Prier
en toute espérance. La lumière du voyage polonais de
François, la manifeste
communion de prière et d’inquiétude des autorités
religieuses de toutes
confessions chez nous. Le politique se périme. Je n’y
reviens que demain,
fatigué ce soir. D’autant que je me lance dans ce livre,
projeté dans son
principe mais pas encore assez dans son écriture. La
querelle de prophètes :
Ananie et Jérémie, mais elle n’est pas une rivalité d’homme,
elle est une leçon
de vocation. Nous ne sommes pas chacun investi pour la même
fonction ni lancé
dans le même parcours. Jérémie est d’une parfaite sérénité
car il ne parle pas
de lui-même. alors
le prophète
Jérémie alla son chemin. La parole du Seigneur fut adressée à
Jérémie… « Va
dire à Ananie… » [1]
Et, ce qui rejoint les
paroles du pape
François lors du chemin de croix, avec la jeunesse JMJ, le
mal… car si Ananie
fait croire à la libération imminente des déportés à
Babylone, Jérémie au
contraire confirme la domination abhorrée et pour
longtemps : c’est un
joug de fer que je mets sur la nuque de toutes ces nations,
pour qu’elles
servent Nabuchodonosor, roi de Babylone. Et elles le
serviront. Je lui ai donné
même les bêtes sauvages. Notre réponse et
celle de François arrivant de Auschwitz et de Birkenau… et
assurant même que le
mal n’est pas qu’au passé et qu’en ces lieux.. Réponse aussi
du psalmiste :
des impies escomptent ma perte ; moi, je réfléchis à tes
exigences. Notre
situation à tous égards. Et
la réponse qui n’est pas des hommes. Jésus
comptait se recueillir à la nouvelle de la mort du
Précurseur : il se
retira et partit en barque pour un endroit désert, mais rejoint par les foules, il fut saisi de
compassion envers
eux et guérit leurs malades, puis
multiplia pains et poissons. L’Eglise universelle : cela
faisait douze
paniers pleines. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq
mille, sans
compter les femmes et les enfants. Je vis
la prière et lis les textes à la lumière de ce qu’il m’est
donné en
circonstances, en enjeux, en revers, en inquiétudes, et cela
me soutient, se
transforme en joie. Plus je suis dans le creux, plus je suis
heureux de
ressentir que je suis dans la main de Dieu, et mon petit
troupeau avec moi, ma
femme, notre fille. – J’essaierai de mieux répondre à mon
cher Jean-Claude C.
que je ne l’ai fait sur le champ [2],
mais c’est vrai je n’ai
aucune formation ni théologique ni exégétique. Me taire ?
sur ces « sujets »
… non car je ne les traite pas, je mets simplement au
partage mes moyens de
vivre spirituellement, de survivre psychiquement et, si
c’est la volonté de
Dieu, d’avancer et peut-être sur le tard de mon existence,
de construire. D’ailleurs,
je ne suis spécialiste de rien. C’est le propre du diplomate
ce soit dans la
partie économique et financière ou dans la relation
politique : connaître
les gens, les pénétrer assez pour que l’envie de construire
ensemble se
partage, s’impose. Et celui qui écrit, il a peut-être le
savoir de ce qu’il
veut exposer, mais l’art-même d’écrire ? Prier, est-ce une
spécialité ?
un savoir ? sans doute, y a-t-il une formation possible, et
encore, ce ne
sera qu’en priant ensemble, ces quelques jours auxquels
participera à partir de
l’Assomption notre chère fille. Presque tout se reçoit. Ma
culture politique n’est
que mémoire et empathie, elle n’a jamais été théorie ou
science politique :
quatre jurys des années 1970 puis 2000 me l’ont signifié.
J’accepte toute leçon.
Je les chercherai même, mais revenir et demeurer dans le
texte, y compris dans
ce que je ne saisis pas, c’est ce qui est devenu structure
de vie, certaines
semaines, la seule. Je n’ai jamais eu de métier que la mise
en relation :
les gens, les thèmes, les pays, les questions, les uns avec
les autres, dans
leur ordre respectif, ou d’un ordre avec l’autre. –
Transmission, témoignage et
initiation ou aboutissement d’une chaîne, d’un geste : mon
cher Jean-Claude
me fait vivre et justifier, autant que je le puis, des mots
plus reçus en écriture
que posés et délibérés. Il prit les cinq pains et les
deux poissons… il
rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples
les donnèrent à
la foule… on ramassa les morceaux qui restaient. Le rythme de la Création, d’un jour à l’autre, puis
le repos, le « final ».
[1]
- Jérémie XXVIII 1 à 17 ; psaume CXIX ; évangile
selon saint
Matthieu XIV 13 à 21
[2] - Bertrand,
J'ai fini ma spécialisation en exégèse (à l'Institut Biblique Pontifical, à Rome), en 1976. On parlait bien sûr déjà de Qoheleth, simplement parce que le travail ne se fait pas sur les traduction latines, mais sur le texte hébreu. Ce n'est pas du tout une mode adoptée par des "tâcherons", comme tu dis de manière passablement arrogante... Ignace de Loyola aurait pu t'instruire davantage en modestie...
Si je parlais de la vie politique (en son passé comme en son présent) de la manière dont tu parles des questions théologiques (et encore plus pastorales), tu me dirais qu'il vaudrait mieux que je retourne à mes chères études. Le point de vue de l’Église, et de la réflexion théologique a changé, depuis Vatican II, c'est-à-dire depuis 1965 (il y a quand même 50 ans !). Tu me donnes le sentiment que tu réfléchis avec les instruments intellectuels d'avant Vatican II...
C'est dommage que ta compétence, et ta finesse d'analyse, dans le domaine politique et historique-politique, n'ait pas son pendant dans le domaine "religieux". C'est vrai que l'on ne peut pas tout faire, mais alors le silence est préférable et la confiance en ceux qui ont construit le point où nous en sommes (qui est très loin d'être sans importance et efficacité, y compris dans la "transmission" dont tu parles si souvent).
Je m'agace souvent à te lire (je ne te lis qu'un jour sur trois ou quatre) dans le domaine théologique, mais je e réagis pas. Là, ton mot de "tâcherons" a fait mouche. Je ne supporte pas qu'on traite ainsi des hommes et des femmes qui font tout un travail de transmission, qui est particulièrement intelligent et au courant de toute la recherche. Le directeur actuel de "Prions en Église" est un exégète très compétent, doublé d'un spirituel, ce qui n'est pas rien.
Bien amicalement.
Jean-Claude
Le
01/08/2016 à 15:41,
Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Grand merci, mon
bien cher Jean-Claude, pour ta correction. Fraternelle,
mais très avisée et
fondée. Comment remédier à une lacune qui n'est pas
seulement d'un ou de
quelques segments dans un savoir qu'effectivement,
hormis un petit livre du
Père Congar - contemporain du concile, sinon même un peu
antérieur - je ne
possède pas.
Très affectueusement. Et avec reconnaissance.
Que "deviens"-tu ?
N B Tâcheron. je t'avoue que j'ai beaucoup hésité pour trouver un terme, et que ce que j'ai posé comme terme ne correspond pas à une pensée, elle-même approximative, mais je le reconnais assez péjorative. Ayant du temps ce matin, en une salle d'attente, j'avoue aussi que j'ai lu plusieurs des chroniques, courtes et plus qu'intéressantes, dans le fascicule du mois.
Tu m'occupes et m'auras beaucoup occupé le coeur et l'esprit,
Très affectueusement. Et avec reconnaissance.
Que "deviens"-tu ?
N B Tâcheron. je t'avoue que j'ai beaucoup hésité pour trouver un terme, et que ce que j'ai posé comme terme ne correspond pas à une pensée, elle-même approximative, mais je le reconnais assez péjorative. Ayant du temps ce matin, en une salle d'attente, j'avoue aussi que j'ai lu plusieurs des chroniques, courtes et plus qu'intéressantes, dans le fascicule du mois.
Tu m'occupes et m'auras beaucoup occupé le coeur et l'esprit,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire