Hier
23 heures 45 + Je fais le djihad sur moi-même :
mon perfectionnement moral, et je prie Dieu pour qu’Il me
pardonne et qu’Il vous pardonne. Vous mettez les musulmans
en danger, vous mettez les enfants en danger sans les raisonner, sans les
consulter comme le prescrit Allah. « Associe-les pour
décider et quand les décisions sont prises, fais confiance à
Allah… » Ne regarde pas ce que tu n’aimes pas, réplique la femme
convoitée à Tartuffe qui lui commande de se voiler au
moins les cheveux, qu’elle est en train de laver. Dialogue entre
l’ouléma de Tombouctou et le chef de la communauté
djihadiste.
Retour à ce film : Timbuktu,
d’abord découvert et regardé seul. Maintenant avec ma
chère femme. Evidemment ma chère Mauritanie, le draa, la
manière de le rejeter à l’épaule, et évidemment le type
physique maure. Evidemment, le fond de mer de sable, les
arbustes émergeant régulièrement mais jamais serrés. Cette
image étonnamment érotique d’un double moutonnement
dunaire, comme le dos ou le ventre, puis les cuisses d’une
femme allongée, la peau de cuivre clair : combien en ai-je
« pris » de ces images. Et au creux fait par la chevauchée
des deux mouvements de dûnes, un buissonnement évoquant
parfaitement la toison humaine, le centre féminin.
Abdelkrim qui s’est fait rembarrer et a dû tourner les
talons devant la mère et sa fille, leur bassine pour la
toilette, canarde cette symbolique semi-forestation au
désert… en la rasant par degé.
Le djihad ce soir, avec aux
« actualités », la suite des interpellations liées aux
attentats des 7-9 Janvier. La politique ce soir, après la
réunion d’hier soir, véritable mise en relation et culture
du penser ensemble, en s’en réjouissant, les vociférations
de VALLS, les da capo de SARKOZY, l’un et l’autre sans
texte ni fond, pitres convenus et prévisibles. Rencontre
enfin sur la prière, les évangiles, la foi : échanges avec
Sophie L. et avec Daniel G. Deux pages plus un quart de la
une du Figaro, enquête de même
volume et assez convergente dans le Monde : le pape François et
l’application de ce qu’il souhaite. Fronts à tenir ou à
enfoncer : réforme de la Curie, ensemble du magistère sur
la famille y compris le remariage des divorcés et
l’homosexualité. Politique française actuelle, relations
internationales et enfin le djihad mais pas seulement, le
religieux qui n’est pas forcément le spirituel et
inversement. Apparemment
très disparates, ces trois carrefours où se trouve
l’humanité telle que je la perçois, ont le même fond,
revenir à la source : la politique, qu’est-ce que la
démocratie et comment la pratiquer ? les relations entre
peuples et non entre dirigeants de manière à ce que les
peuples inspirent leurs dirigeants au lieu d’être
manipulés ou abusés par ceux-ci ? le spirituel et la
relation au transcendant, à l’immanent avec ses pratiques,
ses conséquences en société : à quoi et à Qui vraiment
croyons-nous, à des mœurs, à des habitudes, à des opinions
de hiérarchie ou de convenances ? et enfin, l’écologie,
sans doute la gestion de la planète mais celle-ci suppose
la démocratie, entre tous, entre les personnes entre
chaque communauté de vie et d‘histoire, entre les peuples
que les gouvernements ne peuvent être seuls et trop
indirectement à représenter sur le plan mondial… il manque
à l’écologie son principal levier, en sus du moyen
démocratique qui fait défaut universellement, ce sont les
égards envers les animaux et notre alliance avec eux. Ce
sont eux qui nous rendront efficaces pour la protection de
notre milieu local et universel de vie, ce sont eux aussi
qui peuvent tellement contribuer à notre devenir social,
les animaux sont nos semblables même les modes de vie
diffèrent, mais de plus en plus ils sont interdépendants.
Nous dépendons de leur survie, et leur vie est menacée par
notre mal-vivre.
Télévision, le son depuis la
mezzanine, ma chère femme aux deux cerveaux, révisant ses
cours de demain et regardant par « l’étrange lucarne ».
Off donc, VALLS et SARKOZY… des commentaires filandreux
sur le second. Pour moi, l’actualité est la place prise
par MACRON dans le système de gouvernement et la liste
immense sans autre lien que défaire, de toutes ces
réformes. Le
Monde excellemment
renonce au terme : réformes, et ne dit plus que projets.
L’homme à la une, photo. est ravagé de dureté, le visage
au regard vague, les joues en bois, et flanqué de deux
personnes, des ministres, des collaborateurs ? comme ces
personnages en bas des tableaux médiévaux, se faisant face
mains jointes, ceux qui ont commandé le tableau… les deux
profils sont blafards, jumeaux, gras et inexpressifs, les
alentours de celui qui, censément, peut… Rumeurs de
l’Elysée, la foule des conseillers et des conseilleurs
partagés sur le parti que doit prendre HOLLANDE : les
projets ou pas de MACRON. – Tchad et situation. – Enfin, à
propos de je ne sais quoi ? cette remarque, si elle est en
direct, elle aura été inspirée par la nuit. Deux
personnes peuvent s’aimer tout en passant l’une à côté de
l’autre toute leur existence. C’est tout l’enjeu du
couple, quotidiennement. Le manque à gagner…
Ce matin
06 heures 46 + La demi-lune
décroissante, mais magnifique, le fond de nuit s’éclaircit
mais elle reste brillante et contrastée. Chant juste d’un
oiseau, cinq-six notes. – La main de Toya, brandie au ciel
et guettant « le réseau ». Le silence de la communion,
l’amour du geste et de la posture donnée du corps, la
fille blottie contre sa mère, l’éloquence de la course, de
courir, la gazelle en générique et conclusion de Timbuktu,
seuil son mouvement la distingue du sable, Toya escaladant
les dûnes n’étant plus que souffle et visage, Hisan le
pâtre lui aussi et enfin le motocyliste du destin (cf. La mort d’Orphée
par COCTEAU) réunissant pour la salve assassine le couple
de pudeur, de vérité, de force. Film intense. Si nos
spectacles, nos œuvres et peut-être certaines horribles
déviances faisant imiter ce qui est montré – la
décapitation contemplée un vivo par un garçonnet de douze
ans, sont ce qu’ils sont, presque excessifs par nécessité,
c’est bien que ceux qui devraient animer – donner une âme
– la vie collective ici et là, dans les petites comme dans
les vastes communautés humaines, font défaut, sont
médiocres et rigides, tenacement comme avec passion. Les
vociférations pour invoque une République accaparée. Le
sens des mots perverti comme s’il fallaitr effacer
l’instrument qui permet au mental de nommer et de
communiquer, d’établir les éléments à raisonner….
L’évangile tranquillement
dépouille les attitudes pour aller au coeur. Magnifique
texte de Grégoire de Nazianze proposé ce matin en AELF :
les Béatitudes, pas de délai entre le mouvement de bien
faire et le bienfait. Prier … je crois identifier par
cette lecture, si belle et juste par elle-même, qui fait
également école du commentaire et de la pénétration puis
que les Pères des premiers siècles nous montrent que la
distance dans le temps était déjà – intellectuellement –
du même ordre que pour nous plus de vingt siècles ensuite.
La prière traverse le temps et nous met à notre source
intérieure, celle que découvre et entretient en nous notre
Dieu. Mon cher Daniel G. dont je crois ainsi
identifier l’attitude et le mouvement : le déterminisme
inspirant toute action, tout texte et les évangiles-même
étant ad hoc. Au lieu de recevoir le texte comme une
rencontre tel quel il est, il est pris par l’explication
de la manière dont l’écrit a pu être fabriqué. Pour le
croyant (comme pour tout écrivain même débutant ou sans
talent – l’enfant a le talent de la vérité) le texte est
un apparition, une création, un don en lui-même et non pas
un don de son auteur.
La
résurrection nous est commune : le Christ et nous. Osée
déjà l’a vu pour nous et nous l’enseigne comme un rapport
à Dieu : Après
deux
jours, il nous rendra la vie ; il nous relèvera le troisième
jour : alors nous vivrons devant sa face. [1] Et nous en retour ? qui
s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé… Mon
jugement jaillit comme la lumière. Je veux la fidélité, non
le sacrifice, la connaissance de Dieu plus que les
holocaustes… Cela à l’adresse de certains qui étaient
convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres. La parabole : deux
hommes montèrent au Temple pour prier… Ils semblent se suivre
l’un l’autre, route commune, lieu commun, ensemble. Le
pharisien a parfaitement repéré celui qui se tient au fond
ou qui n’est pas loin de lui, pas de siège ? silence, nos
églises hors offices liturgiques ou dévotions organisées.
Il le regarde bien davantage qu’il ne regarde Dieu et Lui
fait face. Le publicain (à croire que dans la société
contemporaine de Jésus, les collecteurs d’impôts étaient
innombrables et le système fiscal tentaculaire) ne
regarade que Dieu, et qu’intérieurement, il est prostré :
lui, se tenait à distance. Jésus sait raconter et
faire voir, sobrement mais excellemment. On voit la
distance, c’est physique. Et pourtant, l’offrande de Caïn
n’est pas inférieure matétiellement à celle d’Abel, et ce
pharisien se décarcasse quand même. Que ferai-je de
toi, Ephraïm ? que ferai-je de toi, Juda ? votre fidélité,
une brume du matin, une rosée d’aurore qui s’en va. La constance… plus que
l’humilité qui est un don et ne se fait pas d’elle-même,
sinon sous les coups : il a blessé, mais il nous
guérira ; il a frappé, mais il nous soignera… il y a la demande
d’être sauvé. C’est elle qui, de nous, établit notre
rapport à Dieu. En cela, aucune chance de nous éloigner
tant nos faiblesses et les adversités, à notre taille
(souvent bien petite – mais parfois à la dimension du cœur
de Dieu, cet ancien ministre et si grand praticien de
notre droit pénal, probablement incroyant au sens reçu du
terme, je lui demanderai… quatre enfants et deux en
traitement de cancer… le cancer autour de moi et en…) tant
nos faiblesses et circonstances douloureuses nous font
crier grâce et demande. Nous savons à Qui les adresser. Efforçons-nous
de connaître le Seigneur. Dieu
compatissant, mais plus encore, Dieu constant. Constant
dans Sa compassion et Son écoute.
Maintenant, l'heure du pivert, plein jour. Le ciel fait les trois-quarts de "mon" paysage, de ce que je vois au-delà de mon écritoire.
Maintenant, l'heure du pivert, plein jour. Le ciel fait les trois-quarts de "mon" paysage, de ce que je vois au-delà de mon écritoire.
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