mardi 5 janvier 2016

Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par Lui - textes du jour

Mardi 5 Janvier 2015

Seulement maintenant à pied d’œuvre. Structure à retrouver quand je n’ai pas YNOV ou la conduite très matinale de notre fille : la prière-lecture en premier, dès l’ouverture de ce clavier à la suite de ma salutation couriellée à qui j’aime et m’aime. Journée de gestions diverses, mais pas consacrée comme je le voulais à mes corrections pour nos étudiants d’YNOV, nécessaires pour ceux-ci et nécessaire à ma compréhension d’eux.
En fin de matinée, en y retrouvant notre fille, messe de semaine à Saint-François-Xavier. Depuis hier soir, je savais que nous lisons aujourd’hui le récit de la multiplication des pains (et des poissons). Selon saint Marc [1]. J’avais remarqué le rôle prééminent du Christ : il  leur répondit… Jésus leur demande… Il leur ordonna de les faire asseoir par groupes sur l’herbe verte… Jésus prit les cinq pains et les deux poissons… il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait… il partagea aussi les deux poissons…mais à la lecture du célébrant, je suis au contraire frappé par ce que Jésus confie aux siens et par l’initiative que ceux-ci peuvent prendre. Il y autant d’initiative des disciples que d’organisation par le Christ. C’est vraiment le modèle de la coopération de l’Eglise  avec son Maître. Le Maître saisi de compassion. Nourriture qu’Il donne alors de Lui-même : ils étaient comme des brebis sans bergers. Alors, il se mit à les enseigner longuement. Les disciples – blasés ? – remarquent – eux – la tombée de la nuit et s’inquiètent pour le ravitaillement. Irons-nous dépenser le salaire de deux cent journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? Jésus n’en est pas inquiet quoiqu’il soit très pratique. Combien de pains avez-vous ? allez voir. Et c’est ensuite cette coopération pour le salut de cette foule, Dieu parmi les hommes, mais l’Eglise Son truchement. Les douze paniers remplis des morceaux de pain qui restaient, le chiffre autant que le contenu et que le contenant : le relais donné par l’Eglise en fondation autour du Christ à l’Eglise d’aujourd’hui. Elle a à nourrir, elle a à s’occuper du destin des hommes, ici et maintenant. L’enseignement, la pastorale, la dogmatique sont l’affaire du Christ, aujourd’hui celle de l’Esprit Saint. Tout au plus, pouvons-nous, devons-nous témoigner de ce qu’est que l’amour – fondamentale nourriture de tout le vivant, et donc de l’humain -  et ce qu’il est, il l’est par son origine, par sa provenance : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est Lui qui nous a aimés… l’amour vient de Dieu,  et,  pour que nous le sachions, le comprenions, le vivions, il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés.  Le texte de Marc est suggestif mot à mot. Il y a des restes, on est au large, mais ces restes le sont à dessein : il faut que l’Eglise et la suite, la perpétuation soit signifiée. Quand à la suite de ces lectures, vient la « consécration », la transsubstantation, la multiplication des pains prend encore plus de sens. Il y a eu l’enseignement du lavement des pieds, les dialogues notamment à propos de la trahison de Judas, les questions de Philippe, de Thomas, le  discours rapporté par Jean et il y a l’institution de l’Eucharistie. Je vérifie cette chronologie – la Bible de Jérusalem que m’offrit André L. le 28 Septembre 1958, pas loin de soixante ans, édition si maniable relativement aux cinq-six autres que j’ai acquises ensuite, et glissée dedans, oubliée depuis cette carte postale du Cervin, dédicacée par l’Abbé Pierre, dans la tempête de l’ « affaire Garaudy » où je le rejoignis à Zermatt puis l’accompagnai à Praglia. Il était seul, exclu, abandonné des siens et condamné par les médias. Seul, je l’étais aussi d’une certaine manière, mais bien moins. J’ai passé le relais à celle qui deviendrait ma femme et à qui s’est attaché aussitôt celui que nous considérons, Edith et moi, comme un saint 1° parce qu’il a fondé, et 2° parce qu’il était d’une telle vitalité que forcément tous les péchés lui étaient possibles et qu’il dût en commettre la plupart dont l’orgueil, la libido et plus. Mais la sainteté, c’est la force, c’est l’œuvre de Dieu. Ce n’est pas notre minauderie ni nos qualités personnelles. Chronologie selon Matthieu, la trahison de Judas, l’Eucharistie, tandis qu’ils mangeaient et la prédiction du reniement de Pierre, quand après le chant des psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. [2] Marc corroborant Matthieu dans la succession de ces trois moments : ils étaient à table et ils mangeaient… et tandis qu’ils mangeaient, il prit du pain… l’annonce du reniement de Pierre se fait tandis qu’ils marchent vers le mont des Oliviers [3]. Luc [4]place d’entrée de jeu l’Eucharistie, tandis que l’annonce de la trahison de Judas puis du reniement de Pierre viennent ensuite et en accompagnement d’autres considérations et aussi de messages sur l’avenir ou sur le sens de ce qu’ils sont tous en train de vivre. Vers le mont des Oliviers, Jésus n’est que suivi par les siens, Il se détache déjà du groupe. L’institution de l’Eucharistie est donnée comme un moment ultime mais en deux étapes : d’abord la fin d’une époque, d’une existence-même, d’une habitude qui s’était prise. La Pâque je ne la mangerai plus avec vous… je ne boirai plus du produit de la vigne. Puis les mêmes gestes, pain et coupe, sont repris et fortement signifiés. C’est la réalisation de cette annonce qui avait scandalisé les foules et dispersé, fait fuir des disciples, celui qui ne mange pas mon corps, ne boit pas mon sang…Jean ne donne que les ultimes enseignements testamentaires, longuement et il est le seul, le seul aussi à décrire le lavement des pieds [5] tandis que le repas est banalisé : au cours d’un repas… et que l’institution de l’Eucharistie n’est pas dite. Méditée à la suite de cette compilation, la multiplication des pains apparaît comme une réponse du Christ à une demande implicite de la foule dont Il a reconnu le besoin surnaturel et dont les disciples comprenne l’urgence naturelle. Tandis que l’Eucharistie – legs suprême du Seigneur – est presque la supplication divine adressée à l’homme : faites ceci en mémoire de moi.
