Prier…
un des principaux trésors de l’Eglise, ses enseignants, les évangélistes, dont
le plus grand que nous fêtons aujourd’hui, mais cette manière de travailler et
de creuser ensuite… d’Augustin à Benoît XVI par exemple, ou ce bénédictin
irlandais du IXème siècle, les mêmes outils, les mêmes textes, la m^me foi, la
même inspiration mais les talents, les esprits, les plumes, les personnalités
si différentes, que de joyaux. Et cette complémentarité exceptionnelle dont
notre époque bénéficie en ce moment, sans assez le savoir ni le vivre (je suis
objectif et ne crois pas, ainsi, tomber dans la papolâtrie simpliste et censée
nous exonérer de toute réflexion, donc de toute prière personnelle…) : le
théologien, le spirituel, l’affectif, le majestueux qu’est Benoît XVI, le
pasteur, l’intuitif, le pratique, le sévère et exigeant, habillé de bonté et
science du geste qu’est François… un scientifique, un priant du donné et du révélé,
un pasteur précis et perspicace ô combien.
Prier…
il vit et il crut [1]. Le seul, sans doute de toute l’Ecriture qui
soit ainsi présenté à notre prière pour le suivre… se laisser entrainer par son
témoignage. L’antithèse apparente de Thomas, un autre des Apôtres : ne
sois plus incrédule, sois croyant. … Il entre dans le tombeau ; il
aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête
de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. L’Eglise,
Pierre, Jean, Thomas. Nous suivons, nous entrons et il nous est donné – de naissance,
de conversion, de visitation ou sans que nous en prenions totalement conscience
mi-rêve, mi-espérance, mi-intuition qu’un trésor, le trésor est quelque part en
nous – et il nous est donné de nous agenouiller de chair et d’âme, et de
murmurer : mon Seigneur et mon Dieu. Il vit et il crut. Noël. Nous écrivons cela afin que votre
joie soit parfaite… Oui, la vie s’est
manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous
annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée… Ce
qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu
de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe
de vie, nous vous l’annonçons. Merci à
nos pères et mères dans la foi, merci à mes adorables parents et à mon vénéré aîné
de m’avoir agenouillé au pied de mon lit en toute petite enfance pour la
prière, tous quatre ensemble, chaque soir. Merci à notre fille de consentir
avant son sommeil ou quelque reprise de jeux de tablette, et après avoir
réorganisé trésors, carnet intime fermant à clé, peluches nombreuses à ses
oreillers, de consentir à notre récitation-memento. Puisse le Seigneur de la
crèche et du tombeau l’enrichir et la solidifier quand elle sera « plus
grande » de ce que nous semons ensemble ces années-ci, ma chère femme
revenue à la messe dominicale pour l’y accompagner et venant si souvent à mon
épaule pour cette prière du soir : soixante-dix ans, dix ans, les époques
de la foi. Rendez grâce en rappelant son nom très saint… pour que vous
aussi, vous soyez en communion avec nous. Or, nous sommes, nous aussi, en
communion avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ.
Hier
17
heures 15 + L’objurgation du bonheur, Rebecca
ce film tiré par HITCHCOK d’un roman de DAPHNE du MAURIER que je n’ai pas lu,
et je n’ai commencé de me rappeler l’intrigue qu’au dernier tiers, mais la
photographie, noir et blanc, style portraits d’HARCOURT dans les années 1950
(ma chère Maman) plus encore que de NATKIN… est superbe, les gros plans de
visage, les mains (sauf le pouce) de Joan FONTAINE sont parfaites, sa beauté un
peu simple, de visage symétrique et enfantin, blonde aux yeux bruns est surtout
celle d’une actrice remarquable. Laurence OLIVIER en bellâtre à moustache fine
est plus convenu, le rôle diabolique de la gouvernante est lui aussi exceptionnellement
tenu. Objurgation du bonheur qui tombe aussi bien pour notre couple – dont je
n’ai jamais douté depuis notre mariage mais dont ma chère femme ne croit pas
assez qu’il soit possible et a déjà tout le terreau et toute la taille – que
pour le temps de Noël, exhortation tout autant au bonheur, à la joie, à
cultiver bonheur et joie. Je ne suis
pas connaisseur en matière de bonheur,
dit Maxime (Laurence OLIVIER), moi : si : en vécu, en ambition, en
résolution et en goutte-à-goutte. Nos liturgies chrétiennes en sont
quotidiennement la prosopopée
23
heures 31 + Qu’est-ce que je vais
faire de ma vie pour racheter sa disparition ? … Au bout d’une heure, on
ne pouvait plus les reconnaître, on les reconnaissait à des objets… Désormais
on pouvait localiser les corps à l’odeur. Les
dix ans du tsunami. Ce qu’il se passe en Grèce : avéré et public, ce qu’il
se passe chez nous et qu’on cache : peut-être dix millions de personnes au
seuil de pauvreté, la probable faillite du régime des retraites
complémentaires en secteur libéral tandis que les logorrhées politique et
médiatique continuent de moudre comme la mélodie d’un ménage avec la musique
d’un ordre de barbarie, sans plus aucun rapport avec la réalité. Ce dixième
anniversaire du tsunami décrit très exactement notre cécité mondiale, la lèpre
commence de nous recouvrir. Il va se passer de plus en plus de choses horribles.
Pis qu’un terrorisme qu’on n’éradique évidemment pas, la disparition des
solidarités, des Etats, plus aucun outil, que des débris. – De LATTRE : ne
pas subir.
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