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régoire de Nysse naît autour
de 335 ; sa formation chrétienne fut suivie en particulier par son frère Basile
- qu'il définit comme « père
et maître » (Ep
13, 4: SC 363, 198) - et par sa sœur Macrine. Il suivit ses études
en appréciant particulièrement la philosophie et la rhétorique. Dans un premier
temps, il se consacra à l'enseignement et se maria. Ensuite, il se consacra lui
aussi entièrement, comme son frère et sa sœur, à la vie ascétique. Plus tard,
il fut élu Évêque de Nysse, et se démontra un pasteur zélé, ce qui lui valut
l'estime de la communauté. Accusé de malversations financières par ses
adversaires hérétiques, il dut abandonner le siège épiscopal pendant une brève
période, mais il y revint ensuite triomphalement (cf. Ep. 6: SC 363, 164-170), et il continua à se consacrer
à la lutte pour défendre la vraie foi.
En
particulier après la mort de Basile, recueillant presque son héritage
spirituel, il coopéra au triomphe de l'orthodoxie. Il participa à divers
synodes ; il chercha à résoudre les conflits entre les Églises ; il
participa activement à la réorganisation ecclésiastique et, en tant que « pilier de l'orthodoxie »,
il fut l'un des acteurs du Concile de Constantinople de 381, qui définit la
divinité de l'Esprit Saint. Il reçut diverses charges officielles de la part de
l'empereur Théodose, il prononça d'importants discours et homélies funèbres, il
se consacra à la rédaction de diverses œuvres théologiques.
En
394, il participa encore à un synode qui se déroula à Constantinople.
On
ne connaît pas la date de sa mort.
SAN GREGORIO DI NISSA VESCOVO / B
BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi
29 août 2007
Chers frères et sœurs!
Dans les dernières catéchèses,
j'ai parlé de deux grands docteurs de l'Eglise du IV siècle, Basile et Grégoire
de Nazianze, Evêque de Cappadoce, dans l'actuelle Turquie. Aujourd'hui, nous en
ajoutons un troisième, le frère de Basile, saint Grégoire de Nysse, qui s'est
révélé un homme au caractère réfléchi, avec de grandes capacités de méditation,
et d'une vive intelligence, ouverte à la culture de son temps. Il s'est ainsi
révélé comme un penseur original et profond dans l'histoire du christianisme.
Il naquit autour de 335; sa
formation chrétienne fut suivie en particulier par son frère Basile - qu'il
définit comme "père et maître" (Ep 13, 4: SC 363, 198) - et par
sa sœur Macrine. Il suivit ses études en appréciant particulièrement la
philosophie et la rhétorique. Dans un premier temps, il se consacra à
l'enseignement et se maria. Ensuite, il se consacra lui aussi entièrement,
comme son frère et sa sœur, à la vie ascétique. Plus tard, il fut élu Evêque de
Nysse, et se démontra un pasteur zélé, ce qui lui valut l'estime de la
communauté. Accusé de malversations financières par ses adversaires hérétiques,
il dut abandonner le siège épiscopal pendant une brève période, mais il y
revint ensuite triomphalement (cf. Ep. 6: SC 363, 164-170), et il
continua à se consacrer à la lutte pour défendre la vraie foi.
En particulier après la mort
de Basile, recueillant presque son héritage spirituel, il coopéra au triomphe
de l'orthodoxie. Il participa à divers synodes; il chercha à résoudre les
conflits entre les Eglises; il participa activement à la réorganisation
ecclésiastique et, en tant que "pilier de l'orthodoxie", il fut l'un
des acteurs du Concile de Constantinople de 381, qui définit la divinité de
l'Esprit Saint. Il reçut diverses charges officielles de la part de l'empereur
Théodose, il prononça d'importants discours et homélies funèbres, il se
consacra à la rédaction de diverses œuvres théologiques. En 394, il participa
encore à un synode qui se déroula à Constantinople. On ne connaît pas la date
de sa mort.
Grégoire explique avec clarté
la finalité de ses études, le but suprême auquel il aspire dans son travail de
théologien: ne pas employer sa vie en choses vaines, mais trouver la
lumière qui permet de discerner ce qui est vraiment utile (cf. In Ecclesiasten
hom. 1: SC 416, 106-146). Il trouva ce bien suprême dans le
christianisme, grâce auquel est possible "l'imitation de la nature
divine" (De professione christiana: PG 46, 244C). Avec sa vive
intelligence et ses vastes connaissances philosophiques et théologiques, il
défendit la foi chrétienne contre les hérétiques, qui niaient la divinité du
Fils et de l'Esprit Saint (comme Eunomios et les Macédoniens), ou mettaient en
doute la parfaite humanité du Christ (comme Apollinaire). Il commenta
l'Ecriture Sainte, s'arrêtant sur la création de l'homme. Cela était pour lui
un thème central: la création. Il voyait dans la créature le reflet du
Créateur et trouvait là le chemin vers Dieu. Mais il écrivit également un livre
important sur la vie de Moïse, qu'il présente comme un homme en marche vers
Dieu: cette montée vers le Mont Sinaï devient pour lui une image de notre
ascension dans la vie humaine, vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu.
Il a interprété également la prière du Seigneur, le Notre-Père, et les
Béatitudes. Dans son "Grand discours catéchétique" (Oratio
catechetica magna) - il exposa les lignes fondamentales de la théologie, non
pas pour une théologie académique refermée sur elle-même, mais pour offrir aux
catéchistes un système de référence dont tenir compte dans leurs instructions,
comme un cadre dans lequel s'inscrit ensuite l'interprétation théologique de la
foi.
En outre, Grégoire est célèbre
pour sa doctrine spirituelle. Toute sa théologie n'était pas une réflexion
académique, mais l'expression d'une vie spirituelle, d'une vie de foi vécue. En
tant que grand "père de la mystique", il exposa dans divers traités -
comme le De professione christiana et le De perfectione christiana - le chemin
que les chrétiens doivent entreprendre pour atteindre la vraie vie, la
perfection. Il exalta la virginité consacrée (De virginitate), et en proposa un
modèle éminent dans la vie de sa sœur Macrine, qui est toujours restée pour lui
un guide, un exemple (cf. Vita Macrinae). Il tint divers discours et homélies,
et écrivit de nombreuses lettres. En commentant la création de l'homme,
Grégoire souligne que Dieu, "le meilleur des artistes, forge notre nature
de manière à la rendre adaptée au service de la royauté. A travers la
supériorité établie de l'âme, et au moyen de la conformation même du corps, il
dispose les choses de manière à ce que l'homme soit réellement adapté au pouvoir
royal" (De hominis opificio 4: PG 44, 136B). Mais nous voyons que
l'homme, pris dans les mailles des péchés, abuse souvent de la création et
n'exerce pas une véritable royauté. C'est pourquoi, afin d'exercer une
véritable responsabilité envers les créatures, il doit être pénétré par Dieu et
vivre dans sa lumière. En effet, l'homme est un reflet de cette beauté
originelle qui est Dieu: "Tout ce que Dieu créa était
excellent", écrit le saint Evêque. Et il ajoute: "Le récit de
la création en témoigne (cf. Gn 1, 31). Parmi les choses excellentes
se trouvait aussi l'homme, orné d'une beauté largement
supérieure à toutes les belles choses. En effet, quelle chose pouvait être
aussi belle que celui qui est semblable à la beauté pure et incorruptible?... Reflet
et image de la vie éternelle, il était véritablement beau, et même très beau,
comme le signe rayonnant de la vie sur son visage" (Homilia in Canticum
12: PG 44, 1020C).
L'homme a été honoré par Dieu
et placé au dessus de toute autre créature: "Le ciel n'a pas été
fait à l'image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des étoiles, ni
aucune des choses qui apparaissent dans la création. Seule toi (anima umana) tu
as été rendue l'image de la nature qui domine toute intelligence, ressemblance de
la beauté incorruptible, empreinte de la vraie divinité, réceptacle de la vie
bienheureuse, image de la véritable lumière; et lorsque tu la regardes, tu
deviens ce qu'Il est, car à travers le rayon reflété provenant de ta pureté, tu
imites Celui qui brille en toi. Aucune des choses qui existe n'est grande au
point de pouvoir être comparée à ta grandeur" (Homilia in Canticum
2: PG 44, 805D). Méditons cet éloge de l'homme. Voyons également à quel
point l'homme est dégradé par le péché. Et cherchons à revenir à la grandeur
originelle: ce n'est que si Dieu est présent que l'homme arrive à sa
véritable grandeur.
