Notre
couple en renaissance pour le sensible… quelle grâce que le sensible. Nos
astreintes, l’issue de deux procès, le Loch vendredi, le Lyonnais le 15
Mars. Dialogue avec un énième avocat. Confirmation que face aux
dysfonctionnements et aux défaillances en organisation et en système
informatique de la vieille banque devenue épave du système français – mais
toutes nos banques ne sont pas elles ainsi ? automatisées, personnel non
formé, centre de profit : happer le client, l’activité étant la
spéculation mondiale totalement coupée du genre humain. Seul clivage comme en
Octobre 2008 aux Etats-Unis, les établissements qu’on sauve ou qu’on laisse –
nous n’avons pas été défendus, au plus simple du vécu et de la réalité des
faits. Depuis vingt ans, mon angoisse… dès ma mise au rancart de toute carrière
administrative puis à longueur d’années le constat qu’en système marchand je ne
vaux rien… et depuis dix ans, l’angoisse de ma femme… A la clé, la vente
judiciaire pour une « bouchée de main » mais que précisément nous
n’avons pas ou plus. Ce que je n’ai jamais vécu : une aisance financière
mais elle n’est pour moi praticable que gérée par ma femme, je ne l’avais pas
dans ma vie. Jamais non plus, une carrière régulière et apaisée. Sans doute, le
plus intense des rencontres, des découvertes, de la passion qu’inspire chacun
de ces pays, chacune des histoires d’autres que nous, mais le conseil du prince
ou l’édition-partage à mesure de mon journal ou de mon regard sur
l’actualité : jamais encore, ce qui n’est pas jusqu’à la fin d’une vie, un
jamais.
La
nuit, la chambre à part ou les lits séparés sont la mort d’une union
humaine : le sensible et même le secours. Gémissements puis appel au
secours, cette nuit, caresse au visage et à l’épaule, le simple souffle a
repris et fait silence à des images et scènes épouvantables, probablement. Tant
de morts ces jours-ci autour de ma chère femme, des téléphones car elle ne les apprend
qu’indirectement mais est touchée, étouffée, blessée au plus sensible
d’elle-même, et aujourd’hui le deuxième anniversaire de sa mère :
belle-mère comme je ne pouvais en recevoir dans ma vie si longtemps compliquée,
de plus attentive et de plus délicatement amicale. Mutuelle reconnaissance. Nos
dialogues de six heures du matin, pendant qu’elle prépare le café de l’aide-soignant
pour mon beau-père. Le goût de vivre de ce dernier, pourtant grabataire ou
presque. FM : je crois aux
forces de l’esprit. Mettait-il une
majuscule ?-Les plongées dans l’histoire de l’amour qui ne s’appelle pas
que couple ou famille.
