06
heures 45 + Eveillé, sans souvenir de rêve, vers six
heures. La nuit encore
noire. Déposé le thé au chevet de ma chère femme, qui
s’est rendormi
complètement après un mot chacun tandis que je me suis
recouché quelques
minutes. Tout ce qui suit l’* à la date d’hier soir, à
écrire maintenant :
rattraper le décalage d’un jour, mais n’est-ce pas celui
de toute une vie que
j’essaye d’attraper et compenser ? ces livres à écrire et
aussi,
concrètement, des journées de jardinage, débroussaillage
et de rangement, nos
aîtres et lieux. Chaque moment de disponibilité de
moi-même, physiquement,
mentalement est une grâce, j’ai conscience d’une intense
gratuité.
Prier…
vous conduire
d’une manière digne de
votre vocation [1]. Celle de saint
Matthieu, l’intouchable au
sens indien (quel est d’ailleurs ce sens ?) l’assimilation
des publicains
(seulement des agents de l’occupant : collecteurs de
l’impôt) aux
pécheurs ? Psychologie paulinienne, constante
explicitation de la
communion humaine, de la communion des saints : le
collectif et
l’individuel, totalement liés. Et c’est notre foi, notre
vocation chrétienne
qui met à son paroxysme, qui donne son intensité à cette
dialectique. Ayez
soin de l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix… ,
chacun d’entre nous, la
grâce a été donnée selon la mesure du don fait le Christ…
que nous parvenions
tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine
connaissance du Fils de Dieu,
à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa
plénitude. Ce Christ,
Jésus… si simple et si direct, et
certainement en correspondance immédiate avec tout
nous-mêmes pour que Son
appel ait un tel retentissement en nous. Celui de la vie
enfin totae, enfin
commencé&e. Il vit, en passant, un homme, du nom
de Matthieu, assis à
son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit :
« Suis-moi. ».
L’homme se leva et le suivit.
09
heures 51 + Ma chère femme continue de me lire passim les
œuvres de PETITFILS [2],
ces heures-ci :
les remontrances en chaire, puis au confessionnal de la
pécheresse, puis dans
le cabinet du roi, la MONTESPAN doit partir, l’écoute et
la vérité de Louis
XIV. La grandeur de nos rois (et la qualité de leur
gouvernement et de nos
fondations) a tenu à leur conscience. La conscience des
devoirs de leur
fonction. La conscience d’avoir à rendre compte de
l’accomplissement de ces
devoirs devant Dieu. Devant ke peuple, on voit ce que cela
donne : aucun
examen, encore moins de refus du quitus pour un exercice
quinquennal de la
haute fonction présidentielle. Des votations par défaut.
Des responsabilités
sans sanction. C’est ainsi que la politique s’est
dépenaillée par le mauvais
exemple au « sommet » : l’irrespect des personnes (tenir
un
séminaire pour former des élus, alors qu’élus ils se
forment par eux-mêmes, par
intelligence, par osmose des institutions si elles sont
vécues comme elles
devraient l’être et le sont souvent par d’excellents
anonymes (anonymes au plan
national, mais certainement au plan local), l’accaparement
de compétences que
la Constitution et la loi distribuent entre plusieurs et
spécifiquement. Et il
manque la remontrance et le conseil, au besoin intimes. Ce
que j’ai proposé à
FH et puis à EM. (le quart d’heure secret deux fois par
mois). La persévérance
de ce dernier à tant parler, à tant se faire voir.
L’erreur grave, étant à
l’étranger, de traiter de politique intérieure, voire des
incapacités des
Français.
21
heures 48 + Désolant, désespérant… le flou,
l’inconsistance, l’absence de
perspective, on en perd même et le sens du temps et le
sujet dont on débat. Ces
manifestations en rythme et en dates décousues. Ces dires
présidentiels en tous
temps et en tous lieux, réitérant les promesses de travail
et d’emploi en
direct qui apostrophe le Président en déplacement,
toujours en déplacement,
promesses de NS selon un spectacle par petites tables sur
les pelouses de
l’Elysée et le président du moment interrogeant sur les
rêves de chacun… FH
happé par une plaignante et fuyant par un escalier
extérieur et de secours.
Enième fois : EM à Marseille ; La CGT aujourd’hui, la
France insoumise
samedi. Pourquoi n’y a-t-il pas eu dix minutes
d’allocution présidentielle,
monologue, pour les Français directement disant les points
essentiels de la
réforme du Code du Travail, justifiant la procédure, sans
propagande. Il paraît
que les ordonnances « font » cent cinquante pages du J.O.
et
semble-t-il des renvois d’articles à articles, des
références et peu de textes.
Une intervention claire pur tout le monde, au lieu de ces
propos
quasi-quotidiens de Bucarest à New-York et Marseille,
voire au château de
Monte-Christo. L’opposition qui est disparate n’a pas su
davantage avoir un
argumentaire simple et court, les points d’opposition aux
textes
gouvernementaux. C’est une bataille entre fantômes, dont
les motifs sont
perdus. – Symbole d’ailleurs : la mort de Liliane
BETTENCOURT,
l’extraordinaire et exemplaire réussite française à
l’échelle mondiale, mais le
naufrage des personnes.
Comment ne pas ressentir ?
alors même qu’il est patent qu’au moins ces derniers mois,
sans préjuger de
l’avenir, nous ne sommes pas en démocratie, qu’il n’y a
pas pourtant une
animation, un plan, un chef, un dessein profond. Le
discours d’avant-hier
devant l’Assemblée générale des Nations-Unies est du même
« tonneau »
que celui d’Athènes : c’est flou, sans arrête, cela mime
la passion, cela
ne propose rien et n’a aucune imagination, sauf un
égotisme peu convenable au
nom de la France. Personnalisation du pouvoir ? en
apparence, mais tenue
par quelqu’un de désincarné. Au mieux, une indifférence
généralisée de tous les
Français…
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