L'homme reconnaît donc en
lui-même le reflet de la lumière divine: en purifiant son cœur, il
redevient comme il était au début, une image limpide de Dieu, Beauté exemplaire
(cf. Oratio catechetica 6: SC 453, 174). Ainsi, l'homme, en se purifiant,
peut voir Dieu, comme les cœurs purs (cf. Mt 5, 8): "Si, avec un
style de vie diligent et attentif, tu effaces les choses laides qui se sont
déposées sur ton cœur, alors resplendira en toi la beauté divine... En te
contemplant toi-même, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu
seras bienheureux" (De beatitudinibus, 6: PG 44, 1272AB). Il faut
donc laver les choses laides qui se sont déposées sur notre cœur et retrouver
en nous-même la lumière de Dieu.
L'homme a donc comme objectif
la contemplation de Dieu. Ce n'est qu'en celle-ci qu'il peut trouver sa
réalisation. Pour anticiper, dans une certaine mesure, cet objectif déjà au
cours de cette vie, il doit progresser sans cesse vers une vie spirituelle, une
vie de dialogue avec Dieu. En d'autres termes - et telle est la leçon la plus
importante que saint Grégoire de Nysse nous transmet -, la pleine
réalisation de l'homme consiste dans la sainteté, dans une vie vécue dans la
rencontre avec Dieu, qui devient ainsi lumineuse également pour les autres, et
pour le monde.
BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi
5 septembre 2007
Saint Grégoire de Nysse
Chers frères et sœurs!
Je vous propose quelques
aspects de la doctrine de saint Grégoire de Nysse, dont nous avons déjà parlé
mercredi dernier. En premier lieu, Grégoire de Nysse manifesta une conception
très élevée de la dignité de l'homme. Le but de l'homme, dit le saint Evêque,
est celui de devenir semblable à Dieu, et il atteint ce but avant tout à
travers l'amour, la connaissance et la pratique des vertus, "rayons
lumineux qui descendent de la nature divine" (De Beatitudinibus 6:
PG 44, 1272 C),
dans un mouvement perpétuel d'adhésion au bien, comme le coureur qui est tendu
en avant. Grégoire utilise, à ce propos, une image efficace, déjà présente dans
la Lettre de Paul aux Philippiens: épek-teinómenos (3, 13), c'est-à-dire
"lancé vers l'avant", vers ce qui est plus grand, vers la vérité et l'amour.
Cette expression appropriée indique une réalité profonde: la perfection,
que nous voulons trouver n'est pas une chose acquise pour toujours; la
perfection est le fait de rester en chemin, c'est une disposition permanente à
aller de l'avant, car l'on n'atteint jamais la pleine ressemblance avec Dieu;
nous sommes toujours en chemin (cf. Homilia in Canticum 12: PG 44,
1025d). L'histoire de chaque âme est celle d'un amour à chaque fois comblé et,
dans le même temps, ouvert sur de nouveaux horizons, car Dieu étend sans cesse
les possibilités de l'âme, pour la rendre capable de biens toujours plus
grands. Dieu lui-même, qui a déposé en nous des germes de bien, et dont part
toute initiative de sainteté, "modèle le bloc... En limant et en nettoyant
notre esprit, il forme en nous le Christ" (In Psalmos 2, 11: PG 44,
544B).
Grégoire se soucie de
préciser: "Ce n'est pas, en effet, notre œuvre, et ce n'est pas non
plus la victoire d'une force humaine que de devenir semblables à la divinité,
mais c'est le résultat de la munificence de Dieu, qui dès sa première origine a
fait grâce à notre nature de la ressemblance avec Lui" (De virginitate 12,
2: SC 119, 408-410). Donc, pour l'âme, "il ne s'agit pas de
connaître quelque chose de Dieu, mais d'avoir Dieu en soi" (De
beatitudinibus 6: PG 44, 1269c). Du reste, remarque Grégoire avec acuité,
"la divinité est pureté, est affranchissement des passions et disparition
de tout mal: si toutes ces choses sont en toi, Dieu est réellement en toi"
(De beatitudinibus 6: PG 44, 1272C).
Lorsque nous avons Dieu en
nous, lorsque l'homme aime Dieu, par cette réciprocité qui est propre à
l'amour, il désire ce que Dieu lui-même désire (cf. Homilia in Canticum
9: PG 44, 956ac), et il coopère donc avec Dieu à modeler en lui l'image
divine, si bien que "notre naissance spirituelle est le résultat d'un
libre choix, et nous sommes d'une certaine façon les parents de nous-mêmes, en
nous créant comme nous voulons être et en nous formant par notre volonté selon
le modèle que nous choisissons" (Vita Moysis 2, 3: SC 1bis, 108).
Pour s'élever vers Dieu, l'homme doit se purifier: "La voie qui
reconduit au ciel la nature humaine, n'est autre que l'éloignement des maux de
ce monde... Devenir semblable à Dieu signifie devenir juste, saint et bon... Si
donc, selon l'Ecclésiaste (5, 1), "Dieu est au ciel" et si, selon le
prophète (Ps 72, 28), vous "adhérez à Dieu", il s'ensuit
nécessairement que vous êtes là où Dieu se trouve, du moment que vous êtes unis
à Lui. Etant donné qu'il vous a ordonné, lorsque vous priez, d'appeler Dieu
Père, il vous dit de devenir sans aucun doute semblables à votre Père céleste,
avec une vie digne de Dieu, comme le Seigneur nous l'ordonne plus clairement
ailleurs, en disant: "Soyez parfaits comme votre Père céleste est
parfait" (Mt 5, 48)" (De oratione dominica 2: PG 44, 1145ac).
Sur ce chemin d'ascèse
spirituelle, le Christ est le modèle et le maître, qui nous fait voir la belle
image de Dieu (cf. De perfectione christiana, PG 46, 272a). Chacun de nous, en
se tournant vers Lui, se retrouve être "le peintre de sa propre vie",
qui possède la volonté pour exécuter le travail et les vertus comme des
couleurs dont se servir (ibid.: PG 46, 272b). Si
l'homme est considéré digne du Christ, comment doit-il donc se comporter?
Grégoire répond ainsi: "[Il doit] toujours examiner au plus profond
de lui ses pensées, ses paroles et ses actions, pour voir si celles-ci sont
tournées vers le Christ ou si elles s'éloignent de lui" (ibid.: PG
46, 284c). Et ce point est important en raison de la valeur qu'il attribue à la
parole "chrétien". Le chrétien est quelqu'un qui porte le nom du
Christ, et il doit donc s'assimiler à Lui également dans sa vie. A travers le
Baptême, nous chrétiens, assumons une grande responsabilité.
Mais le Christ - rappelle
Grégoire - est présent également dans les pauvres, c'est pourquoi ils ne
doivent jamais être offensés: "Ne méprise pas ceux qui gisent
étendus, comme si pour cette raison ils ne valaient rien. Considère qui ils
sont, et tu découvriras quelle est leur dignité: ils représentent pour
nous la Personne du Sauveur. Et il en est ainsi: car le Seigneur,
dans sa bonté, leur prêta sa personne elle-même, afin que, à travers celle-ci,
s'émeuvent ceux qui sont durs de cœur et ennemis des pauvres" (De
pauperibus amandis: PG 46, 460bc). Grégoire, avons-nous dit, parle de
montée: montée vers Dieu dans la prière, à travers la pureté du cœur;
mais montée vers Dieu également à travers l'amour pour le prochain. L'amour est
l'échelle qui conduit vers Dieu. Par conséquent, Grégoire de Nysse apostrophe
avec vivacité chacun de ses auditeurs: "Sois généreux avec ces
frères, victimes du malheur. Donne à l'affamé ce que tu ôtes à ton ventre"
(ibid.: PG 46, 457c).
Avec une grande clarté,
Grégoire rappelle que nous dépendons tous de Dieu, et c'est pourquoi il
s'exclame: "Ne pensez pas que tout vous appartienne! Il doit
également y avoir une part pour les pauvres, les amis de Dieu. En effet, la
vérité est que tout vient de Dieu, Père universel, et que nous sommes frères et
appartenons à une même race" (cf. ibid.: PG 46, 465b). Il faut alors
que le chrétien s'examine, insiste encore Grégoire: "Mais à quoi te
sert-il de jeûner et de faire abstinence de la chair, si ensuite avec ta
méchanceté tu ne fais rien d'autre que dévorer ton frère? Quel gain tires-tu,
face à Dieu, du fait de ne pas manger ce qui est à toi, si ensuite, agissant
injustement, tu arraches des mains du pauvre ce qui lui appartient?"
(ibid.: PG 46, 456a).
