Mardi 9 Août 2016
. . . dans le train
Vannes à
Paris-Montparnasse, 05 heures 32 + Prier… les voix
toutes petites de
sommeil en suspens, mes aimées tout à l’heure … celles dont
c’est aujourd’hui
l’anniversaire, contact perdu… mémoire d’Edith STEIN, sainte
patronne de ma
chère femme, une intense veilleuse, soclée sur une foi
solide, si informée et
conséquente. Juifs et chrétiens se l’arrachent, alors
qu’elle est faiseuse de
paix comme Simone WEIL, la pesanteur et la grâce. Elle est
en tout cas la
gloire de l’Allemagne et du Carmel pour une des périodes les
plus dangereuses
spirituellement et politiquement de notre histoire mondiale
contemporaine.
Vocation tardive selon nos critères, mais jeunesse étonnante
du cœur, du
comportement, de l’âme. Auschwitz, matrice de notre époque.
Texte d’Osée, le
plan de l’amant pour séduire l’infidèle et reprendre la
main, pages célèbres et
belles : y entrer. [1]
Le prophète et le
psalmiste s’entretiennent, dialoguent et se répondent.
L’amant : mon
épouse infidèle, je vais l’entrainer jusqu’au
désert et je lui parlerai cœur à cœur. Là,
elle me répondra comme au temps de sa jeunesse… Je ferai
de toi mon épouse
pour toujours dans la justice et le droit, dans la fidélité et
la tendresse. Je
ferai de toi mon épouse dans la loyauté… ce
n’est pas le désir tout brut et d’une pièce du Cantique des
cantique, pas
question non plus du rival ou de ce que fut l’infidélité.
Cet époux qui dit son
projet et redit son serment est-il Dieu même ou bien est-ce
le couple ainsi
re-formé et maintenant pour toujours qui va à la bénédiction
divine, à la
suprême connaissance. L’union en tout cas : et tu
connaîtras
le Seigneur. Le
psalmiste accompagne
l’amant dans sa charge de séduction et presse l’épouse :
l’Eglise entière
et chacun de nous aux prises avec la sollicitation divine. Ecoute,
ma
fille, regarde et tends l’oreille. Complexité
admise de l’amour selon toutes apparences : oublie ton
peuple et la
maison de ton père, le roi sera séduit par ta beauté. Il est
ton
Seigneur : prosterne-toi devant lui. Subjugués
l’un par l’autre, les amants, les époux, les rencontrés… les
générations, à
la place de tes pères se lèveront tes fils,
nos rôles à chacun, celui de chacune de nos générations. Le
projet divin et les
éléments de comportement pour y répondre, la parabole des dix
jeunes filles
invitées à des noces, qui prient leur lampe pour sortir à la
rencontre de
l’époux. L’habituelle
mise en garde,
l’heure décisive que nous ne connaissons pas, la vigilance.
Les insouciantes, uniquement une lacune de caractère ? les
prévoyantes, guère
solidaires, une sagesse sèche, le
type-même de la charité qui élude… donnez-nous de votre
huile, car nos
lampes s’éteignent – Jamais cela ne suffira pour nous et pour
vous, allez
plutôt chez les marchands vous en acheter. La
porte close, alors qu’ailleurs il est assuré : frappez
et l’on vous
ouvrira. La connaissance
mutuelle :
Dieu, l’homme. Est-ce le même mot, originellement chez Osée
et chez
Matthieu ? Je vous le dis : je ne vous connais pas… et
tu
connaîtras le Seigneur. Conclusion
simple, s’en remettre au Seigneur, notre Père selon son
Fils, Dieu fait
homme.
Mystère
quotidien, notre humanité, nos relations, comment obtenir la
sympathie
d’autrui ?ces lignes-mêmes disant d’où je viens et où je
vais, ce qu’est
le socle de ma confiance dans la vie, elles ne touchent pas
la majorité de mes
destinataires, de ce petit peuple dont je ne vis que la
relation d’un moment ou
d’une parenté ou d’un travail ensemble, à défaut du visage
et du fréquent
renouvellement de la rencontre, de ce qu’une communion offre
et maintient de
tangible, le sourire des réveils… l’indifférence ou bien le
non-dit ? je
ne sais. Et chroniquement, isolément, celles-ceux qui
quittent mon envoi :
au moins, le geste est précis. L’ennui est signifié, non
d’une lecture qui
déplaît, mais simplement d’une façon de présence et
d’insistance qui
sont de trop. Je ne sais. J’aimerais,
chaque jour, recevoir d’autrui l’aveu de sa prière, le poème
que les
circonstances ou l’envie ou la mémoire lui ont donné. C’est
rare, mais je sais
que le meilleur, le plus beau ne peuvent se dire mais
pourtant se transmettent.
Soudain, on les trouve en soi mais un autre nous les a
adressés. Les vivants et
les morts, les personnages et la bénédiction de celles et
ceux qu nous avons
aimés, que nous aimons, qui nous ont aimés et nous aiment.
Le temps, simple
apparence disposant des barrières et des limites que
l’espérance et la fidélité
franchissent, éludent, contournent, joyeusement… à la
rencontre. Même si ce ne
fut pas, ce sera in aeternum : je
ferai de toi mon épouse dans la justice et le droit, dans la
fidélité et la
tendresse ; je ferai de toi mon épouse dans la loyauté, et tu
connaîtras
le Seigneur, tant de
visages, ma mère,
mon cher père, mes ascendants ce moine, ces moines, ces
amies, l’une, l’autre,
âgées de leur vivant ou maintenant mais au cœur ouvert et
accueillant, ces
frères d’enfance et de jeunesse, mystérieusement cabrés dans
la vie, muets dans
leur mort. Et la vérité de celle qui me donne et m’apprend
tout, et me crie si
souvent : arrête, n’écris plus. Le conseil sollicité de ce
moine,
responsable, rigoureux, suave : taisez-vous ! Oui,
aujourd’hui, le
cadeau de la vie. Elle nous exprime, pourquoi l’exprimer,
elle est belle sans
ajout ni commentaire, n’est-ce pas ?Nous avons roulé d’abord
dans la nuit
noire, au quai de Rennes se trouve le gris du jour venant.
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