Reçu du cher Pascal Vesin, prêtre et franc-maçon - exclu actuellement de l'Eglise "administrative" mais courageusement fidèle
Drôle de Pâques cette année encore :
J'ai célébré, seul, jeudi soir à la maison …
J'ai célébré pour et avec ma paroisse invisible …
J'ai célébré pour et avec ceux qui m'ont condamné ...
J'ai célébré au milieu de tant de visages ...
La solitude de Gethsémani s'est transformée, à la manière de
Teilhard de Chardin, en "messe sur le monde" !
C'est sûrement de l'ordre de la Résurrection : la Parole de
Dieu ne se laisse pas emprisonner. On a voulu enfermer ma parole
dans un tombeau; la Parole de Dieu vient la réveiller et lui
redonner vie. Privé d'une paroisse géographique, je découvre une
paroisse aux dimensions du monde où nul n'est exclu.
En grande communion durant ces fêtes de Pâques.
soir du dimanche de Pâques
22 heures 52 + Veillée pascale,
mais amputée de sa première partie : les lectures, puis
messe ce matin, je ne viens que ce soir à la lecture :
re-lecture, des textes de ce jour magnifique, la liturgie,
la météorologie, tandis que mes aimées écoutent en ambiance
le film-télévision de FORMAN sur MOZART… tentation
grandissante, « lever la plume », ne plus que lire,
notamment la bibliothèque de ma mère, essentiellement des
romans, peut-être quatre mille, et écouter de la
musique « classique ». – Parti à l’Office hier soir avec
trois salutations qui m’ont porté, le cher Pascal VESIN [1],
la bénédiction de mon cher Dom Xavier de Quarr, et un accusé
de réception de JPJ pour l’homélie du pape François sur la
fatigue. Portance d’une assemblée, d’un baptême d’adulte,
une Madeleine physiquement disgrâciée, mais elle et les
siens rayonnant piété et bonheur, notre recteur droit et
magnifique, la chorale très au point, une petire coréenne,
servante d‘assemblée, pendant le canon donne de la harpe,
une sorte d’entraînement général comme si nos vies
trouvaient enfin leur rythme. Ce matin, levé pour la
décoration de la table et placer les « rameaux » à nos
statues et crucifix. Seul hier soir pour la veillée pascale,
tous trois pour la messe de la Résurrection.. ce soir, mon
beau-frère, parrain de Marguerite. Pâques ? fête de famille,
les chocolats. Depuis quand avez-vous cessé d’aller à la
messe ? douze-quatorze ans ? Oui, sans doute. Solitude
depuis trente ans, un mariage manqué de dix-huit mois,
solitude totale seulement égayée par la quasi-habitation
commune ave ses père et mère, mes beaux parents… et pourtant
aucune aigreur. Ces « temps forts », liturgie dominicale,
fêtes principales dans l’année, je les vis depuis des
décennies dans le souvenir de mes trois grandes amitiés
d’adolescence, trois vocations religieuses, un seul
survivant physiquement, mais trois impasses ; parcours d’âme
que je ne sais pas, mais présence et marche en moi. Ce soir,
la veuve d’un grand ministre gaulliste, communion aussi.
Cette commémoration de la Passion et de la Résurrection est
sans doute la grande fête de la communion humaine, en dépit
de tout et pour tout. Cela m’impressionne particulièrement
cette année. Il y a aussi ce discernement insistant de
l’Eglise, de nous tous chrétiens en Eglise : notre foi n’est
pas une adhésion intellectuelle, mais un gage de vie, nous
bénéficions de biens inestimables, celui du sens de nos vies
à chacun, celui d’une certitude que nous n’en sommes qu’au
prélude, la vie éternelle englobant déjà notre vie terrestre
si imparfaite et pendant laquelle nous sommes si imparfaits.
Espérance que nous y soyons reçus, croyants et incroyants,
dans cette plénitude de vie.
Prier… communion, foi, certitude :
seule mais radicale insuffisance, si peu de prière, si peu
de concentration de ma vie, de toute délibération pour
continuer cette vie qui m’est donnée, et dont je suis
responsable sur mon âme : ce corps reçu. [2]Jésus
l’intercesseur,
quiconque croit en
lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés La suite davantage claire
et promise. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors
vous aussi, vous paraîtrez dans la gloire. En attendant, c’est le
jour de la foi : il vit et il crut, et c’est le jour du
mouvement de l’aube au premier soir des temps nouveaux, du
temps nouveau : elle court donc trouver Simon-Pierre et
l’autre disciple, celui que Jésus aimait… Ils couraient tous
les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite… Sur
l’heure, ils partirent et revinrent à Jérusalem [3]
Or, à ce stade, le
Christ n’apparaît pas ou pas directement. C’est la foi qui
leur est d’abord donnée, le premier effet de la Résurrection
du Christ est de nous donner la foi. Jusque là, en
effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon
l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite entre les morts.
[1]
- prêtre et
franc-maçon - exclu actuellement de l'Eglise
"administrative" mais courageusement fidèle
Drôle de Pâques cette
année encore :
J'ai célébré, seul,
jeudi soir à la maison …
J'ai célébré pour et
avec ma paroisse invisible …
J'ai célébré pour et
avec ceux qui m'ont condamné ...
J'ai célébré au
milieu de tant de visages ...
La solitude de
Gethsémani s'est transformée, à la manière de Teilhard de
Chardin, en "messe sur le monde" !
C'est sûrement de
l'ordre de la Résurrection : la Parole de Dieu ne se
laisse pas emprisonner. On a voulu enfermer ma parole dans
un tombeau; la Parole de Dieu vient la réveiller et lui
redonner vie. Privé d'une paroisse géographique, je
découvre une paroisse aux dimensions du monde où nul n'est
exclu.
En grande communion
durant ces fêtes de Pâques.
[2]
- Actes des Apôtres X 34 à
43 passim ; psaume CXVIII ; Paul aux Colossiens III 1 à
4 ; évangile selon saint Jean XX 1 à 9
[3]
- les pélerins d’Emmaüs,
évangile selon saint Luc XXIV 13 à 33
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