Nous concluons ces catéchèses
sur trois grands Pères de Cappadoce en rappelant encore cet aspect important de
la doctrine spirituelle de Grégoire de Nysse, qui est la prière. Pour
progresser sur le chemin vers la perfection et accueillir Dieu en soi, porter
en soi l'Esprit de Dieu, l'amour de Dieu, l'homme doit se tourner avec
confiance vers Lui dans la prière: "A travers la prière nous
réussissons à être avec Dieu. Mais celui qui est avec Dieu est loin de
l'ennemi. La prière est soutien et défense de la chasteté, frein de la colère,
apaisement et domination de l'orgueil. La prière est conservation de la
virginité, protection de la fidélité dans le mariage, espérance pour ceux qui
veillent, abondance de fruits pour les agriculteurs, sécurité pour les
navigateurs" (De oratione dominica 1: PPG 44, 1124A-B). Le chrétien
prie en s'inspirant toujours de la prière du Seigneur: "Si nous
voulons donc prier que descende sur nous le Royaume de Dieu, nous lui demandons
cela à travers la puissance de la Parole: que je sois éloigné de la corruption,
que je sois libéré de la mort, que je sois dégagé des chaînes de l'erreur; que
jamais la mort ne règne sur moi, que la tyrannie du mal n'ait jamais de pouvoir
sur moi, que l'adversaire ne domine pas sur moi ni ne me fasse prisonnier à
travers le péché, mais que ton Règne vienne sur moi, afin que s'éloignent de
moi ou, mieux encore, que disparaissent les passions qui, à présent, me
dominent et règnent en maîtres" (ibid., 3: PG 44, 1156d-1157a).
Une fois sa vie terrestre
terminée, le chrétien pourra ainsi s'adresser avec sérénité à Dieu. Parlant de
cela, saint Grégoire pense à la mort de sa sœur Macrine, et écrit qu'à l'heure
de sa mort, elle priait Dieu ainsi: "Toi qui as sur la terre le
pouvoir de remettre les péchés, "détourne de moi tes yeux, que je
respire" (Ps 38, 14), et pour que je sois trouvée à tes côtés sans tâche,
au moment où je suis dépouillée de mon corps (cf. Col 2, 11), de façon à ce que
mon esprit, saint et immaculé (cf. Ep 5, 27), soit accueilli entre tes mains,
"devant toi [...] comme un encens" (Ps 140, 2" (Vita
Macrinae 24: SC 178, 224). Cet enseignement de saint Grégoire demeure
toujours valide: non seulement parler de Dieu, mais porter Dieu en soi.
Nous le faisons avec l'engagement de la prière et en vivant dans l'esprit de
l'amour pour tous nos frères.
Appel du Pape
J'envoie à présent un salut en
langue anglaise aux participants au Symposium international sur la sauvegarde
de l'environnement de l'Arctique.
Demain, sur la côte
occidentale du Groenland, Sa Sainteté Bartholomaïos I, Patriarche
œcuménique de Constantinople inaugurera un symposium intitulé:
"L'Arctique: miroir de vie". Je désire saluer tous les
participants, les divers responsables religieux, les scientifiques, les
journalistes et les autres parties concernées, et les assurer de mon soutien à
leurs efforts. La protection des ressources hydriques et l'attention au climat
sont des questions d'une extrême importance pour toute la famille humaine.
Encouragé par la croissante reconnaissance de la nécessité de sauvegarder
l'environnement, je vous invite tous à vous unir à moi dans la prière et dans
l'action pour un plus grand respect des merveilles de la Création de Dieu!
850 anniversaire du Sanctuaire
de Mariazell
J'accomplirai moi aussi au
cours des prochains jours un pèlerinage, et je me réjouis de ma prochaine
visite en Autriche, à l'occasion du 850 anniversaire du Sanctuaire de
Mariazell. La devise de mon voyage est: "Tourner son regard vers le
Christ". Cette invitation est adressée à tous ceux pour qui le Christ est
le Seigneur de notre vie. Que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles!
Je salue également les Missionnaires
de la Charité, hommes et femmes, avec leurs collaborateurs, réunis ici à
l'occasion du X anniversaire de la mort de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta.
Chers amis, la vie et le témoignage de cette authentique disciple du Christ,
dont nous célébrons précisément aujourd'hui la mémoire liturgique, constituent
une invitation pour vous et pour toute l'Eglise à servir Dieu toujours plus
fidèlement chez les plus pauvres et les personnes dans le besoin. Continuez à
suivre son exemple et soyez partout des instruments de la divine miséricorde.
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