Inauguration de ma nouvelle messagerie,
gaucherie, ma chère femme et nos tâtons-aboutissements… 22ème année commencée
de nos manifestations d’attrait mutuel puis d’amour. L’histoire de nous en
couple… Impossible à théoriser. Le synode… cette évocation par MLP de préparations
au mariage, son mot affreux sans doute dit par sa propre timidité pour évoquer
beaucoup des couples venant au sacrement : « déjà à la colle »…
non ! le corps, signe de l’âme, l’âme mouvementant le corps, l’esprit,
beauté de tout baiser, de toute caresse et production de tolérance mutuelle
quand le désir s’absente, quand le banal et l’astreinte du quotidien semblent
tout. Pour nous, toujours l’imprévu et de plus en plus, du plus pratique,
technologique au plus réfléchi : les leçons que nous recevons de notre pédagogue
exigeante, notre fille.
Ces chances et dynamiques, les
secrets et les ressorts de notre vie nationale tels que reçus de notre histoire
et cultivés par le bon sens et la lucidité populaires, nos dirigeants n’en ont
ni mémoire, ni notion, ni instinct. Ils récitent mais pas même un texte, ils
sont hors contexte et mènent notre pays à la godille, selon leurs pauvretés de
couple, de culture, de connaissance d’eux-mêmes : pitoyables, ils
réduisent notre pays à eux-mêmes. Maintenant se cultive le double langage pour
de mauvais juges, les juges de Bruxelles et les comptes rigoureux (« les
coupes claires »), les juges du Palais-Bourbon et les démagogies, les appels
en parallèle de sondages et prédictions, l’apparition d’un nouveau maître à
penser ou à exprimer venu d’une banque étrangère et appelé à y retourner, la
concentration indûe et inefficace des apparences du pouvoir provoque de l’entourage
et du conseil lamentablement pour le prince autant que pour son peuple…, tant
de palinodies marquées par l’éphémère et une datation anticipée pour les
ambitions : 2017, 2022 et pour les aboutissements d’exercice : les
sources de production électrique en 2025 ou en 2030. Relire aujourd’hui les
textes du « club de Rome » il y a quarante ans ou une dépêche de
notre consul général à New-York sur la « cybernétique », expédiée en
Janvier 1955.
Pour ces jours-ci – bientôt la Toussaint, vivants et
morts, tous en attente – je me donne à résumer et analyser les évolutions et
faits, chez nous et dans le monde depuis huit mois, au grand angle. A réfléchir :
vers quoi allons-nous ? sauf si… et comment cela a-t-il commencé ? Et
enfin, à redire ce que depuis l’automne 2011 et à la fin du quinquennat
précédent, je ressasse : proposer, non pas la sortie : qui ne la veut ?
qui ne la voit ? un pays resplendissant accordé avec lui-même, utile aux
siens et aux autres, vrai… de parole publique, de cohérence dans ses actions et
contributions…, une Europe pôle de sagesse, d’attraction, d’équilibre d’une
force rayonnante… mais comment marcher vers cette sortie ? Travail sur
moi, travail de nous tous. Exigences bien dites, notre fille nous l’apprend. Notre
prière du soir, memento des vivants et des morts, elle évoque et nous prions. Puis
le Notre Père et le Je vous
salue, Marie. Chemin de foi ? oui,
sans doute, de vie spirituelle, sans doute, mais rien ne se fera sans qu’elle
soit habitée intérieurement, qu’elle identifie la grâce d’un certain ressenti
et veuille le mouvement de son offrande intime. Propre à elle, qu’elle nous le
fasse ou non savoir. Je ne puis que prier pour elle et avec elle, pour cela :
sa relation à Dieu. A ma femme, progressivement puis décidément, cela nous a été
donné, je dis : nous, parce que
cette relation à Dieu d’elle, venant d’un autre passé que le mien, et de
moi la rencontrant et me rénovant par elle, a tenu et tient à notre couple et à
notre fille.
Immensité de la tâche pour que
notre époque et notre génération trouvent la juste imprégnation. C’est sans
précédent car longtemps, nos chrétientés ou la cité en islam ou les pratiques
que je ne connais guère pour leur esprit et la structuration qu’elles donnent
aux âmes et aux société, ces diversités-là furent des séparations des unes aux
autres et s’imposaient à tous, chacune dans leur aire sociale et géographique. Nous
sommes appelés à une grande respiration universelle et propre à chaque peuple,
à chaque région, à chaque personne, on en sent la palpitation mais encore
retenue. Il est nécessaire que cela se fasse ; ni économiquement ni
géostratégiquement nous ne pouvons continuer sur les trajectoires actuelles et
selon les critères actuels en aucun domaine. Et moi, je suis parmi tous à
tenter, comme tous, plus ou moins consciemment, de pousser à la roue, et dans
le bon sens. Seigneur, faites de nous de l’amour, de la beauté, de la
conscience. Façonnez-nous comme au premier jour de votre vœu de nous, votre
création de nous, de tout.
Courses aujourd’hui qui nous sont
montrées par les propositions d’Eglise… Paul, Luc…. Fils bien-aimé (Timothée), viens me rejoindre le plus
vite possible… Luc est seul avec moi… En venant, rapporte-moi le manteau que j’ai
laissé à Troas chez Carpos. Apporte-moi aussi mes livres et surtout les
parchemins… [1] C’est à ces précisions
de noms, à ces détails, ces questions pratiques que nous devons l’attraction de
nos textes nourriciers et fondateurs : leur vérité, leur authenticité ne
vient pas d’une cohérence interne, elle vient de leur fidélité aux faits à ce
qui est vu et entendu par ceux qui les écrivent et réécrivent, pas seulement à
ce qu’ils comprennent et restituent. Ils rapportent, ils transmettent. Nous
sommes « en direct », et c’est alors que le spirituel, que le fond
peut nous atteindre en toute force et véracité, activement : le
Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que je puisse jusqu’au
bout annoncer l’Evangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. Raison de vivre, unité existentielle, nerf,
ressort et puissance d’une vie, de toute vie peut-être (même un paralysé
aphasique témoigne, je viens de le vivre et d’en bénéficier) : la mission,
il y faut la durée et surtout l’envoi. L’équipement et autre sont secondaires,
superflus. Cela vaut au spirituel, au conjugal, en politique, en animation de
toute société. Etre nu pour plus d’attention à l’autre, plus de fidélité à ce
qui nous dépasse et que – pourtant – nous avons à accomplir, grandiose ou
minuscule, mais toujours urgent par confiance et délégation divines. Nous
préparons Dieu pour ce monde-ci. Il les envoya deux par deux devant lui
dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller… Là, guérissez les
malades et dites aux habitants : « Le règne de Dieu est tout proche
de vous ». Oui.
Tiédeur d’une sorte de touffeur
humide dont l’air ce matin, nous caresse. Dernier croissant de lune. Tâches de
ce jour. Ma chère femme partie donner son enseignement, sa route dans la pénombre
encore vers des villages au-delà de la Vilaine, les itinéraires physiques humains et
animaux qui nous donnent ce que nous avons à marcher et à chercher d’âme. Prier… et la grâce fait le reste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire