Exceptionnelles heures hier : nos chers
cousins, l’appartement-immeuble insulaire non loin du quai d’Ivry et du pont
Nelson Mandela, leurs enfants évoqués, les meubles que dans ma petite enfance,
je voyais chez notre oncle rue Pierre Curie à Paris, ma cousine véritable
croupière de casino pour jouer avec ma chère femme et notre fille, au Monopoly d’aujourd’hui.
Puis à Bois-Guillaume, la plus ancienne résidence dans notre fratrie, « le
terrain » acheté en 1968. L’exceptionnel rayonnement de mon aîné, sourire
et disponibilité – j’en écrirai ce soir ce que j’en ai dit-ressenti hier – la louange
et le respect sont un constat devant certaines existences ayant à peu près fait
leur parcours. Nous y étions : célébration savoureuse de Claude, aimante
de ses quatre-vingt ans à soixante-dix couverts à trois générations, lui, ses
amis, ses enfants, petits-enfants, et nous ses huit frères et sœurs. Harmonie
totale entre tous et de tous pendant des heures qui n’avaient de poids que la
souveraine aisance de la tenresse multipartagée. Un exceptionnel moment de
bonheur, avec cependant… d’instants en instants, visuellement, puis avec les tâtons
de l’aveu ou de l’examen affectueux : la menace, le visage et l’amaigrissement
de mon vénéré aîné (naissance au Caire le 30 Décembre 1933, en diaporama…
beauté de nos parents à leurs vingt-vingt-cinq ans … la saga familiale puis de
son fondation d’un foyer modèle avec unefemme unique de beauté, de genre, de grâce,
un regard autant rêveur qu’attentif), celui aussi d’un de mes neveux par alliance,
et aussi la lutte de la vie avec ce qui ne l’est pas, les handicaps profonds ou
chroniques de certains des nôtres. Aisance et joie, excellence en « politique
et relations extérieures » de ma
chère femme et Marguerite ayant ses alliances et « cibles » avec les
plus petites. Débats-dialogues avec quelques-uns des contemporains de Claude,
depuis sa sous-colle en internat en 1957-1958. L’euthanasie, la loi Léonetti. Puis
la géostratégie à laquelle ces praticiens de notre médecine, telle qu’elle est
passée en cinquante ans du XIXème siècle à…
s’intéressent aussi. Ukraine, ministres ou pas au niveau à la tête de
notre diplomatie…et les questions de maintenant : qui ? quoi ? Le
relationnel, l’écoute et le partage complexe, plus implicite que dialogué
parents/enfants, les destinées, les agencements, la toute petite enfance, l’éclosion
soudaine de l’adolescence, de l’indépendance, le mouvement vers l’ailleurs et pourtant
le sourire doux de la demande et d’une sorte de retour au besoin de l’affection
qui conseille ou qui valide, une descente d’escalier, à quatre pattes, à
reculons, une forme déjà d’avnture, une expertise aussi… Les réconciliations
par le non-dit avec la souffrance de la séparation par la mort et par la vie. Et la beauté toute simple
des adolescents, du regard de nos troisièmes âges aussi, la mumière folâtre et
gaie des plus jeunes. La mémoire qui nous est alors donnée de tout.
Journée-hymne.
Prier….
journée pour les vocations. J’y réfléchis ce soir. Il disait d’une voix forte… ceux qui l’entendaient
furent remués jusqu’au fond d’eux-mêmes… Pierre trouva encore beaucoup d’autres
paroles pour les adjurer… [1] Jour de la Pentecôte, assurance de tous, de
Pierre, des autres disciples, de leurs auditeurs. Pratique de ce qui est devenu
les sacrements de l’Eglise : que chacun de vous se fasse baptiser au
nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés. Vous recevrez alors le
don du Saint-Esprit. Liberté et réponse
des hommes : frères, que devons-nous faire ? Ce qui n’est ni sacrement, ni état de vie mais qui est mouvement
fondateur, initiative de Dieu : l’appel… c‘est pour vous que Dieu a
fait cette promesse, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, tous
ceux que le Seigneur notre Dieu appellera. … Vous étiez errants comme des brebis, mais à
présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous… Grâce et bonheur
m’accompagnent, tous les jours de ma vie. J’habiterai la maison du Seigneur,
pour la durée de mes jours. Anticipation
de la vie éternelle dès « ici-bas ». L’insistance dans la Bible, le
nom, notre personnalité, notre liberté, notre identification par Dieu, le salut
est autant universel qu’individuel, intense sollicitude. Ses brebis à lui,
il les appelle chacune par son nom… il marche à leur tête, et elles le suivent,
car elles connaissent sa voix…. Dans son corps, il a porté nos péchés sur le
bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la
justice : c’est par ses blessures que vous avez été guéris. Libres de répondre, heureux de suivre,
familiers de Dieu, ce n’est pas de nous-mêmes que nous vivons et sommes sauvés,
mais d’un Autre. Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils
l’aient en abondance. Dialectique non du
bien et du mal, de la souffrance ou du bonheur, mais bien de la vie et des
usurpations, que sont toujours le mal, qui nous égare et que nous subissons. La
conversion est de cesser de nous subir nous-mêmes, d’écouter. Les brebis
écoutent sa voix… le portier lui ouvre… jamais elles ne suivront un inconnu… cette intuition d‘âme qui est le début de
toute vie spirituelle, de toute vocation, la reconnaissance d’une voix
authentique, connue par prétérition. Intuition qui nous est donnée : l’Esprit
saint et Sa résidence. Et l’échec des prédateurs. Jamais elles ne suivront
un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissant pas la
voix des inconnus… ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et
des bandits : mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un
entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il
trouvera un pâturage. Parabole d’immenses
ressources, les entrées et sorties, la relation des brebis avec les inconnus,
avec le berger, le rôle du portier, la figure de la porte, les malintentionnés,
la confiance, la
défiance. Psychologie, comportements, personnalité de chacun,
effets de groupe. Dieu va au fond des choses quand Il nous a ferrés rien
que par un moment d’enseignement…
[1] - Actes des Apôtres II 14 à 41 passim ; psaume XXIII ; 1ère
lettre de Pierre apôtre II 20 à 25 ; évangile selon saint Jean X 1 à 10
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