Prier…
le tourbillon des événements en gestation : le système bancaire, les
économies dirigeantes qui s’effondrent, l’égoisme et la cupidité des personnes
physiques dirigeantes, toutes les interrogations, tous les imprévus, tous les
drames de ces mois-ci de plus en plus impérieux et proches de nous, déjà lourds
de ces années-ci sont traités selon l’égoisme. La dogmatique du profit, de la
déréglementation et de la mise à mort de toute institution arbitrale publique
se maintient, arcboutée. Ce me semble maintenant tellement artificiel,
tellement contraire à l’esprit et à la nature de l’homme, que ce ne peut plus
durer, c’est intensément vulnérable parce que c’est imposé par très peu
profitant de l’inorganisation et du fatalisme du plus grand nombre. Pareille
ambiance, au rebours de tout mais d’une violence apparemment irrépressible, a
déjà traversé des époques, celle des années 1792-1994 chez nous, ou en Europe les
deux guerres dites mondiales. Pas d’analyse chrétienne sans doute sur le
moment, mais le martyr, l’héroisme, les tranchées, l’échafaud. – Je méditerai
ce soir sur la décapitation de Louis XVI face aux recéleurs du pouvoir aujourd’hui,
chez nous. Le sens de la responsabilité de nos rois, et le plus souvent leur
courage, leur liberté de juger. Le modèle daviddique reste actuel, aussi bien
dans la générosité de l’oint du Seigneur que dans l’amitié exceptionnelle qui
le lie au fils de celui qu’il est – par Dieu – appelé à supplanter [1] . La jalousie… mais
autant la lucidité. « Saül a tué
ses milliers et David, ses dizaines de milliers ». Saül le prit très mal
et fut très irrité. Il disait : « A David on attribue les dizaines de
milliers et à moi les milliers ; il ne manque plus que la royauté ! ».
Depuis ce jour-là, Saül regardait David avec méfiance. Les intrigues politiques et les cheminements du cœur… En revanche,
toujours ce mouvement de l’Ancien au Nouveau Testament et vice versa, l’éclairage
des deux temps de notre salut, le rythme binaire, mort et vie d’un Dieu
trinitaire et d’une histoire vécue – celle du Fils de Dieu fait homme et entré
dans notre conditions comme dans notre histoire événementielle collective –
durant laquelle celles et ceux qui reconnaissent cette Incarnation et cette
Majesté sont les petits, les pécheurs et même les démons. Et lorsque les
esprits impurs Le voyaient, ils se jetaient à Ses pieds et criaient : « Toi,
tu es le Fils de Dieu ! ». Mais Il leur défendait vivement de Le faire
connaître. Pourtant, une grande multitude
de gens, venus de la Galilée, le suivirent … vinrent aussi à Lui une multitude
de gens qui avaient entendu parler de ce qu’Il faisait. Le Christ thaumaturge… annonçant le Dieu le plus intime et proche :
sur Dieu, je prends appui : plus rien ne me fait peur ! Que peuvent
sur moi des humains ? Sans doute…
mais ces humains ont crucifié le roi de gloire… Toi qui comptes mes pas
vagabonds…
Seigneur,
prenez pitié de nous, de notre cécité, de nos cruautés, de nos intenses manques-à-gagner.
– Semaine dite de prière pour l’unité des chrétiens : au point où nous en
sommes, je voudrais que nous priions tous ensemble les uns pour les autres et
tous pour le monde et notre époque, nous les croyants en Dieu unique et
miséricordieux, donné à tous les humains, à tout le créé : juifs,
chrétiens, musulmans. Ce me semble très possible, ce me semble correspondre à
la véritable attente de tout priant, de tout spirituel, de toute fille et de
tout fils de Dieu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire