Eveil
insomniaque vers quatre heures. Eveil à la folie, la peur de
devenir fou, de l’être
déjà, mes traits de
comportement,
fatigue, vulnérabilité, nervosité, rigidité, récapitulation de
vie, ralentissement
jusqu’à l’inertie de toutes mes fonctions, l’outil que je suis
– abusivement ?
– pour le bonheur, les projets, celles que j’aime manque et
m’échappe, usé… Me
lève, me recouche, me relève, alors les allume-joie : vrai
remède. Le feu
repart, Marguerite a rangé admirablement de nouveau ses petits
cygnes en papier,
remis à sa place la lampe qui m’est nécessaire. Je révise le
papier qui m’obsédait
par une lacune dont je m’étais aperçu en m’endormant, le jour
s’est levé, la
fatigue m’a quitté, la prière va m’être donnée, la folie que
j’identifie est
une nouvelle attaque, toujours la même en auteur et en
objectif, mais de costume
toujours déguisé, celle du dépresseur et du mortifère,
identifié il y a vingt
ans maintenant mais qui sait toujours prendre une nouvelle
voix, un nouveau
visage jusqu’à ce que la grâce me le fasse se désigner. Alors,
il cède la
place, mais jusqu’au prochain combat. Prier aussi pour que je
sois chaque fois
secouru, comme maintenant, comme antan. – Ma chère femme me
rapporte une image
qu’elle a trouvé belle, en rentrant hier
après-midi, une buse emportant dans son bec une couleuvre. Je
trouve l’enlèvement
certes naturel, mais cruel, et je n’aime pas cette vision, que
souvent peintes
et sculpteurs ont affectionnée.
Prier…comme
souvent cette coincidence des textes proposés, bien
rituellement et à l’avance
par l’Eglise pour le nouveau jour, le nouveau temps et ce qui
m’habite au
moment de monter à cet autel. Ainsi l’image rapportée par ma
femme, le serpent
enlevé, et maintenant le serpent de bronze érigé.[1]
De but divin que notre
salut. Moïse précurseur élevant le serpent de bronze, ainsi faut-il que le Fils de l’homme
soit élevé, afin
qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. C’est l’enseignement cardinal de Jésus à cet
exceptionnel et si
particulier disciple, le visiteur de la nuit, l’homme aussi de
la mise au tombeau :
Nicodème. Jésus et Jean ne font qu’un, y compris en énoncé
dans ce texte, cœur du
mystère et écrit-description de notre rédemption. Dieu a
tellement aimé le
monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en
lui ne se perde
pas, mais obtienne la vie éternelle. Comportement
humain en réponse au divin. Statisme de l’homme, mouvement de
Dieu. La
lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les
ténèbres à la
lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises… C’est Dieu
qui nous a faits,
il nous a créés dans le Christ Jésus en vue de la réalisation
d’œuvres bonnes
qu’il a préparé d’avance pour que nous les pratiquions. Je laisse de côté tout ce qui fait réfléchir sur notre
liberté, notre
destinée, certitude : nous sommes créés pour la lumière, le
bon et le
beau. Ce qui paraît prédestination ne reflète que la
détermination divine, le
dessein d’amour, d’accomplissement de ce qu’il souhaite que
nous choisissions. Et
il nous aide à choisir, à nous confier en Lui. Parabole,
contre toute attente,
Cyrus prend le contre-pied de Nabuchodonosor. Et c’est le
retour d’exil et la
reconstruction du Temple.
[1]
- 2ème livre des Chroniques XXXVI 14 à 23 ;
psaume CXXXVII ;
Paul aux Ephésiens II 4 à 10 ; évangile selon saint Jean III
14 à 21
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