D'un autre ami prêtre, nonagénaire, passeur de la Vilaine des parachutistes canadiens en 1944, retraité à Saint-Joachim et gardant vive la communion informatique, autant que celle des saints, nous compris :
Bonjour ce lundi Pâques 2915 que je vous souhaite reposant .....Pour mon compte Pâques.s'est passé en famille ......Eblouissant .... Nous étions une soixantaine fêtant mes 70 ans d'ordination ....C'était le 31 mars 1945 .Parmi nous une petite fille de 7 jours :arrière-arrière petite nièce .....Annoncée pour fin Mars-début Avril je priais pour qu'elle naisse le 31 mars : anniversaire de mon ordination .....et elle est venue dans notre monde le 31 mars 2015 !
Tellement
fatigué, tout hier, et surtout dans la soirée, que je n’avais
pu me lever
vraiment tôt pour « ma » prière du matin, reportant les
lectures de
la messe au soir, après les avoir entendues le matin. Un peu
de travail au « jardin »,
des moments avec Marguerite me montrant ses
« court-métrages », du
rangement, mais surtout une joie diffuse, familiale, implicite
me permettant le
laisser-aller sans culpabilité, la jolie table, le temps
magnifique. – Eveil maintenant
comme si souvent, forme d’agonie psychologique : l’échec
entier de ma vie,
selon ces critères à l’énoncé desquels nous ne pouvons pas
spontanément
échapper : l’amour ressenti de ma chère femme, la certitude
aussi que me
coucher pour « ne plus rien faire » sera(it) laisser mes
aimées,
seules et dans l’épreuve. Puis la prière, et la remise en
situation, la vraie,
Dieu nous garde… et nous pouvons garder Dieu.
Pâques,
la résurrection inattendue pour les disciples et les « saintes
femmes »,
que le pape François avec justesse préfère appeler les
disciples femmes… le
découragement total au supplice et à la mort de Jésus,
l’évidence de Sa propre
impuissance, l’abattement absolu. Pâques et le fait de la
Résurrection n’ont de
force et de « valeur probante » que selon notre plus vive
conscience
de la condition humaine et de notre dénuement personnel.
Jésus, ressuscité, n’enseigne
rien que Sa présence et Sa résurrection. C’est le compagnon,
le sauveur qui s’affirment
[1].
Les évangiles s’ouvraient
sur l’annonce faite
à Marie, je vous salue, Marie, comblée de grâces, et la fin de la vie
publique du Christ
donnait ce « transfert » de maternité et de filiation : femme,
voici
ton fils et à Jean :
voici
ta mère… le temps nouveau
renverse et reprend
tout : c’est Dieu qui nous salue, tandis que nous courons à la
mission,
que nous courons en joie après avoir entendu les paroles
de l’ange, première
version de la nouvelle Annonciation :
il n’est pas ici… Il vous précède en Galilée. Là vous le
verrez, comme il
vous l’a dit [2]. Version pour les disciples : les Apôtres, mais les
saintes femmes
sont aussitôt gratifiées, elles les premières… vite,
elles quittèrent le
tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et
elles coururent
porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à
leur rencontre et
leur dit : « Je vous salue ».
Marie-Madeleine, l’affective, la pécheresse d’amour,
l’amante-même se voit
refuser le discernement, il faudra que Jésus l’appelle par son
prénom, et même
l’étreinte : Noli me tangere,
tandis que le groupe au contraire y est admis. Elles
s’approchèrent, lui
saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Affectivité
et foi, l’amour
total. Le Christ les relève, confirme leur mission et les
rendez-vous… En regard,
le même contraste que le soir du
Jeudi-Saint. Tandis que se célèbrent, en amour total, aussi, la
dernière Cène,
l’institution eucharistique, la place et le devoir de chacun, le
respect et l’amour
mutuels entre disciples, entre croyants, entre vivants, Judas
reçoit de l’argent.
Tandis que se propage la nouvelle des femmes aux disciples,
encore de l’argent…
« nous vous éviterons tout ennui ». Les gardes prirent l’argent
et
suivirent les instructions. … « ses disciples sont venus voler
le corps,
la nuit, pendant que nous dormions ».
La foi conduit à l’amour, l’amour à la foi, l’argent au
mensonge et à la
trahison. La vie économique le confirme, le bénéfice n’est pas
dédié à l’investissement
en salaires, entreprises, en novations, il est profit et
accaparement. Le PDG
de Renault, deux fois sept millions et demi par an. Ou le PDG
d’Alstom payé
plus de quatre millions pour avoir vendu les trois-quarts de
son entreprise. Pauvreté
intense de ces messieurs qui ne se rendent pas compte de ce
qu’ils défient, et
qui n’est pas que leurs salariés… pauvreté intense de
politiques qui, de
plus en plus, d’années en années, de mois en mois, de semaines
en semaines
(réalisme ? corruption ? modernité… ?), sont couchés devant de
tels gens, adversaires décidés de la vie. Considérations
cependant secondaires,
ce que font les autres et leur péché. Ce qui nous incombe,
c’est d'implanter
croix et résurrection toujours davantage en nous, et selon
l’inspiration du
Saint-Esprit et les rencontres ou relations qu’Il nous donne
avec d’autres
autres, et peut-être même avec ceux-là, directement ou
indirectement, témoigner
tout bonnement de ce qui nous fait vivre et toujours "repartirent",
ressusciter en mode mineur, et qui n’est pas l’argent. Même
quand
nous en manquons à crier.
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