mercredi 3 août 2016

il a trouvé grâce dans le désert, le peuple qui a échappé au massacre - textes du jour


Mercredi 3 Août 2016

Prier… la finesse de la Cananéenne, la sensibilité du Christ non seulement à la foi, à notre foi, mais aux formes de son expression, nos réparties de vie, de confiance, de détresse et de bonheur. Seigneur, viens à mon secours ! – Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. – Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes de la table qui tombent de la table de leurs maîtres. Vient alors le cachet de tant de miracles, puisque notre foi fait de nous les propres agents de la puissance divine, de la compassion du Seigneur : Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux !

La énième bataille de Syrte, que me signale Mohamed El HACEN. Et, Goncourt en 1954, le rivage des Syrtes.  Un "petit prof." du secondaire, apprenant la distinction de son livre par la clameur de ses élèves. Je vais à wikipédia, la chronologie des combats américains quasi-rituels depuis trente cinq ans, dans ce ciel et sur ces lieux, refuge et mort de KHADAFI… puis au Monde, la lettre de Tahar BEN JELLOUN à la suite de Saint-Etienne-du-Rouvray et la découverte d’un nouveau site, sans doute proche des musulmans et des immigrés arabes et africains en France : saphirnews.

Je reviens à la prière et aux textes pour aujourd’hui. Action de grâce, car le martyre du Père Jacques HAMEL transforme aussi bien la relation française entre chrétiens et musulmans, que la dialectique de notre vie politique de maintenant à l’élection présidentielle : on ne peut plus jouer avec le racisme, les boucs émissaires faisant du terrorisme l’occasion et l’exploitation scandaleuse pour l’extrêmisme. D’ailleurs quelle est la trame humaine, ethnique de la Bible : Juifs et Arabes aujourd’hui, mais naguère les Philistins et les Cananéens et les Israëlites déjà derniers arrivants depuis Ur ? Jésus et ses deux registres : les brebis perdues d’Israël… allez dire à toute la création… Les rôles habituellement tenus : les disciples rabrouant quasi-systématiquement et en cela croyant bien faire, le demandeur ou la demanderesse : prends pitié de moi, fils de David ! …  Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ». [1]. Parce que la supplication est confiante, elle est implicitement louange. Lucidité de la demanderesse : elle est totalement présente à la foi qui l’inspire. La foi est dialogue, elle est amour. Elle est chemin. Israël est en route vers Celui qui le fait reposer. Depuis les lointains, le Seigneur m’est apparu : je t’aime d’un amour éternel, aussi je te garde ma fidélité. La foi est une mise à l’épreuve. Dieu, Yahvé, Jésus nous évaluent, ce qui est une marque de considération et même déjà de confiance en nous, en notre liberté, en notre discernement, tout ce qu’Il connaît et sait de nous, le psaume CXXXIX, cher à Jean LAPLACE qui « ouvrait » les « trente jours » adonnés aux Exercicestu me sondes et me connaisVoici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires (la région de Tyr et de Sidon) disait en criant : «  Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon ». Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus ne la renvoie pas et, indirectement, car il semble répondre aux disciples, décourager la Cananéen : Il n’est pas compétent… Mais elle vint se prosterner devant lui… Une ténacité magnifique, ce qui semble bien un des traits les plus beaux de la nature humaine quand elle est en version féminine. Réponse du poète qu’est aussi Jérémie : de nouveau, je te bâtirai et tu seras rebâtie, vierge d’Israël. De nouveau tu prendras tes tambourins de fête pour te mêler aux danses joyeuses… Réponse du Christ.. et, à l’heure même, sa fille fut guérie…. La jeune fille se réjouit, elle danse ; jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble ! Je change leur deuil en joie, les réjouis, les console après la peine !

Faiblesse des politiques en général, du président régnant en particulier : l’incapacité à ressentir l’instant, ce que vit la nation. FH aurait dû, devrait prendre acte de ce qu’il est en train de se passer entre musulmans et chrétiens à la suite du martyre de Saint-Etienne-du-Rouvray. Le génie de DG en ce genre, l’empathie avec un peuple, en fait avec l’Histoire quand manifestement celle-ci se ressaisit, nous saisit et nous emmène. Bir-Hakeim : la nation tout entière a frémi… Alger : je vous ai compris. J’ai compris ce que… Mai 68 : tout le monde comprend… Les unissons d’enthousiasme quand l’affection enfin trouve son cours. Ah ! c’est la mer… 25 Août 1944. Le Seigneur a libéré Jacob, l’a racheté des mains d’un plus fort. Ils viennent, criant de joie, sur les hauteurs de Sion : ils affluent vers les biens du Seigneur… Un jour viendra où les veilleurs crieront dans la montagne d’Ephraïm : « Debout, montons à Sion, vers le Seigneur notre Dieu ! ». Amen.

Israël, le peuple-parabole depuis … 2017 avant Jésus-Christ, l’appel d’Abram à partir vers Canaan depuis Ur en Chaldée. La parabole de l’humanité en route vers Celui qui le faut reposer. La parabole pour chacun de nous, la vie d’âme et de cœur. Le peuple-Etat, la terre promise, les déportations, d’un millénaire à plusieurs autres, les prophéties et les réalisations. La responsabilité et le destin d’être un peuple-symbole et pourtant bien concret, le peuple du sens et de l’absolu et pourtant la réalité d’un Etat jouissant des promesses mais ne donnant pas au monde selon les insignes responsabilités spirituelles que lui donnent ses propres Ecritures, maintenant partagées avec tant d’autres sur des bases qui ne sont plus ethniques ni historiques. Il a trouvé grâce dans le désert, le peuple qui a échappé au massacre. 1933-1945 puis 1948-1967…
 


[1] - Jérémie XXXI 1 à 7 ; cantique Jérémie XXXI 10 à 13 ; évangile selon saint Matthieu XV 21 à 28

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