Drame vécu par Dieu fait homme, en la personne de son Fils. Drame de toute vie spirituelle, quand s’impose la question : faire plus… être plus. Et évidence du drame politique contemporain, chez nous et dans le monde. Nous ne pouvons plus, nous ne devons plus continuer, laisser se continuer une réalité qui n’est que dogmatique. Les Français rejetant la politique et les politiques n’osent pas encore demander un changement absolu de régime et d’institutions qui n’ont plus rien à voir avec la pratique et le legs du général de Gaulle. Dictature et non-révolte, le président monocrate indéboulonnable pendant les cinq ans de son mandat et en imposant à tous, alors que le peuple prit d’assaut X fois la demeure royale, puis renvoya trois dynastes. X révolutions et aujourd’hui plus rien sinon faire passer pour une providence, nous délivrant d’équations et de choix que nous ne voulons pas, un personnage qui fit – le premier depuis 1968 et bien plus longuement – se lever le pays, décréter la grève générale et manifester dans la rue à plus de trois millions de personnes pendant deux mois [6]. Il nous faut revenir à la démocratie. Dans notre monde et dans notre époque, il n’est plus concevable qu’au nom de la religion ou de la race, on se massacre, il n’est plus tolérable qu’il y ait des dictatures. C’est devenu une question d’honneur. POUTINE, le système chinois, le totalitarisme whahabite, nous les confortons par le besoin que nous « affichons » de commercer avec eux, de dépendre follement d’eux au mépris de nos valeurs humanistes. La France qui en elle-même a cessé d’être exemplaire, dont les orientations manifestent la subordination de ses dirigeants aux dogmes économiques et sociaux ambiants, non seulement n’est pas en droit de donner des leçons, mais elle n’en a plus même la capacité. Elle vient désormais après l’Espagne pour la place de l’industrie dans son produit brut. De telles brutalités, de telles violences, un tel mépris des gens – les citoyens en France, la dignité et la personnalité humaines en Arabie, en Russie, en Chine abaissent toutes celles et tous ceux qui en sont contemporains. C’est une mise en demeure que doit faire notamment l’Eglise, et avec précision : racisme et dictature. L’Eglise aussi doit se montrer et vivre telle qu’elle soit le plus fort encouragement aux démocrates, aux laïcs, aux libertaires pour que, dans les pays d’Islam, s’opère la révolution de ne plus imposer à tous une foi ou une pratique. Ce qui est appelé libéralisme en économie et en société, ce qui est appelé foi en pays d’Islam ne peut en être la stricte négation : la latitude donnée aux uns ne peut nier la dignité des autres, la foi des uns ne peut transformer la relation à Dieu en loi de contrainte des autres. Les relations internationales ne peuvent être guidées par le seul intérêt pécuniaire, le civisme est impossible si les institutions sont accaparées par quelques-uns dont la conscience morale et les égards pour l’espérance du grand nombre sont si peu apparentes. Si tant qu’elles existent. Le drame de notre moment actuel est de peu tolérer les autres dans leurs différences et peut-être même leur pauvreté relative, et de beaucoup tolérer les dirigeants : passivité ou fatalisme…
Honneur, vie collective, sens du spirituel sont en question comme ils ne l’ont plus été depuis ce qui déclencha la Seconde guerre mondiale.
Cette intériorisation de l’Islam - appelée par le rebond du clivage sunnites-chiites : le cher Olivier B. [7]- me semble maintenant une urgence à laquelle chrétiens et laïcs, en Europe, peuvent aider. Cette mise au pied du mur des dirigeants politiques chez nous, le mur de leur prétention à la supériorité par nature ou selon les institutions, le mur du paternalisme sont l’urgence française. Notre consomption économique est la conséquence de notre renoncement pratique à la démocratie. La crise Arabie-Iran n’a pas de causes religieuses, mais politique : le refus de la démocratie autour des Lieux-Saints de l’Islam. Et à ce compte, un refus analogue est opposé aux Palestiniens autour de Lieux-Saints communs à tous les croyants.
Prier ensemble… et dans la foi que peuvent être changés ces mœurs presque partout totalitaires. En ces jours-là fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes ! Qu’il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur !Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par Lui.


[1] - 1ère lettre de saint Jean IV 7 à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Marc VI 34 à 44

[2] - Matthieu XXVI 20 à 35
[3] - Marc XIV 12 à 31

[4] - Luc XXII 14 à 38

[5] - Jean XIII et ensuite

[6] - Alain Juppé et les « événements de Novembre-Décembre 1995 »

[7] - Le 05/01/2016 06:51, Olivier BRISSON a écrit :
Conflit entre les chiites iraniens et les sunnites saoudiens..
Une pensée, une prière,  pour les 10% de sunnites iraniens et les 15% de chiites saoudiens… ?
Le 05/01/2016

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