lundi 17 juillet 2017

qui a trouvé sa vie, la perdra - textes du jour


Paris, chez Eric de L., lundi 17 Juillet 2017


05 heures 29 + Eveillé vers quatre heures, clarté que je crois du jour : en fait, l’écran laissé ouvert de l’ordinateur d’Eric. La mort, la vie, l’expérience m’est donnée qui m’a saisi et ne me quitte pas encore. Je ne me situe pas, puis je pense à Maman, puis ne reconnais pas notre lit et Edith est absente. Edith et Maman se superposant dans mon appel de détresse. Projection de la suite de mon existence, le vide parce que toute énergie m’a quitté. Je suis incapable de vivre et continuer quoi que ce soit. Un livre, je n’en ai pas ou plus la force. Ce n’est pas question d’âge ou de santé. Je constate. Pis que la stérilité, je n’ai rien vécu, produit, fait. – Expérience que je ne peux restituer par écrit, terrible, négative, la mort. Ne plus rien « faire » que les automatismes de la respiration et des besoins élémentaires manger et exonérer. Hors cela, demeurer allonger et bien plus que consentir à la mort, inéluctable mais proposée et joyeuse (le passage et le débouché), me la donner de moi-même par inertie, par bien plus que lassitude ou fatigue, par inertie.
J’en sors, je sors de cet état lentement en décidant de me lever, d’ouvrir mon écritoire et à ce qui m’entoure. L’accueil et les dialogues : Eric, sûrement. La journée d’hier et son expérience de la décision d’amour : la disponibilité à mon beau-frère et côte-à-côte dans le train, nous amuser ensemble du wagon, des gens, tandis que le ciel est floconneux, chargé de ces amas légers blancs sur bleu alors que nous avons évoqué les jardins zen, le projet que j’eus d’en faire un à Reniac. Je sens notre cher Bernard ouvert et heureux, simple. Je l’ai rejoint et nous en sommes chacun gratifiés même et surtout si nous restons si différents d’expression, de culture et de parcours. La rencontre se fait, son appel à l’affection depuis des décennies et qu’exauçaient seulement sa mère et sa sœur, voici un troisième qui arrive.
La lutte de la vie, vouloir la vie. Mon cher Bernard BILLAUD : toujours vivant, nous nous manquons de peu selon le téléphone chaleureux avec sa femme Claude que j’ai appelée hier soir. Parkinson et la fatigue de se battre contre la maladie. Il a tenu jusqu’à sa retraite, prise seulement à 69 ans (en cela, comment ne pas l’envier, mais dans son état comment ne pas oublier mon propre sort pour admirer sa ténacité et sa combativité) : toujours à la Cour des Comptes. La lutte menée par ma chère sœur avec des soutiens incomplets mais des soutiens quand même. Le combat de Jacob, la citation hier soir de Jérémie par Eric : un combat aussi. Avec Dieu se laissant étreindre. Moi, je viens de reconnaître, avec encore plus de précision qu’en d’autres années, cet anti-Dieu qui vient en nous, la mort. Comment en sommes-nous sauvés, pas même par le mouvement de la prière ou de l’identification : vraiment par la seule grâce dissipant et ordonnant d’un paysage à l’autre ce qui nous faisait mourir en toute conscience et ce qui nous fait vivre et repartir, continuer dans une joie d’enfance. Combien ? des millions ? des milliards, soutiennent au même instant que moi ce combat contre la mort et ses faux-semblants, le poison, le souffle affreux qu’elle nous instille : la vouloir positivement, plus encore même que de l’attendre.

06 heures 57 + L’observation d’hier : Eric et le critère de la joie pour « valider » une orientation ou un état. Le programme allégé que je me donne pour aujourd’hui et demain. Et la lecture des messages SMS de mes aimées. Enfin, le schema d’expédition de mes courriels quotidiens : après notre PDDM, celui marqué par ce matin puis les textes de maintenant. Je ferai celui d’hier avec photos d’hier, dans la matinée.

10 heures 07 + Très souvent, je vérifie l’exactitude d’une observation souvent absconde : l’éternité en Dieu et avec Dieu à Le louer. Spiritualité du Frère Claude pour sa fondation tant projetée et priée à Mejjugorgie. Mais, attentivement, dans les instants de la vie, chacun de nous, les petits signes d’une bienveillance amicale pour des « petites choses » : Dieu, et alors L’en remercier. – Prier…[1] l’évangile qui attaque, au sens de nous mettre au travail, devant le fait brute, brutal même, de ce que vouloir Dieu, croire en Lui, implique : pas la tranquillité. Expérience cette nuit du combat. Regarder dans toute l’Histoire sainte, y compris dans le Nouveau Testament : les combats, Jacob, Jérémie, Jésus au désert puis à Gethsémani. Qui a trouvé sa vie, la perdra. Le glaive sans doute, ces séparations dans les relationnements humains les plus intimes et légitimes : oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère… ce qui est à entendre comme un discernement et une vie de ces relations selon Dieu, et Lui seul exclusivement. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Pourquoi et comment ? celui qui ne prend pas croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Radicalité apparente et insupportable, mais la réalité est plus simple, pas tant une récompense de prophète… une récompense de juste… selon notre accueil à celui-ci ou à celui-là. Mais en profondeur le lien trinitaire et le lien noué par Dieu entre l’homme et Lui : qui vous accueille, m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.

 10 heures 50 + Sans pouvoir l’évoquer, le discours hier d’EM au Vel d’HiV. en présence du Premier ministre israëlien (en compagnie duquel FH avait terminé la journée du dimanche 17 Janvier 2015, à la grande synagogue au lieu de demeurer dans l’unisson de l’immense manifestation de résistance à Daech et d’hommage aux journalistes de Charlie-Hebdo autant qu’aux victimes de la tuerie en épicerie kacher – manifestation s’il en est que le président d’alors n’était pas dans l’esprit ni du moment ni du pays, lesquels offraient l’occasion historique d’un gouvernement nationale fondé sur l’essentiel…). EM chaque jour s’identifie de plus en plus, et précisément par rapport à notre Histoire nationale dans ce qu’elle a de plus vécu et de plus vif. Son adresse au Congrès du Parlement – première page du texte mis en ligne – méprise tout ce qui a été et toutes celles et tous ceux qui ont fait, avant lui, depuis des décennies. Hier soir, hommage à JC dans ce que celui-ci eut de détestable : un accord pré-électoral et une lecture infamante de notre Histoire. La France n’était pas à Vichy, si Français et patriotes qu’étaient sincèrement le Maréchal, son entourage et bien de leurs fidèles. La France était à Londres, elle était au combat. Je vais essayer de « placer » un article de fond dans Espoir si ses colonnes se rouvrent : comme le papier est « dangereux » et donc ne tentant pas beaucoup d’auteurs… il est possible que je sois accueilli. J’essaierai Le Monde aussi. – Oui, mon effort pour un livre grand public et grand éditeur donc, mais pour retrouver tribune médias et la suite d’une nouvelle notoriété, celle-là en vue du témoignage et de la transmission.


[1] - Exode I 8 à 22 passim ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Matthieu X 34 à XI 11

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