09 heures 44 + Notre signe
d’identification vis-à-vis de Dieu,
vis-à-vis de tout et de tous, c’est l’amour de Celui-ci et
ce que nous Lui
devons : Ne
suis-je pas,
Seigneur, ton serviteur, moi, dont tu brisas les chaînes ? [1]
Ce sont nos dettes
d’amour et de libération
qui nous caractérisent. La première nuit de Pâque, la
datation décisive à
laquelle Jésus se réfère pour l’accomplir : ce
mois-ci sera pour vous. Je vais sur les sites s’ouvrant à
la question :
sortie d’Egypte.
Découvertes de plusieurs dont fr.chabad.org qui va m’être une source précieuse [2].
11 heures 54 + Prier… le premier
des mois, il marquera pour vous le
commencement de l’année… Ce jour-là sera pour vous un
mémorial. Vous en ferez
pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret
perpétuel : d’âge
en âge vous la fêterez. Jésus meurt l’avant-veille de la
Pâque, il a commencé
de la fêter avec ses disciples. Il ressuscite le jour de
la Pâque juive. Que
s’est-il passé à la Pâque initiale ? prescriptions
minutieuses pour la
préparation de l’agneau pascal. Vous
n’en garderez rien pour le lendemain, vous le détruirez en
le brûlant. Vous
mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux
pieds, le bâton à
la main : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays
d’Egypte,
cette nuit-là… Un
événement qui est
double : la signalisation de leurs habitations par les
Hébreux, un repas
en conditions de partir. Que
les Hébreux
vivent, que nous vivons sur prescription divine : le gros
de l’action est
accompli par Dieu, terriblement. Je frapperait tout
premier-né au pays
d’Egypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les
dieux de l’Egypte
j’exercerai mes jugements. La mort de
Jésus semble l’inverse : c’est Dieu qui subit, le Fils de
l’homme est mis
à mort. L’agneau pascal, désormais, c’est lui. Le
premier-né c’est Lui. Le
voile du Temple se déchira, péremption
des anciens cultes et rites.
15 heures 46 + Kitty manque à
l’appel depuis hier
soir. Sans lien avec les aboiements, raffuts et
semi-poursuites de nos chiens,
Edith l’a vue au seuil de la cuisine après. Marguerite,
effondrée mais
silencieuse, maintenant couchée dans son lit. Ma chère
femme, comme moi avons
entendu un coup de feu en début de matinée : notre
chatoune ? dans la
pinède et toujours nos ennemis ?
Prier… n’est pas commenter, pas
même lire si sacré et
fondateur que soit ce que je lis, et prolonge. Minutie de
Dieu dans ses
instructions à Moïse. Le plan divin, la disposition
requise des hommes. Mais
une sorte de piège pour Pharaon, certes libre dans son
premier mouvement de
refus et dans son obstination, mais est-elle demeurée la
sienne propre ? Le
Seigneur avait fait en sorte que Pharaon s’obstine.
L’ensemble de ce qui
arrive aux
Israëlites esclaves puis libérés d’Egypte, l’ensemble de
cette anticipation de
notre Semaine Sainte chrétienne est finalement pour la
plus grande gloire de
Dieu, mais – « question du mal ? » – à quel prix : les
Egyptiens broyés,
les plaies, les premiers-nés et pour les descendants de
Jacob-Israël :
quatre siècles d’esclavage… et le terrible signe du sang.
Le pain, la chair de
l’agneau, le sang, quel crescendo ! En fait, la chair du
Fils de Dieu fait
homme. Péremption du rite qui n’est plus louange. Je veux la
miséricorde, non le sacrifice. Réplique
du Christ « couvrant » les siens qui eurent faim et
ils se mirent
à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les
pharisiens lui
dirent : »Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas
permis de
faire le jour du sabbat ! ».
Avant de répliquer au fond et de conclure : le Fils
de l’homme est
maître du sabbat,
Jésus a l’argument de
l’Ecriture. Et Dieu maître de l’Histoire, de chacun des
acteurs de
celle-ci : peuple hébreu, Pharaon… Prier pour notre pays,
pour ce monde,
ces mondes de notre époque, tout le vivant. Mes aimées et
notre petite chatte
ne répondant plus à l’appel depuis hier assez tard dans la
soirée.
17 heures 48 + Collationnement
assez difficile des
textes prononcés par les présidents successifs de notre
République, commémorant
la rafle dite du Vel’ d’Hiv, opérée le 16 Juillet 1942. Le
discours d’Emmanuel
MACRON [3]n’est
pas neuf :
il s’appuie explicitement sur Jacques CHIRAC, sur François
HOLLANDE et avant
celui-ci sur des Premiers ministres Lionel JOSPIN,
Dominique de VILLEPIN et
François FILLON : les textes respectifs de ceux-ci
n’avaient pas été
remarqués, et même je n’avais pas noté celui de FH [4],
dont il apparaît, cf.
papier de KLARSFELD qu’il était attendu mais de contenu
incertain.
Confirmerait-il Jacques CHIRAC [5]?
Ce dernier a répondu
sans doute ( ? je l’espère) à une conviction personnelle
mais plus encore
à un engagement électoral. Sa rédaction est
approximative : les Français
juifs ne seraient-sils, n’étaient-ils que des
« protégés » ? François
MITTERRAND est celui qui a institué la journée du
souvenir, notamment de tout
ce qui fut perpétré en France pour alimenter la Shoah,
l’école d’Yzieu,
notamment, cela au moment où allait se nouer le procès
PAPON, où se jouait la
grâce de TOUVIER, et après qu’une gerbe ait été déposée de
la part du président
de la République sur la tombe du Maréchal PETAIN. FM, qui
ne dit pas un mot en
1992 mais fut hué, ce qui provoqua la réplique de Robert
BADINTER, devenue
fameuse, s’appuyait sur l’ordonnance de 1944 portant
rétablissement de la
légalité républicaine. Ni la France ni la République
n’étaient, n’ont été à
Vichy. JC tenait manifestement une parole pour un
auditoire particulier, EM
s’adresse à la France entière mais aussi à Israël, puisque
Benjamin NETANYAHOU
est présent. Et – consciemment ? ou véritable et constante
tournure
d’esprit – il évoque les racines de Vichy, implicitement
comparé&es à
celles de tout ce qui l’a précédé, lui. Il me semble qu’il
se creuse son propre
piège : produit sans doute de faiblesses et
dégénérescences, il établit
ces jours-ci un régime autoritaire et personnel. Sans
compter le narcissisme,
de donner son diminutif à l’homologue israëlien.
Chemin faisant, profondeur et
classe de FM, vg. en
conférence presse du 14 Juillet 1992 : Il n'y a pas de choses inéluctables dans la vie
politique. Il faut
avoir confiance en soi et surtout dans la beauté et le
sérieux des idées que
l'on défend. On est toujours, naturellement, perfectible, on
fait des erreurs,
l'opinion est très sévère, la presse aussi, disons que c'est
leur devoir. C’est
évidemment sa propre manière de voir
qui est celle de la France et de la République pour
pleurer ce drame [6] :
celle du répond
du passé et s’honore de la continuité française. –
Singulièrement, il semble
qu’il n’y ait pas eu de procès ni d’enquête propre au
drame de cette rafle… à
vérifier. Et il est écrit que les actes d’accusation du
Maréchal et de LAVAL ne
portent pas sur leur responsabilité dans la déportation
des Français juifs. L’acte
d’accusation contre Philippe PETAIN : huit lignes sur six
pages seulement
concernent l’asservissement
de la France à l’Allemagne,
asservissement auquel, sur le terrain législatif, le
gouvernement de Vichy s’est
prêté en calquant sa législation sur celle du Reich, en ne
se bornant pas à
cela, en mettant hors la loi commune des catégories
entières de Français et en
organisant la persécution contre elle, à l’instar de ce
qui se passait sous le
régime hitlérien, puis encore en livrant au bourreau les
victimes qu’exigeait
de lui le Reich, comme pour mieux marquer son humiliation. La rédaction est
juste et belle. [7]
Mais l’arrêt de condamnation
à mort ne conclut pas sur ce point. Quant à Pierre LAVAL [8]
dont les avocats soulignent
par leur absence volontaire à l’audience la partialité de
l’absence de la
procédure, il n’en est pas accusé. D’enquête formelle et
de procédures
juridictionnelles sur le point précis des autorités
françaises qui
autorisèrent, puis des personnels de police qui
perpétrèrent ces crimes, il
semble qu’il n’y en ait jamais eu. Une enquête de
journaliste – en 2012 – donne
les dates et instances de la décision politique [9].
Seulement. Or, c’est
cela qu’il aurait fallu et qu’il faudrait travailler, plus
encore pour l’avenir
que pour la mémoire : la chaine de commandement, les
conditions de la
désobéissance pour raisons civiques, morales,
humanitaires. FM a décidé et organisé
le jour du souvenir, LJ a donné des moyens à la mémoire.
Le débat n’est pas et
ne doit pas être une révision de ce que fut la France
libre, survivant à l’armistice
et le contestant par les armes, puis la victoire, il doit
être une enquête
pénale sur les personnes. Avant d’être idéologique,
politique ou fonction d’ambiance,
un crime est d’abord et en tout : un crime.
[1]
- Exode XI 10 à XII 14 ; psaume CXVI ; évangile
selon saint
Matthieu XII 1 à 8
[2]
- Passionnant
de texte. Première
rencontre avec votre site. Catholique pratiquant, mais
plus que concerné par
vous, nos précurseurs dans la foi et nos modèles dans
la fidélité. M'abonne et
les outils et indications que vous donnez vont m'être
précieux. Rendons grâce à
Dieu.
[3]
- Emmanuel MACRON -
extraits
Si je suis ici parmi vous en ce jour sombre
et solennel, c’est en
effet pour que se perpétue le fil tendu en 1995 par
Jacques CHIRAC, à qui je
veux tout particulièrement rendre hommage aujourd’hui,
maintenu par Dominique
DE VILLEPIN en 2005, Nicolas SARKOZY et François FILLON
en 2007, poursuivi
enfin par François HOLLANDE en 2012.
Récemment
encore, ce que nous croyons établi par les autorités de
la République sans
distinction partisane, avéré par tous les historiens,
confirmé par la
conscience nationale s’est trouvé contesté par des
responsables politiques français
prêts à faire reculer la vérité. C’est faire beaucoup
d’honneur à ces
faussaires que de leur répondre, mais se taire serait
pire, ce serait être
complice.
Alors oui,
je
le redis ici, c’est bien la France qui organisa la rafle
puis la déportation et,
donc, pour presque tous, la mort des 13.152 personnes de
confession juive
Je récuse les accommodements et les
subtilités de ceux qui
prétendent aujourd’hui que Vichy n’était pas la France,
car Vichy ce n’était
certes pas tous les Français, vous l’avez rappelé, mais
c’était le gouvernement
et l’administration de la France.
Les 16 et 17 juillet 1942 furent l’œuvre de
la police française,
obéissant aux ordres du gouvernement de Pierre LAVAL, du
commissaire général
aux questions juives, Louis DARQUIER DE PELLEPOIX et du
préfet René BOUSQUET.
Pas un seul allemand n’y prêta la main.
Je récuse aussi ceux qui font acte de
relativisme en expliquant
qu’exonérer la France de la rafle du Vel d’Hiv serait
une bonne chose. Et que
ce serait ainsi s’inscrire dans les pas du général DE
GAULLE, de François
MITTERRAND qui, sur ce sujet, restèrent mutiques. Mais
il est des vérités dont
l’état de la société, les traumatismes encore vifs des
uns, le déni des autres
a pu brider l’expression
.
[4]
- François HOLLANDE
– extraits
La vérité, c’est que ce crime fut commis en
France, par la France.
Le grand mérite du Président Jacques
CHIRAC est d’avoir reconnu ici-même, le
16 juillet 1995, cette
vérité.
« La France, dit-il,la France, patrie des
Lumières et des droits de
l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce
jour-là, accomplissait
l’irréparable ».
Mais la vérité, c’est aussi que le crime du
Vel d’Hiv fut commis
contre la France, contre ses valeurs, contre ses
principes, contre son idéal.
