Prier…
la « décollation » de Jean-Baptiste, le beau conte, très réaliste et
inspiré de FLAUBERT, les multiples tableaux, des nus, la tête sur un plat, le
drame que vit Hérode. Sens spirituel ? [1] Vérifier si l’événement
est donné par les synoptiques ou seulement par Marc. Oui [2], mais Luc n’évoque que
la perplexité d’Hérode et atteste que le Précurseur est bien mort par l’ordre de
celui-ci sans indication de motif : Jean, je l’ai fait décapiter. Et
Matthieu donne une version analogue à celle de notre évangéliste, faisant porter
l’entière responsabilité sur Hérodiade : la fille d’Hérodiade dansa en
public et plut tant à Hérode… Jésus
premier informé. Marc insiste sur l’innocence du martyr et la relation très
complexe du roi avec le prophète, sa véritable conscience. Leçon sur le débat
en nous que provoque la tentation, qu’envenime un débat non tranché en
psychologie et en spiritualité : Hérode avait peur de Jean : il
savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait. Ils ont des conversations et le Baptiste,
certainement, tente de le convertir à un changement de vie. Direction
spirituelle directe, avant la lettre de nos siècles et de ce charisme que l’Eglise
a parfois selon ses ministres. Quand il l’avait entendu, il était très embarrassé,
et pourtant il aimait l’entendre. La
version de Marc, la plus longue, insiste sur le dialogue entre le pécheur et le
tentateur. Au lieu de noter que Jésus est informé par les disciples de Jean,
Marc indique la notoriété grandissante du Christ : Comme le nom de
Jésus devenait célèbre, le roi Hérode en entendit parler… Celui que j’ai fait
décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! Etrange
analogie avec notre actualité : le pouvoir politique peureux, le précédent
Hérode quand les mages lui apprennent la naissance d’un possible concurrent et
la perplexité de celui qui va chercher à le rencontrer et ne l’aura devant lui
qu’à la veille d’un nouveau martyr… et les frasques para-conjugales du
souverain… Marc avec psychologie donne davantage le verbatim de al fille d’Hérodiade
qui sait bien que le roi agit impulsivement et que la décision peut fléchir :
je veux que tout de suite… L’acmée de
la tentation dure peu. Nous avons la possibilité, même psychologique, de
résister, de gagner du temps : prier… et le tentateur s’éloigne jusqu’à
son prochain coup… le Seigneur a pardonné les péchés de David… de tout son cœur,
il a chanté les psaumes, il a aimé son Créateur.
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