Je
me suis levé tôt, constatant mon corps, ressentant ma prise de poids, chaque
jour davantage l’incertitude de pouvoir me hisser de mon séant et la certitude
du temps qui passe et de mes forces plus à l’échelle (si elles ne restent que
les miennes, et non celles de Dieu et de Son projet, si le mien vient bien de
Lui et de ce que je ressens de notre pays). AoC me fait grâce de la copie
hebdomadaire pour mes compatriotes d’adoption (les Mauritaniens) : leur
donner goût et matière pour leur histoire contemporaine, leur fondation,
antidote à la dictature terne et avide de trente sept ans de dictature
autoritaire, les militaires s’estimant « détenteurs en dernier ressort de
la souveraineté nationale » et « rectifiant » la démocratie dès
que celle-ci, timidement, tente un nouvel épisode… j’ai un peu de temps avant
de photocopier une énième fois des conclusions d’avocat puis d’aller retrouver
notre fille pour la messe hebdomadaire de son collège… Un énorme paquet (Noël)
arrivé de sa marraine, remerciements en son nom, quelques dizaines de portraits
de la filleule que je sélectionne de mon antre numérique où j’amasse depuis
Juin dernier : mon/notre trésor, la réussite de ma vie, la deuxième
partenaire que je dois à la première… les deux ensemble dimanche après-midi à
regarder chez Pierre I. la série de toute enfance en dessin animé, mon camarade
de l’E.N.A. les yeux élargis de bonheur à revivre l’accueil naguère de ses
petits-enfants…les trois petits cochons parabole des
maisons sur le sable ou sur le roc…, le lièvre et la tortue, les
chatons… et puis, messagerie ouverte, dialogue : ma
femme répondant à notre amie Marie-Odile qui m’adressait hier soir une
évocation que je l’ai pas lue, de Michel DELPECH. Hier soir, Edith devant la
télévision : Dalida… l’Egypte de mes propres parents, tandis que
j’essayais de tenir contre l’assoupissement à ce clavier, le mémoire
mauritanien sur le Sahara espagnol présent en Mars 1975 à la Cour
internationale de Justice… et maintenant, la « réponse » d’Edith à notre
amie. Je remets en page leurs échanges, et je lis. Nos lectures sont les mêmes,
le chemin et les émois, certes différents, chacun est chacun, mais… et aussi le cancer. Devant cette vie, lisant
ce témoignage… que valent mes criailleries minuscules sur l’inutilité dans
laquelle je suis tenue depuis vingt ans sinon depuis mon entrée dans la vie
administrative ou selon mes envois de manuscrits à X éditeurs et depuis le
départ de JF du Monde en 1982 mes tentatives de retrouver une ou
deux colonnes dans la presse quotidienne… n’importe où… rien que l’élan de
l’humilité vers l’espérance et la fraternité à laquelle me convient fermement,
généreusement de bien plus grands que moi, de véritables utiles et rayonnants,
donc Michel DELPECH par exemple immédiat.
Brouillard
après la nuit de pleine lune ? ou est-ce l’effet sur la baie vitrée du
radiateur que je maintiens en fonction à mes genoux ? j’ai arrêté notre
comtoise, que dorme encore ma femme, que mon amour oublie les terreurs de la nuit ou la flèche qui vole le jour
ou le fléau qui sévit à midi… Prier…
n’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur [1]. Je te souhaite à toi, Timothée, mon enfant
bien-aimé, grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ
Jésus notre Seigneur. L’afffectivité
certes, la transmission et le partage de la foi (ma tentative toute de prière
et d’espérance vis-à-vis de notre fille, le défi de n’être ni fardeau ni
caricature pour elle et pour sa maère, ma femme, sans laquelle je ne peux rien
donner)… mais aussi la transcription simple et nue du dogme, il y a deux mille
ans : intacte dans sa mise maintenant à notre portée. L’expression déjà
totale. Pas un pas depuis. De même que depuis Aristote et Platon, l’art de
penser n’a guère avancé. Sans doute PASCAL, DESCARTES, SARTRE face à Dieu, mais
le ciment brut ? La pastorale
selon les Actes des Apôtres et les
écrits, les lettres de ces derniers. Particulièrement Jacques et Pierre. Je
te rappelle que tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu quand je
t’ai imposé les mains (exercice ce matin
à Saint-François-Xavier pour les confirmands en 6ème, la classe et
la préparation de Marguerite… au lieu de « trucs » tout faits,
soi-disant à la portée des enfants, y aura-t-il simplement le commentaire de
Paul à Timothée ? j’en doute : la catéchèse professionnalisée !
la pastorale en routine et non le porte-à-porte du miracle, la prière déguisée
paisiblement en dialogue d’amitié). Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu
nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison. Pastorale…
les conseils de Jésus aux siens : ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on
vous offrira. Là, guérissez les malades (facile
à dire, sauf si l’ « on » est Dieu-même… parlant notre langue et
vivant nos limites humaines) et dites aux habitants : « Le règne
de Dieu tout proche de vous ». Oui !
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