L’honneur fut sauvé par les Justes, et
au-delà par tous ceux qui
surent s’élever contre la barbarie, par ces héros
anonymes qui, ici, cachèrent
un voisin ; qui, là, en aidèrent un autre ; qui
risquèrent leurs vies pour que
soient épargnées celles des innocents. Par tous ces
Français qui ont permis que
survivent les trois quarts des Juifs de France.
L’honneur de la France était incarné par le général
de Gaulle qui s’était dressé le 18 juin 1940
pour continuer le combat.
L’honneur de la France était défendu par la
Résistance, cette armée
des ombres qui ne se résigna pas à la honte et à la
défaite.
La France était représentée sur les champs de
bataille, avec notre
drapeau, par les soldats de la France libre.
[5]
- Jacques CHIRAC -
extraits
La France, patrie des Lumières et des Droits
de l'Homme, terre
d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là,
accomplissait l'irréparable.
Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs
bourreaux.
Conduites
au Vélodrome d'hiver, les victimes devaient attendre
plusieurs jours, dans les
conditions terribles que l'on sait, d'être dirigées sur
l'un des camps de
transit - Pithiviers ou Beaune-la-Rolande - ouverts par
les autorités de Vichy.
Transmettre
la Mémoire du Peuple juif, des souffrances et des Camps.
Témoigner encore et
encore. Reconnaître les fautes
du passé, et les fautes
commises par l'Etat. Ne rien occulter des
heures sombres de notre
Histoire, c'est tout simplement défendre une idée de
l'Homme, de sa liberté et
de sa dignité. C'est lutter contre les forces obscures,
sans cesse à l'oeuvre.
Cet
incessant combat est le mien autant qu'il est le vôtre
.
[6]
- François Mitterrand – extraits
QUESTION.-
Monsieur le Président, vous allez demain commémorer un
triste anniversaire,
celui de la déportation des juifs donc de la rafle du
Vel'd'Hiv'. Vous savez
que certains attendent de l'Etat français qu'il
reconnaisse sa responsabilité
dans ce crime.
LE
PRESIDENT.- Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Ce sont
des gens que je connais
pour la plupart, dont certains sont de mes amis
personnels, et qui ne doutent
pas une seconde des positions que j'ai toujours eues
depuis ma jeunesse,
pendant les années tragiques de la guerre et pendant les
années tragiques qui
ont suivi à l'égard du martyr des juifs.
- Ils
parlent de l'Etat français, mais l'Etat français, si
j'ose dire, cela n'existe
pas. Il y a la République. Et la Première République,
parmi les premiers
gestes, en tout cas révolutionnaires, qu'elle a faits, a
reconnu non plus un
statut des juifs en France, mais que les juifs français
étaient Français.
C'est-à-dire que cela a été une mesure révolutionnaire
et essentiellement
républicaine. Et la République à travers toute son
histoire, la 1ère, la 2ème,
la 3ème, la 4ème et la 5ème ont constamment adopté une
attitude totalement
ouverte pour considérer que les droits des citoyens
devaient être appliqués à
toute personne reconnue comme citoyen et en particulier
les juifs français.
-
Alors, ne lui demandez pas de compte à cette République,
elle a fait ce qu'elle
devait. C'est la République qui a, pratiquement depuis
deux siècles où les
Républiques se sont succédé, décidé toutes les mesures
d'égalité, de
citoyenneté.
-
C'est elle qui a décidé que les juifs d'Algérie cessent
d'être considérés comme
une sorte de race inférieure entre ce qu'on appelle les
"Pieds
noirs", c'est-à-dire les Européens d'Algérie, les arabes
et une situation
intermédiaire. La République a toujours été celle qui a
tendu la main pour
éviter les ségrégations et spécialement les ségrégations
raciales. Alors, ne
demandons pas de comptes à la République.
-
Mais, en 1940, il y a eu un Etat français, ne séparez
pas les termes
"Etat" et "Français", l'Etat français c'était le régime
de
Vichy, ce n'était pas la République, et à cet Etat
français on doit demander
des comptes, je l'admets naturellement, comment ne
l'admettrais-je pas ? Je
partage totalement le sentiment de ceux qui s'adressent
à moi, mais précisément
la Résistance puis le gouvernement de De Gaulle, ensuite
la 4ème République, et
les autres, ont été fondés sur le refus de cet Etat
français. Il faut être
clair.
