Ma chère femme, qui m’avait si bien
donné au début des années 2000 la clé introduisant
décisivement à l’économie française actuelle : les banques
cessant de la financer (transformation des dépôts en soutien
des entreprises) pour s’adonner à leur seule profitabilité
par tous les moyens (le client personne physique pieds et
poings liés, la corruption et les embargos violés sur les
marchés, cf. le Lyonnais et l’assurance en Californie, puis
maintenant la BNP, la Société générale et peut-être le
Crédit agricole, et évidemment « l’affaire Kerviel »)… me
donne, selon son expérience ces jours-ci d’officines privées
de formation profitant des concours de l’entreprise à défaut
de ceux de l’Etat qui diminuent de plus en plus, une seconde
clé : la troisième révolution pédagogique (responsable de
notre déclin en ressources humaines, cf. la mûe de Sciences-Po.). Ces pourvoyeuses de
formations diverses considèrent les élèves et étudiants
comme des clients (cette remarque de je ne sais plus quelle
porte-parole du patronat pour défendre les privatisations de
ce qui est encore du service public ou de l’entreprise
publique : quel progrès ce sera, les usagers seront des
clients et donc bien mieux traités…), les enseignants sont
des charges à diminuer ou à éliminer, et tout se fait par
sites électroniques, plus de manuels, plus de supports de
cours, plus aucun magistère… tandis que nous deux sans
l’avoir délibéré, sommes entrés dans le soutien scolaire de
jeunes adolescents déscolarisés soit par vomissement de
l’ambiance des « bahuts » soit par accident ou handicap de
santé ou de comportement, ou catastrophe familiale. Le
« décrochage scolaire » bien connu et identifié aujourd’hui
mais sans qu’on sache encore comment y remédier ? est-ce
d’ailleurs possible, en forme collective ? Il le faut
cependant, puisque ce décrochage est une relation perdue
avec la société dans ce qu’elle a de plus riche : la
transmission aux individus des acquis collectifs antérieurs
ou du moment. Du soutien autant en transmission et
apprentissage de l’apprendre, qu’en environnement
psychologique. Ce qui nous passionne mais aussi nous
submerge d’empathie. Bien évidemment pour trois francs six
sous, payant à peine le déplacement. Je combine, en mon cas,
les visites à mon cher Denis M. en sa maison de retraite
diocésaine, ou ma journée de travail aux archives
diplomatiques de Nantes… Une autre clé, décisive aussi pour
mon analyse de notre vie nationale, avait été une
participation, place du Colonel-Fabien, vers 2000 encore, à
un séminaire organisé par mon cher Jacques NIKOKONOFF sur le
salaire universel, témoignages de syndicalistes en
entreprises lourdes, quinquagénaires : la perte du sens de
la solidarité chez leurs cadets, les quadra. et évidemment
chez les plus jeunes encore. Donc, l’individualisme l’ayant
emporté (mirage du chacun pour soi pour « arriver ») sur la
conscience de classe : habileté des exploitants faisant
croire aux salariés et aux rameurs qu’ils sont sur la
dunette, cadres dirigeants pour le moins. Cela se mûe de
plus en plus en un jugement généralement négatif sur
l’entreprise, du point de vue des ambiances qu’elle génère
en son sein, et sur
la nécessité en tout de disposer d’un réseau : donc, la
projection sur l’ensemble du mouvement social des recettes
politiques, la copinage, la corruption, la faveur, la
trahison. Comment gérer, comment concevoir une stratégie,
comment discerner les perspectives ? dans une telle ambiance
désormais tellement forcée qu’il serait niais de tâcher de
s’y prendre autrement à supposer que cela soit encore
possible. Il n’y aura pas d’explosion en interne ? ou
faut-il le choc externe ? La leçon du 11-Janvier est d’abord
que les Français comme ils sont devenus et comme devient la
France sont plus attachés au spirituel, aux « valeurs »
qu’au matériel, au vivre et au couvert. Elle est ensuite et
profondément que nous sommes capables de faire des deux
chocs ou événements possibles un mélange fécond et
harmonieux : ensemble, y arriver. Reste à définir et
vouloir : quoi ? Livre d’il y a trois quarts de siècle,
Georges BERNANOS, libres
pour quoi faire ?
Prier… dans la confiance…entouré
comme sont peints les donateurs de chefs d’œuvre des
tableaux pieux dans l’école flamande juste avant la
Renaissance, ou à Florence… entouré de mes deux aimées,
chacune à son affaire, la classe ou le travail ici à
l’ordinateur… les disciples qui à temps perdu, pour ceux qui
étaient pêcheurs, se remettaient aux filets et à la « mer »
entre deux équipées avec le Christ… Esther, la considération
d’une situation générale, une shoah imminente, et d’une
responsabilité personnelle : solitude qui n’a qu’un seul
remède. La reine
Esther, dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait, chercha
refuge auprès du Seigneur… Viens à mon secours car je suis
seule, et je n’ai pas d’autre défenseur que toi, Seigneur…
aide-moi, car je suis solitaire et je n’ai que toi, Seigneur
mon Dieu. Maintenant, viens me secourir car je suis orpheline…
[1] prière de moyens que
Dieu exauce tout autrement. Le « discours », l’entrée même
de la reine auprès de son mari le roi sont des chefs d’œuvre
de peinture et de psychologie. Quant au fait générateur du
coup de théâtre, une fois de plus dans la Bible, il est
fruit de la nuit, d’un sommeil qui se dérobe. Les moyens de
Dieu nous sont familiers mais nous les oublions toujours
quand nous supplions, déjà perdus ou presque. Ce ne sont pas
les nôtres, même si nous sommes à contribution. Le Christ en
tire explicitement la leçon : quiconque demande reçoit.
Mais de Dieu, si
nous-mêmes avec le prochain faisons de même, pas seulement
avec notre parenté. Vous savez donner de bonnes choses
à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux
donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.
Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour
vous, faites-le pour eux. Amen… de prière qu’action
de grâce, puisque celles de demandes son toujours entendues
et exaucées. Le jour où tu répondis à mon appel, tu
fais grandir en mon âme la force.
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