L’église,
le plus petit en hauteur et en surface au sol, des bâtiments d’un Val Thorens
construit d’immeubles aux étages en dégradé, disposé en hémicycle à flanc du
cirque fermant la vallée de Saint-Martin-de-Belleville. Toit savoyard simple,
clocher plus encore, l’auvent soutenu par les colonnes habillées de pierres du
pays empilées. La messe du soir, messe dominicale célébrée le lundi, faute de
desservant. Une cinquantaine de participants. Nous aimons ces lieux,
théoriquement salle polyculturelle communale, salle vaste,
plafond-charpente-toiture, poutres et rampants-labris en bois couleur orangée
le plus simple. Reproduction photographique en couleurs d’un retable savoyard.
Un piano sur l’estrade du maître-autel table avec pieds tournés sans grand
goût, sans doute amovible. Le cierge pascal, la croix d’autel en métal doré à
son pied. Nous arrivons pour le Kyrie, effectivement un prêtre âgé, mais un plus
jeune nous avait été annoncé hier par François Xavier, remplaçant l’abbé DUNAND
rencontré l’an dernier et muté à Moutiers. Le Kyrie, le Gloria chantés en
français mais en version moins courante. Très vite, le célébrant nous prend. Il
ne s’agit pzs de charme ni de présence, mais d’une union ferme, très vite
sensible à tous les participants que suscite ce prêtre sans doute âgé, très
libre dans sa fonction, invitant de la main à peine levée de l’autel à chanter sans se déplacer ni appeler à
l’ambon. Les lectures que j’ai lues hier, sont lues d’une manière très
distincte, surtout la seconde, quoique d’une voix très basse, une sosie de
Danielle MITTERRAND. L’évangile, Thomas « l’incrédule ». Alors,
l’homélie… sans notes, nous ne sommes qu’une cinquantaine. Il avait annoncé que
les Actes des Apôtres donnaient un
très beau passage. Il prend tout sous l’angle de la foi, il a compté la
répétition du mot croyant-croire. Il vient aussi à la « fête »
d’hier : la Miséricorde. Décision de Jean Paul II, puis celle de François,
une année entière. Définition par Jean Paul II de la miséricorde : l’amour
redouble devant la misère et le péché. Evocation du métro de Paris, la misère.
Le péché, on prie pour les victimes, mais les bourreaux, leur conversion :
bien plus important. BERNANOS, la foi c’est le doute vingt-quatre sur
vingt-quatre sauf une minute pour l’espérance. Il répète, s’adresse aux
enfants, aux pré-adolescents du deuxième. L’aîné des deux, de profil, cheveux
bruns, beau comme le héros de Mort à
Venise. Le garçon juste avant l‘adolescence, le troisième sexe et
probablement le plus séduisant par son total mystère. Dieu si souvent
caricaturé : l’enfer, la prière récitée en catéchisme dans son enfance,
Dieu qui récompense infiniment les bons et punit infiniment les méchants.
N’importe qui ferait cela. L’enfer, ce n’est pas Dieu qui l’a créé, sinon je ne
serais pas son prêtre. C’est de sauver le pécheur. A chaque pause, j’ai envie
d’applaudir. La foi, ce n’est pas une croyance, c’est le fait précis : le
Christ est ressuscité. 30 à 40 % des chrétiens ne croient pas à la
résurrection. Quand j’étais aumônier du lycée d’Albertville, j’ai demandé aux
enfants de définir la foi, ce à quoi ils croyaient. J’ai distribué un petit
papier à chacun, presqu’un timbre-poste : ils ont réclamé une grande
feuille, non. J’ai ramassé, Dieu est bon, etc… Jésus est ressuscité, trois mots
seulement. La victoire qu’est la foi, les baptisés en blanc, comme les
vainqueurs au stade dans l’antiquité, vêtements blancs portés pendant une
dizaine de jours. Pourquoi leur demandait-on ? Ils répondaient :
notre victoire, c’est la foi. La messe continue ainsi, il sait par cœur le
canon, fait chanter rien qu’en levant la main, des versets en français saluant
la consécration. L’amenée du Notre-Père,
et surtout la récitation ensemble de la prière pour la paix. Avant le congé, la
leçon d’un curé savoyard (qui n’est pas celui de ROUSSEAU). Les œufs de Pâques,
on croirait des pierres polies, et puis soudain crac, la coquille, un oiseau
s’envole. Aux enfants, il a dit, pas des œufs, les yeux de Pâques, voir la
présence de Dieu dans la nature, dans les autres… Et en homélie, cette réponse
d’un catéchisant : comment Jésus donc entre-t-il dans une pièce
verrouillée du dedans ? mais Il y était déjà, simplement Il se laisse
alors voir.
Il
réside à Moutiers, savoyard, évêque auxiliaire de la Tarentaise, puis évêque de
Pamiers. Nous avions correspondu dans l’affaire Garaudy. Mgr. Marcel Perrier.
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