prière de la France
Vierge Marie, mère de notre Dieu et
Seigneur, Jésus Christ, première de tous les chrétiens en date, en expérience
et en disponibilité, vous êtes l’inspiratrice de toute assemblée, celle de
Cana, celle du Cénacle, dans la maison haute pour la Pentecôte.
Tels que nous sommes, chrétiens ou distraits,
incroyants ou incrédules en France, apprenez-nous à vivre ensemble, à nous
inspirer les uns les autres en nous écoutant mutuellement, en nous découvrant
mutuellement, en contemplant et cultivant le quasi-paradis dont nous avons été
dotés depuis que nous sommes, de génération en génération, la France. Rendez-nous
dignes de cette attente si fréquente, si répandue de ceux qui nous ont appris
de mémoire, de lecture et de voyage, qui nous appris par ouï-dire : France
mère des arts, des armes et des lois. Rendez-nous une nouvelle fois capables de
nous mettre nous-mêmes et selon nos atavismes et nos intuitions, notre passé et
cet avenir que nous voulons, nous-mêmes en meilleur ordre, en plus grande
cohérence, en vraie efficacité, en organisation telle qu’elle soit de notre
temps mais continue nos magnificences et nos spontanéités d’antan… nos
architectures, nos institutions, nos enthousiasmes et même les guerres que nous
avons soutenues, perdues ou gagnées, peu importe, mais nous… Rendez-nous ainsi
capables à nouveau d’inspirer l’entreprise européenne, si manifestement en
panne parce que nous sommes – momentanément absents. Tellement nous sommes
recroquevillés, chacun et tous ensemble. Et dans l’Eglise, telle qu’elle
respire en notre pays, que revivent les élans et les imaginations qui donnèrent
tant d’instruments à la paix et au progrès, ainsi ces prêtres-ouvriers des
années 1950 que devrait prochainement honorer notre pape François, ainsi ces
géants de la charité organisée : Vincent de Paul, Frédéric Ozanam, Henri
Grouyès dit l’abbé Pierre.
Nous ne vous prions donc pas de nous
envoyer quelque sauveur ou géant : Jeanne la Lorraine, Clemenceau le
Vendéen, de Gaulle depuis Saint-Cyr, ni de nous protéger de quelque
effondrement physique, spirituel. Les désastres et les héros, nous savons, même
si nous n’en transmettons plus assez bien la leçon et la mémoire. Non !
donnez-nous la foi, et celle en votre Fils, notre Seigneur, a pour commencement
la considération de nous-mêmes et de notre pays. Le mouvement et l’élan sont le
même. Comprendre et vouloir ce qui est semé en nous.
De la France, nous sommes les responsables en ce
moment, quelques générations d’enfants, de gens censément mûrs, de personnes
vieillissantes et vacillantes, porte-paroles et ouvriers pour cette époque-ci
où le monde se réorganise, se répartir de nouveau forces, richesses et chances.
Vous, vous êtes plus encore que nous une
porte-parole : la mère et souvent la révélatrice du Christ en nos consciences,
parfois même en la conscience universelle soudainement lucide pour ce qu’il se
passe ou s’annonce. Vous êtes celle enfant, jeune fille, vierge, mère, veuve,
privée physiquement d’un Fils condamné injustement, ignoblement exécuté –
l’épreuve autant que la gloire, vous les savez mieux que nous – celle qui nous
ré-envoit à Lui, ce Fils ressuscité, Dieu de toute force et de tout
aboutissement.
Donnez-nous de vous dire la prière de la France et de la mettre en
pratique.
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