QUESTION.-
Monsieur le Président, nous sommes d'accord, et on
aurait voulu ne pas vous
poser cette question aujourd'hui, mais n'est-ce pas
affligeant de constater que
cinquante ans après ces drames, cela fasse l'objet de
controverses aujourd'hui
en France ?
LE
PRESIDENT.- Il n'y a pas de controverses
[7]
- le procès du
Maréchal Pétain .
compte-rendu sténographique . éd. Albin
Michel . publiée en Octobre 1945 - 2 tomes (I . 623
pages & II . numérotation
continuée jusqu’à 1.023 ). I - p. 27 . première audience
. 23 Juillet 1945
[8]
- le procès Laval
– compte-rendu
sténographique. Ed. Albin Michel .
311 pages . Avril 1946
[9]
- Baudouin ESPACHASSE, Le Point .
16 VII 14 - extraits
Tout commence le 6 mai 1942, lorsque René
Bousquet, nommé quelques
jours plus tôt secrétaire général de la police (un
intitulé qui correspond au
poste d'adjoint au ministre de l'Intérieur, par ailleurs
chef de
gouvernement : Pierre
Laval),
rencontre Reinhard
Heydrich,
le chef du RSHA, l'Office central de sécurité du Reich
(qui sera abattu
quelques jours plus tard à Prague). Bousquet, jeune et
ambitieux préfet
de 33 ans, apprend à cette occasion que les Allemands
projettent de
déporter plus de 100 000 Juifs vivant en France, en Belgique et aux
Pays-Bas au cours de la
seule année 1942.
Découlant de la mise en application des
décisions prises sur la
« Solution finale » voulue par Hitler lors de la
conférence de
Wannsee du 20 janvier 1942, cette opération, baptisée
« Vent
printanier », marque le début de la mise en place d'une
politique
industrielle d'extermination des Juifs.
Le concours de l'administration française
Le gouvernement français accepte de prêter
main-forte à ce projet
criminel. Les Allemands n'entendaient, au départ,
déporter que les Juifs
de 16 à 55 ans. Pourtant, Pierre Laval propose
d'abaisser
cette limite d'âge à 2 ans et d'autoriser la déportation
des hommes
jusqu'à 60 ans.
Le 26 juin 1942, lors du conseil des
ministres qui se
tient à Vichy, le chef du gouvernement annonce que Jean
Leguay, adjoint de René
Bousquet pour la zone occupée, a été convoqué, la
veille, par Theodor
Dannecker, conseiller SS aux Affaires juives. Ce
dernier, chargé de mettre en
œuvre la « Solution finale » à l'échelon français,
réclame la
livraison de 10 000 Juifs de zone sud et l'arrestation
de 40 %
de Français (parmi les 22 000 qui doivent être arrêtés
dans les seuls
départements de la Seine et de la Seine-et-Oise).
Pierre Laval et René Bousquet valident
cette demande. Quatre jours
plus tard, Adolf Eichmann, de passage à Paris, donne à
Dannecker des
instructions précises « en vue de libérer totalement et
le plus vite
possible la France des Juifs ». Ces informations sont
répercutées au chef
de l'État Philippe Pétain. La police
française est susceptible de rendre les plus grands
services. Le 2 juillet 1942, René Bousquet accepte
officiellement
de mettre les fonctionnaires de son ministère au service
de l'occupant. En
échange, il obtient la promesse de diriger un « corps de
police
unifié », indique Jean-Marc Berlière, historien
spécialiste de la police.
Le 18 juin précédent, il avait indiqué au général Carl
Oberg,
commandant supérieur de la SS et de la police allemande
en France :
« Vous connaissez la police française. Elle a sans doute
ses défauts, mais
aussi ses qualités. Je suis persuadé que, réorganisée
sur des bases nouvelles
et énergiquement dirigée, elle est susceptible de rendre
les plus grands
services. Déjà, dans de nombreuses affaires, vous avez
pu constater
l'efficacité de son action. Je suis certain qu'elle peut
faire davantage
encore. »
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