Prier et avancer, pas tant dans
la ligne de mes projets jamais réalisés, mais dans
l’intimité de Dieu qui est confiance dans la vie et dans
le parcours qu’Il me donne en son royaume d’ici-bas, car
il existe tant Il a d’adeptes et de fidèles, sans
pancartes ni textes, ni même déclaration explicite
d’appartenance. Celle-ci est souvent une contre-indication
tant ce semble peu lumineux et encore moins contagieux. Car je vais recréer Jérusalem, pour
qu’elle soit exultation et que son peuple devienne joie [1] Le re-départ : on
ne se souviendra plus du passé… soyez plutôt dans la joie… mais c’est la joie de
Dieu-même qui rend et nous rend joyeux : j’exulterai
en Jérusalem, je trouverai ma joie dans mon peuple. C’est par la joie de
Dieu que nous trouvons la nôtre ; ou plus exactement,
c’est déjà notre participation à la vie divine, à la vie
éternelle. Comme hier dimanche, le mouvement liturgique –
en plien Carême – est à la joie et moi je ressens une
telle cohérence dans ce que je vis et dans ce qu’il m’est
donné d’approfondir ou d’avoir en objets de pensée. Avec
la grâce de cette journée d’hier, simple et belle, bord
direct de la mer, témoignage d’une communauté peut-être ni
connue ni puissante mais totalement adéquate à notre
temps, comme le fut sa fondatrice femme d’affaires sachant
mettre ses talents en charité : Marie POUSSEPIN, que je
découvre et le témoignage de deux de ses sœurs, dans la
minuscule communauté installée en villa de vacance époque
1880, l’une encore en habit de Dominicaine, près de 98
ans, Anne au Temple, très présente mentale, calme et
assise dans la chapelle où l’autel est un bouquet de
branches énormes offrant la table et le tabernacle serti
dans un mur reconstituée de belles pierres naturelles,
tabernacle orné du poisson et de la croix… et l’autre,
d’apparence disgrâciée, mais d’une présence, elle plus
encore, et d’un rayonnement qui m’ont subjugué, histoire
de sa congrégation, charisme et missions actuelles,
dissémination dans le monde selon des appels à une époque
sans la moindre mondialisation physique possible : un
établissement au pied de l'Aconcagua ! et surtout un
ensemble de femmes dont la capacité d’initiatives et de
décisions personnelles pour correspondre au mieux aux
besoins du moment… vocation essentielle même si ce n’est
pas écrit, puisque c’est manifestement pratiqué :
l’accueil, l’accueil chrétien, l’accueil par l’ouverture
et la présence. Chapelet africain pour Marguerite. Visage
rayonnant de ma chère femme toute cette journée, malgré sa
fatigue.
Prospérité et solidité puisque
Dieu est là. Le
plus jeune mourra centenaire, ne pas atteindre cent ans sera
malédiction. On bâtira des maisons, on y habitera. On
plantera des vignes, on mangera leurs fruits. Fécondité de la
fidélité. Vocation de notre prédicateur d’hier, retraité
d’une carrière ecclésiastique apparemment diocésaine
uniquement, mais que j’ai côtoyée souvent, les messes du
soir à la cathédrale, curé de celle-ci après avoir été
vicaire général, fils de cultivateur, toute une lignée
peut-être millénaire, la fauche à la faucille d’un champ
d’avoine cassée par un grand vent, la disposition de deux
gerbes en croix sur le sol avant de vraiment commencer,
une vocation née de la vadrouille à travers champs à la
suite de son grand-père récitant le chapelet, réflexion
confiante sur les changements de sociologie, les époques
qu’il vécu même comme desservant, 90% des paroissiens à la
messe du dimanche… aujourd’hui gros d’autre chose, donc
très bon commentaire de la lettre du pape François aux
consacrés et l’osmose laïc et religieux, notre immersion
dans ce monde-ci. Pur produit d’une vocation, d’une
fidélité : cette aisance et cette liberté mentale m’ont
frappé autant que la posture des deux religieuses. Tout
autour, laïcs retraitants, petit nombre de nos paroisses,
nous étions de pâles reflets de ce que nous recevions,
mais il y eut beaucoup de fraternité, de sobriété
fraternelle. Journée eschatologique ? Jésus familier,
emploi du temps, itinéraire : deux jours chez les
Samaritains, Jésus partit de là pour la Galilée… ainsi donc
Jésus revint à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en
vin (deux Cana,
celui-là où va donc s’opérer un second miracle et « à
distance », la guérison du fils d’un fonctionnaire royal
établi à Capharnaüm, et celui que fit bombarder… Shimon
PERES le pur, tandis qu’il était éphémère Premier
ministre, il y a vingt ou trente ans). Dieu parmi nous : va,
ton fils est vivant. C’est
lapidaire : ils se rencontrent à peine, l’aller et retour.
Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure….
L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il
partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent
à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant…
alors, il crut (mais
n’était-il pas déjà croyant, pour être reparti chez
lui,d’un seul mouvement, sur la seule parole du Christ ?)
lui, ainsi que tous les gens de sa maison.
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