C’est la vie qui nous redonne la
vie, nous fait vivre. Eveillé parfois terne ou cafardeux :
cause, moi-même, nous-mêmes, insuffisance et inconsistance
tous azimuts, projets pas atteints, et puis les « plats » de
la vie, la table mise par notre réveil, nous rendent
l’appétit. La ressource humaine, celle des autres, celle de
notre société quand elle a son bien commun bien présent et
bien énoncé pour tous, qu’elle entretient et ravaude, refait
ses structures et ses portances, ses portails. Je souhaite
ainsi l’anniversaire de mon ami de solidité et de fidélité
qui m’accueillit en famille quand je tentais il y a plus de
trente ans de me faire élire à Pontarlier, siège laissé
vacant en élection partielle par Edgar FAURE. Toutes les
qualités et de simplicité qu’on souhaite à des chefs : être
homme avant de vouloir être chef. 1954, son année de
naissance et celle de nos chefs pour cette décennie. Leur
lamentable exhibition d’une pensée pauvre et a-structurée,
leur médiocre talent de mise en scène et de peintre, ces
discours et apophtegmes à répétition, ces plans de…, ces
hauts conseils pour… à chaque fois l’univers prétendûment
embrassé jusqu’à l’instant suivant aussi ambitieux et aussi
vain… puisque l’ambition est de seulement faire image, et
c’est réussi puisqu’à ce jeu un pays entre en léthargie à
force d’être gouverné hors sujet et appelé à seulement
écouter la fatalité. Au regard de notre émasculation,
l’Eglise malgré ses horribles défauts de petitesse, de
routine et de « tabous », donne une telle richesse à ceux
qui veulent bien y entrer – ceux-là sont enthousiastes,
parfois trop et naïvement quand ce sont des « revenants » – mais surtout y
demeurer. Vous
n’avez pas seulement à vous rappeler et à raconter une
histoire glorieuse, mais vous avez à construire une
histoire glorieuse ! Regardez vers l’avenir, où l’Esprit vous
envoie pour faire encore avec vous de grandes choses. Saint Jean Paul II pour
l’ouverture du troisième millénaire. A la fois,
l’exhortation à marcher, mais tous les moyens de l’élan, et
autant ceux de la subsistance à longueur de route. Texte
pontifical sur la vie consacrée, appel à réfléchir sur la
logique de la vie spirituelle, c’est-à-dire de la
connaissance de Dieu, de la recherche de Dieu dans la vie la
plus concrète. L’élévation et la prière nous sont donnés par
surcroît.
Prier ainsi en action de grâce, la
qualité d’un ami, la qualité de notre Eglise, la ressource
humaine de notre pays et dans toute l’Europe que son
expérience et sa maturité, sa modération maintenant forcée
par une Histoire lui faisant accepter de n’être plus seule
au monde… action de grâce et demandes… [1]
le fils prodigue, nous tous…
le mouvement du cadet : Père, donne-moi la part de fortune
qui me revient n’est pas
expliqué ni étudié, il est présenté comme légitime. Ce jeune
homme est froid, il pense et calcul, son retour est du même
ordre, c’est une psychologie. Combien d’ouvriers de mon
père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
La même intelligence des
possibilités et des situations lui fait prévoir le scenario
du retour, mais il entre, sans le savoir, dans une autre
logique, celle de l’affection, du cœur, de Dieu. Je lui
dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne
suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un
de tes ouvriers. Or,
cette récitation est complètement hors sujet. Le père ne lui
dit rien mais il manifeste tout : geste et ordres, tout pour
le fils tant attendu et guetté. Celui-ci ne se savait
d’ailleurs même pas dans un état aussi misérable. Comme
il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de
compassion (le Christ
accueillant, voyant, regardant, écoutant celles et ceux
qu’Il va miraculer) ; il courut se jeter à son cou et le
couvrit de baisers… Vite, apportez… mettez-lui… allez
chercher… Le père
dialogue avec le monde entier, tellement son fils lui est
intérieur. Mon fils que voilà était mort, et il est
revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé. Avec lui, aucune parole
n’est nécessaire pour communier, la communion a été le
mouvement de retour et l’accueil. Tandis qu’avec l’aîné, il
faut expliquer et prouver, ce dernier n’a aucun sens de la
situation, non pas la situation de retour du puîné, mais la
sienne propre, inchangée et pérenne. Toi, mon enfant,
tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Se fait-il comprendre de
son aîné, alors que les serviteurs, eux, avaient compris. Le
père répète… le récit du Christ s’arrête là, il faisait aux
paraboles de la perte marginale, la brebis, la drachme, et
nous allons passer, sans transition aux conseils
d’habileté : user
du monde comme n’en usant point. Habileté pour le monde
et habileté pour notre âme. Un Dieu qui ne s’obstine
pour toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa
faveur. De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu
fouleras aux pieds notre crime, tu jetteras au fond de la mer
tous nos péchés. Sans
cesse, la rémission, la nouvelle chance, sans cesse la
communion et l’accueil.
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