Mardi 12 Septembre 2017
19
heures 16 + Ce matin. Les enjeux de la journée et l’image qui les
décentre : la manifestation dans toute la France contre les ordonnances. Plus de 180 regroupements, nous n’avons pu en vivre aucun, Lorient tandis que
j’étais au collège de notre fille tout le matin, et Nantes trop loin, encombré,
la pluie : ma chère femme nous a fait décider de ne pas y aller, quoique
le cœur y soit. Le texte sans doute, mais que nous n’avons pas encore étudié,
la solidarité surtout, la nécessité comme disent ou disaient les
syndicats : établir un rapport de force ou une relation équilibrée entre
force, le pouvoir et nous.... La mobilisation n’a pas été torrentielle (24 à
60.000 à Paris, 300.000 certainement à travers tout le pays), le contexte n’est
pas unanimitaire. Les vraies références par la globalité des thèmes et aussi
par le moment des manifestations, dans un mandat présidentiel qui commence. Ce
sont le « mouvement de Novembre-Décembre 1995 », des millions dans la
rue, la grève quasi-générale, le blocage des débits d’essence et des
autoroutes, la coalition des étudiants et des chauffeurs routiers… et le
premier rassemblement, le 17 Novembre 2012, ce ce qui deviendra « la
manif. pour tous », capable de faire manifester dans la rue plus d’un
million de personnes. On en a été très loin aujourd’hui, mais ce n’est pas un
flop. Le commentaire médiatique a surtout porté sur la solitude apparente de la
C.G.T., les oppositions entre MELENCHON et les syndicats, et l’observation a
été que MAILLY qui « verrouille » les instances dirigeantes de F.O.,
n’a pas été suivi dans son mot d’ordre d’abstention. En regard, le drame de nos
« petites »Antilles vient de mettre en scène, comme rarement dans
notre histoire récente, un président de notre République, réellement en
situation et parmi nous, en empathie. La soirée de victoire d’Emmanuel MACRON
(sans parler de la closerie des lilas, quinze jours auparavant) avait été
emphatique, composée, sous-titrée d’hymnes et d’images promettant Napoléon et
l’Europe. Aujourd’hui, du texte et des images, parfaitement justes, tout le
contraire des apostrophes méchantes de ces dernières semaines, tout le
contraire du « people » au Touquet. En bras de chemise, clair,
quoique trop long, le président sait comprendre la détresse, la fatigue, sait
illustrer malgré les critiques l’action de l’Etat dont il est le chef venu
exprès à domicile, sait appeler l’attention de la métropole. Il y a donc
« de tout » chez Emmanuel MACRON, ce qui ne donne toujours pas les
éléments pour le comprendre, encore moins le prévoir.
Première réunion à Saint-François-Xavier :
organisation, expérience et membres de la pastorale. J’essaye d’y
être admis, ne l’ayant pu ni à l’arrivée de notre fille en 6ème, ni
l’an dernier. L’ambiance est plus que sympathique, libre, tour de
« table » quoique nous soyons plutôt assis le long des quatre murs,
la petite collation : café et gâteaux, posée derrière nous, ayant fait
l’introduction. Nous sommes une trentaine à nous présenter successivement. Un
groupe d’hommes : sept-huit, copains de bridge à la Trinité-sur-Mer, des
nouvelles venues, des expérimentées. Il en ressort des psychologies
équilibrées, vivant vraiment l’envie de témoigner et de transmettre, parfois
avec émotion dans la présentation, et quelques-unes faisant état des questions
de discipline autant que de marques de gratitude reçues de certains des
« catéchisés ». Mon constat de l’an dernier, à « encadrer »
sept condisciples de Marguerite en 5ème pour qu’ils se préparent à leur
profession de foi, est confirmé. Les familles des élèves ne sont plus
chrétiennes, dans leur immense majorité, parfois même Dieu et l’Eglise sont
tabou. Nos élèves seront peut-être même des vecteurs de retours familiaux à un
minimum de foi et de pratique… Rien n’est encore organisé qu’un relevé des
adresses internet, j’en prends trois : ma voisine, émouvante et émue,
preneuse du blog. que j’ai évoqué en me présentant moi-même (et oubliant de me
nommer), une autre pétulante, vivante au possible et certainement profonde, et
enfin celle que je vois souvent aux messes du mardi et qui semble l’animatrice
au moins pour le collège. Le responsable pour le lycée est professeur de droit
public à la faculté de Vannes, c’est à lui que je vais écrire pour formaliser
ma candidature, je n’ai pu l’aborder. Enfin, un jeune professeur de
mathématiques, à la fois animateur pour notre pastorale, et lien (certainement
utile) entre enseignants et catéchistes. Le nouveau directeur, que j’ai déjà pu
aborder deux fois, par hasard et à qui je vais proposer ma contribution dans un
second registre : culture générale, civisme, plans de vie, réflexion sur
les actualités, est arrivé en fin de nos présentations. J’ai cru bien faire en
lui demandant au nom de tous de se présenter à son tour et surtout lui. L’homme
est très jeune et respire la sympathie. Il a certainement le don de comprendre
les situations. J’espère une relation personnelle avec lui et peut-être deux
percées : la pratique sacramentelle de nos élèves, la relation avec la Compagnie
de Jésus.
Réunion aussitôt suivie de
la messe à la grande chapelle. Où je retrouve notre trésor. Et aussi, elle me
rappelle présence et prénoms, en bon agent-complice du protocole… J’aime
l’entendre chanter ou réciter, et alors me taire avec bonheur. – Chants
heureux, textes du jour [1]. Thème paulinien de la
mort au péché et de la résurrection de chacun de nous par le Christ. Difficulté
qui m’est habituelle : qui ressuscite qui ? (majuscules) quand Jésus
sort du tombeau. L’homme Jésus par son Père, le Fils de l’homme :
évidemment pas le Fils de Dieu, Dieu-lui-même… la foi en la force de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. Dénonciation habituelle du rite et de son
poids : le Christ nous en exonère, la délibération entre Apôtres animée
par Pierre de retour de Césarée opère un discernement, mais Paul en fait une
des causes de notre péché : le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous : il l’a annulé en le
clouant à la croix. La pointe et la
novation du texte me paraît dans cette affirmation que je n’avais jamais
remarquée et qui dit si bien les deux natures du Christ Jésus : en
lui, dans son propre corps, habite toute la plénitude de la divinité. Et de cette exceptionnalité, nous sommes
les bénéficiaires : en Lui, vous êtes pleinement comblés, car Il
domine toutes les puissances de l’univers. … Vous étiez des morts… mais Dieu
vous a donné la vie avec le Christ. Celui-ci
en situation quotidienne, toute Sa vie parmi nous : Jésus s’en alla dans
la montagne pour prier, et Il passa toute la nuit à prier Dieu… Puis, après avoir ordonné ses Apôtres, Jésus
descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat… et toute la
foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de Lui et les
guérissait tous. Rien n’est jamais
habituel ni de première vue dans nos textes.
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