Prier… chandeleur,
lumière, obscurité, jour. L’Eglise joue sur du sensible mais – comme dans
l’évangile lu hier : un exorcisme, les esprits impurs –
elle évoque celui
qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le
diable et un combat,
pour évoquer aussi l’itinéraire du rédempteur, : nunc
dimittis [1].
L’incarnation, fait majeur :puisque les enfants des
humains ont en commun le sang et la chair, mais un fait dont
l’inéluctable suite : la mort, transforme tout, et
notamment cette suite et cette fin selon toute
apparence : la mort. Jésus est capable de porter
secours à ceux qui subissent une épreuve, et surtout
celle-là. Il sera un signe de contradiction – et
toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront
dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand
nombre. La
révélation, bien sûr, est celle de Dieu par Lui-même,
mais elle est la révélation de ce que nous sommes,
condition humaine, péchés, mort et tant d’insuffisances,
révélation de nos attentes et aboutissement. Mes
yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des
peuples. Certains
d’entre nous prophètes pour tous : Anne, et surtout,
plus explicitement : un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël (les termes d’Isaïe :
consolez mon peuple) et l’Esprit
Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint qu’il
ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le
Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint
au Temple.
Un juste de notre temps, un
témoin de son vécu qui a été celui de plusieurs
générations, ce que la France put faire et pourrait
faire, Jean CHARBONNEL, un de mes plus éminents amis, et
par excellence un « témoigneur », ce qu’il a vu et
compris du général de GAULLE, d’une époque où les
adolescents entraient dans la Résistance et où, ces
temps-ci, les anciens avaient la jeunesse du
discernement, ce que nous commémorons ces temps-ci n’a
de sens que s’il en est témoigné et que si nous sommes
appelés à la transposition. Un homme prophète aussi
puisque "l'affaire Lip" pour laquelle il fut, au
gouvernement de Georges POMPIDOU mourant, seul à
discerner le futur de tout le système coopératif et des
prises en main des salariés quand décidément le patronat
est en défaut. Nous le vivons quotidiennement dans la
France d'aujourd'hui, chacun le sent sauf nos
gouvernants. Son dernier livre, lumineux [2]:
un homme qui méritait ce qu’il avait vu et fait, un
chrétien aussi, un légitimiste en politique lisant notre
histoire comme la continuité du possible. J’y pense ce
matin tant l’attente et le témoignage vont de pair et
puisque le hasard me faisant reprendre quelques-uns des
articles de ce « dictionnaire » : les jeunes loups,
Malraux, Mauriac, coincide avec une messe pour lui ce
matin. Pour notre avenir en âme et en esprit à chacun,
jamais trop de mémoire ni de témoignage, jamais assez de
communion avec nos ascendants et nos prédécesseurs. La
ferveur a besoin de vie. Nous donnons vie à celles et à
ceux qui nous ont fait, et nous font encore. Habiter
nous-mêmes notre temps et être habités de ce qui fut,
manqué ou réussi, et de ce qui se fera : nos enfants.
Syméon, Anne de la tribu de Phanuel et notre espérance
incarnait : l’enfant,
lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et
la grâce de Dieu était sur lui.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire