Les
oiseaux… l’aube même si le plafond est bas, gris. Prier… je n’ai pas le droit
de désespérer, ce serait un recel alors que j’ai tant reçu en vie, en événements,
en expérience, même et surtout les échecs, c’est ce qui semble le plus nombreux
et le plus massif dans mon parcours même si en joueur d’hérédité (Pascal que
mon père vénérait et pratiquait) je pense toujours à la dernière mise,
constamment sur la table du jeu de la vie depuis mes trente ans, mais la roue
tourne toujours sans que l’instant de la rafle soit là. Il le sera. Pas le
droit pour mes aimées, pour ceux/celles qui comptent sur moi, pas le droit pour
ce dont j’ai à témoigner et ce que j’ai transmettre. Désespérer, ne plus
ressentir que l’insécurité un jour, l’angoisse un autre, et puis vivre l’impuissance
en tout, et notamment ce blocage pour ce qui est d’écrire : journaux
personnels et de notre fille, ce que je veux essayer de rendre d’un Jran
CHARBONNEL lumière de sincérité, de continuité, de fidélité, de jeunesse et de
pureté, d’humilité tellement… et donc d’une personne, d’une personnalité dont
le type est devenu si rare aujourd’hui, du moins à ma connaissance et en France.
Et évidemment mon livre en plan, que je crois nécessaire, et tous les autres à
venir ou projetés, déjà travaillés depuis dix ou quinze ans et qui attendent
pour naître ou abouir mon entrée en édition, à laquelle je ne sais pas me
consacrer. Ceux sans conscience de ce qu’ils peuvent donner, faire ou au contraire défaire
en faisant manquer quelque chose ou en manquant à quelqu’un, ou au devoir –
ainsi un camarade de promotion, et que j'aime depuis nos vingt ans, qui a tenu huit jours le devenir (calamiteux et
peccamineux de la « sarkozie » au bout de sa plume, quelques
lignes d’une note, quelques minutes de réunion, trois mots à la presse et un
système mourait dans l’oeuf) et qui aujourd’hui estime que cela n’a plus aucune
importance. Avec le recuil Alésia, Azincourt ou Juin 40, non plus. Mais nous en
sommes faits… Peut-être aurai-je le droit de couper soudain la route des miens,
de nos animaux, de moi si j’étais seul, et seul même avec mes aimées et nos
animaux, mais ne recevè-je pas, chaque fois, immanquablement, force et lumière,
puis la conscience de bien plus qu’un accompagnement, bien plus que ces
relevailles de Paul à Damas, bien plus que… oui, chaque matin ou chaque retour
à considérer le désespoir comme la dépouille si laide de la mort pourtant
vaincue par ce grand Autre qu’est notre initiateur de Vie, le Christ, chaque
instant où l’impuissance n’est plus qu’accident ou maladresse parfaitement
rémissibles, car tout ne commence que maintenant et pas au passé, et jamais au
futur…. Recevoir cette grâce comme un souffle, comme le feu ranimé et comme le
jour à son début a fait chanter les oiseaux, qui maintenant assuré du retour de
tout, se taisent mais sont là… je prie de tout ce qui m’est donné de force et
de foi… pour notre monde, notre pays, notre époque, mes aimées, celles et ceux
qui comptent sur moi en petit
ou en important, et pour nos morts si apaisants, hommes, femmes, animaux…
Prier…
[1] et la conversion
intérieure, seule manière de subsister : qu’il devienne fou pour devenir sage, pour tout reprendre de ce qui allait de
guingois et mourait, me faisait mourir, et par moi tant d’autres car chacun de
nous est contagieux, nous subissons et faisons subir. Aimez vos ennemis…
soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Ultime conséquence, toute logique, de notre création à l’image et à la
ressemblance de Dieu. Evidence si Dieu est reçu en nous et y habite : nous
en avons alors force, possibilité, grâce et même envie, afin d’être
vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux… .Jésus nous enseigne bien davantage la paternité de Dieu, son propre
Père, que sa fraternité avec nous, puisqu’elle devrait nous crever les yeux par
Son incarnation, Sa mort et Sa résurrection. N’oubliez pas que vous êtes le
temple de Dieu et que l’esprit de Dieu habite en vous. Oui, sinon je serais mort. Mais pas de la mort qui est venue à la vie. La mort-mort. Car
il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie. Il réclame ta vie
à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse.
Un oiseau, maintenant, isolé. Un coucou ailleurs. Ce n’est plus le chœur
de Matines ou Laudes, ce sont les vies individuelles, les soins
du ménage, les lits qu’on fait et autres toilettes. C’est la vie, le jour,
de nouveau davantage les oiseaux après une grande heure de silence. La vie peut
être silence quand elle s’inscrit entre deux chants, deux manières de chanter,
deux constitutions d’ensemble de beaucoup et de réaffirmations personnelles. C’est
la vie qui nous fait sans cesse aller de l’unité-communion à
cheminement-responsabilité-personnalité se construisant et se donnant. C’est la
vie qui combinant ces deux mouvements fait rayonnement, c’est la vie qui ainsi
trouve son éternité
[1] - Lévitique XIX 1 à 18 ; psaume CII ; 1ère lettre de Päul
aux Corinthiens III 16 à 23 ;
évangile selon saint Matthieu V 38 à 48
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