et en 1888 pour y demeurer jusqu'à sa mort. Le peuple canadien a
aussitôt vu en lui « un saint
» envoyé par Dieu, un messager de Jésus, un apôtre dans le sens paulinien du
terme.
Si sa mission première était de fonder un Commissariat de Terre
Sainte et de visiter les fraternités du Tiers-Ordre de saint François, il
n'en demeure pas moins que trois grandes activités ont retenu ses énergies :
la prédication, les pèlerinages au Sanctuaire de Cap-de-la-Madeleine, le
porte-à-porte dans les familles de quatre diocèses.
Annoncer l'Évangile, parler de Jésus Christ, c'est toute la vie de
Fréderic. On peut dire que son premier charisme, avant tout, est d'« être évangélisateur ». Peu de
villes et de villages du Québec ont été privés de sa parole, sans oublier les
États de la Nouvelle-Angleterre
Quant à l'animation des pèlerinages de Cap-de-la-Madeleine, qu'en
est-il ? Il est manifeste que Frédéric, au soir du 22 juin 1888, s'est senti
fortement interpellé par la Vierge Marie, quand elle a ouvert les yeux et
porté son regard sur les trois témoins : Pierre Lacroix, le curé Luc Desilets
et le Père Frédéric. Ce dernier, pour sa part, a compris que la Vierge
manifestait son assentiment pour que cette petite église de 1714 devienne un
sanctuaire marial, et qu'elle l’appelait lui, Frédéric, a être le premier à
prendre la charge des pèlerinages en ce lieu béni. Ses dons d'organisateur
lui permirent de mener à bonne fin sa mission et de faire de ce petit
sanctuaire, au début tout-à-fait inconnu, un lieu de pèlerinage national à la
Vierge du Très Saint Rosaire. Il y déploya tout son zèle d'apôtre de Marie
pendant quatorze ans.
Libéré des pèlerinages depuis l'arrivée des Pères oblats de
Marie-Immaculée le 7 mai 1902, Frédéric se fait « commis voyageur du bon Dieu » pour promouvoir de grandes
fondations comme le Sanctuaire de l'Adoration perpétuelle à Québec, le
Monastère des Clarisses à Valleyfield, le Monastère du Précieux-Sang à
Joliette et la Chapelle Saint Antoine à Trois-Rivières. Frédéric à 65 ans
quand il prend la route : il marche jusqu'à dix heures par jour. Maison après
maison, il offre un livre pieux qu'il vient d'écrire. Les témoignages sont
unanimes : il apportait réconfort et consolation, guérissant les cœurs
brisés et les infirmités physiques.
Cette activité intense n'a jamais freiné sa vie de prière ni sa vie
de sacrifice. On le voit partout priant, austère dans sa vie personnelle,
pauvre d'une pauvreté extrême. Sa bonté était une bonté toute simple. Il
était patient et, dans les difficultés, il restait dans la paix, la sérénité
du cœur, parce qu'il se voulait toujours en pleine conformité avec « la volonté du Seigneur ».
Le Père Fréderic est mort à l'infirmerie des Franciscains à Montréal,
le 4 août 1916, a
l'âge de 77 ans. Son corps, transporté à Trois-Rivières, a été inhumé en la
Chapelle Saint-Antoine. Tout de suite le peuple, qui a le sens religieux, l'a
vénéré comme « un saint »
que l'on aime et que l'on invoque.
Frédéric Janssoone a été béatifié, à Rome, le
25 septembre 1988 par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła,
1978-2005).
Pour
un approfondissement biographique :
>>> Biographie et itinéraire spirituel Source principale : diocese-edmundston.ca/fr (« Rév. x gpm »). |
BEATO FEDERICO JANSSOONE /
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