Il y a vingt ans, j’embarquais donc d’Almaty,
conscient d’un rejet mais pas encore de mon exclusion de tout avenir
professionnel en quoi et où que ce soit. Je ne vois aujourd’hui aucun moment ou
aucune opportunité que j’aurais pu saisir et que je n’ai pas saisis. En
revanche, j’ai la sensation, la certitude que tout peut réussir maintenant et
donner à mes deux aimées et à moi, la belle conclusion et le bon harnachement
pour la suite, la leur. Quoiqu’aujourd’hui, tout soit impasse, menace,
difficulté quotidienne.
Prier… bonheur, chance et grâce de n’être pas seul pour faire face. Oeuvre et prière donc communes. Ma
chère femme, notre fille… le système
spirituel sur lequel s’était fondé et se vivait notre Ancien Régime… la
conscience du roi… dont plus personne n’a la moindre idée aujourd’hui comme
contrainte suprême des dirigeants. Liberté d’expression jusqu’à agresser des
populations, des mondes entiers… liberté de conscience jusqu’à l’amnésie sur
l’essentiel, notre passé, nos responsabilités, le devenir quotidien se faisant
dans la plupart des vies individuelles et collectives sans plan, sans recherche
de vocation et selon des automatismes qui sont des chocs plutôt que des
conduites… Paradoxe, « l’esprit du 11 Janvier », le cadavre de
dix-sept personnes, des dessins réitérés, une appartenance confessionnelle
faisant fréquenter un magasin d’alimentation produisent une solidarité mondiale
puis… une mise entre parenthèses de nos urgences économiques… enfin un
redoublement de logorrhée en projets et précautions de société… toujours les
valeurs de la République qui ne sont, si l’on cesse de se gargariser, que de
simples vérités humanistes et une exigence de démocratie… avec un résultat
imprévisible il y a un mois encore à cette heure : un président transcendé
du pédalo au surf… c’est triste, hors la vérification, toujours utile,
gratifiante et riche de possibilités, de notre attachement quasi-unanime à
l’union nationale. Faites confiance à ceux qui vous dirigent et soyez-leur soumis ;
ils sont là en effet pour veiller sur vos âmes, ce dont ils auront à rendre
compte [1]Les institutions
et leur accaparement, au temporel comme au spirituel, les crispations de
l’administration ecclésiale aujourd’hui. Le mouvement et la proximité, au
contraire : Jésus et les siens, Jésus et les foules. Les gens les
virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied de
toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant,
Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils
étaient comme des brebis sans berger. Le Fils de Dieu fait homme,
l’incarnation et l’aventure humaine, la nature quotidienne et la mission
surnaturelle, le berger des brebis, le pasteur par excellence… Constat,
expérience, vœu et souhait, situation quotidienne : le Seigneur est
mon berger, je ne manque de rien… il me mène vers les eaux tranquilles et me
fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom…
Et l’aboutissement… je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton
bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes
ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe déborde. Voeu et
salutation finale de l'Apôtre (symétrie de celle enseignée par Moïse aux
Israëlites dans le désert) : que ce Dieu vous forme en tout ce qui est bon
pour accomplir sa volonté, qu'il réalise en nous ce qui est agréable à ses yeux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire