Messe
dans la petite église d’ici, célébrée par un prêtre vietnamien, entouré de deux
femmes sans âge. Une association fondée ici d’aide en matériel médical et
pédagogique pour une institution au Viet-Nam. Réunion annuelle ce soir à la salle Joseph-Fontanet
(la proposition de celui-ci à l’automne de 1970 de diriger le cabinet du préfet
local, l’eussè-je accepté que je serai probablement le député de Savoie, en
place d’Hervé GAYMARD, époux malchanceux de celle qui apporte Alstom à l’étranger
et pour laquelle j’ai biché tandis qu’elle était « ma » stagiaire à
Athènes : les bifurcations de la vie, nos destins putatifs, celui que Dieu
nous veut et qu’on ne discerne que par instant, à la manière du soleil passant
vivement entre deux nuages). Messe « à quatre » donc. Et demain messe
dominicale à plus de 3.000 mètres, la météo. devant avoir tourné d’ici là. Ce
sera simplement quelques rochers qui nous serviront d’autel, entouré des skis
et bâtons plantés dans la neige, au mont Caron…
Evidente
universalité de l’Eglise mais mystérieuse : la foi chrétienne, la
compréhension des écrits judéo-chrétiens si « occidentaux » et
méditerranéens m’émerveillent quand c’est le fait d’hommes et de femmes, tout à
fait minoritaires chez eux et nés, vivant dans une tout autre culture, avec de
toutes autres références et mémoires collectives, et même pratiquant une
conception toute différente et non déiste de ce que nous appelons, nous, en « Occident »,
une religion. Même émerveillement pour l’Afrique qui n’a reçu le christianisme
qu’avec l’occupation étrangère, que nous appelons pacification, colonisation,
civilisation…Il est vrai que l’Islam noir ou indonésien atteste cette souplesse
ou du religieux ? ou de l’âme humaine, fondamentalement religieuse… Combien
j’ai souhaité un pape africain, le vœu tient toujours, mais comme il est urgent
que nous ayons un pape asiatique, vietnamien si possible (donc probablement francophone),
au contact de ce qui est actuellement décisif : la puissance chinoise, la
pratique et la pensée bouddhiste ainsi que celle des autres familles mentales d’Extrême-Orient.
Car la relation chrétiens/musulmans est en excellente voie, grâce aux
intégrismes et caricatures dans les deux religions, qui leur font prendre
conscience ensemble de l’importance de notre compréhension mutuelle et d’une
autorité morale commune. Et pour ce qui est de la relation entre Juifs et
chrétiens, on est, en laissant aux politiques et au bon sens la solution du
conflit israëlo-palestinien, dans les voies de Dieu, puisque tout porte sur la
continuité ou pas entre les deux Alliances… – En regard, le début de querelle à
propos de la diffusion en France d’un film de Vincent LANOO : Au nom du fils, dont quelques
images étaient données hier. Cela a passé sans difficulté en Belgique. Je crois
que tout a été dit (et je m’en suis occupé aussi, comme je le peux tel que je
le suis) en 2010 avec la lettre de Benoît XVI aux Irlandais, à l’Eglise d’Irlande,
particulièrement coupable de pédophilie dans son clergé (il y avait déjà eu le
système des Magdalena sisters,
si horrible mais magnifiquement exposé dans un film, diffusé il y a
trois-quatre ans, en salles). LANOO est
l’objet de menaces physiques et cite le trio habituel : Voltaire, Mediapresse
Infos. et Civitas La
passionnante compagne d’un de mes neveux, ayant défilé le 23 Novembre 2012 avec
lui, nous disait avoir quitté ce « mouvement » à la fois parce qu’il
déviait de son objet initialement publié, et parce qu’il véhiculait trop de
haine. C’est bien cela. La fidélité à l’Evangile, la nouvelle évangélisation
puisqu’il faut reprendre presque tout à zéro, ou plutôt admettre avec Nicodème
qu’il nous faut renaître, n’est évidemment pas la haine, même au nom de la
morale et du respect de la
vie. Je reconnais volontiers qu’il n’y a pas plus émouvant
que ces « portraits » de visages humains in utero, le pouce aux
lèvres. Et que – depuis précisément la naissance de notre fille et le désir qui
m’a si fort habité qu’elle reçoive avec nous un petit frère ou une petite sœur
– je porte en moi la nostalgie de l’enfant avorté en Septembre 1976, le regret
et la culpabilité, même si et surtout parce que j’en ai reçu, récemment, l’absolution.
Blessure au cœur et au corps, donc solidarité priée avec « mon »
saint innocent. Je l’aime.
SMS
de Marguerite : mes aimées sont à mi-route Alsace-Savoie, en Suisse. salut papa. on est a mi-chemin. ed et m – Je reçois d’un camarade, cher, de Franklin
quelque chose qui m’émeut. Dialogue [1].
Prier…
cet Evangile, vous l’avez reçu, et
vous y restez attachés, vous serez sauvé par lui si vous le gardez tel que je
vous l’ai annoncé ; autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus
croyants. [2] Dialogue décisif entre Philippe et le Christ
(que j’ai voulu mettre en vitrail pour la couverture de notre four-à-pains
breton) : Montre-nous le Père ; cela nous suffit. … Il y a si
longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui
qui m‘a vu a vu le Père… Nous-mêmes dans
nos vies, selon nos vies, le Christ avec nous, par la foi qu’Il nous donne, qu’Il
maintient en nous, en moi… Suit la catéchèse la plus claire, la plus explicite
de la Trinité, autant que les mots humains puissent approcher le concept lui-même
infirme de toutes nos limites mentales, culturelles, psychologiques. Comment peux-tu dire : « Montre-nous
le Père » ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le
Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ;
mais c’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres oeuvres. Ambiance bouleversante de communion
intensément incarnée pendant cette dernière Cène, de chaleur et de lumière
spirituelle. Quelques heures avant leur trahison et leur lâcheté à presque tous
(signe profond de vérité humaine), les disciples se sentent, sans doute pour la
première fois, de plain-pied avec leur Maître et Seigneur, et le Lui disent. Réponse
du Sauveur, à l’article de son horrible mort : si vous me demandez
quelque chose en invoquant mon nom, moi je le ferai. Oui, aujourd’hui et à longueur de nos vies, dans l’instant que nous
vivons et où nous recevons joie, bonheur tout humains ou épreuves nous amenant
à prier, espérer, pas de parole dans ce récit, pas de voix qui s’entende ;
mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du
monde. Je préfère ce que je vis au lieu
de ce que j’aurais pu vivre : ce me vient de Dieu et me sont arrivées, sur
le tard, en pleine lumière de terre et de ciel, mes deux aimées, puis tant et
tant d’amitiés, de rencontres, d’exemples, d’exhortations par l’exemple. Je
suis la Voie, la Vérité, la Vie. … Le jour au jour en livre le récit et la
nuit à la nuit en donne connaissance. Amen.
From:
Sent: Saturday, May 03, 2014 10:12 AM
Subject: RE: naître quand on est déjà vieux ?
- textes du jour
Cher
Bertrand,
Sans
se connaitre, je retrouve là un résumé poignant de la réalité de celles et ceux
qui veulent suivre le Christ dans leur vie de tous les jours.
Au
gré des mails « undisclosed-recipient : » que je reçois, je
médite sur la vie ; mais surtout sur la Vie, celle qui a commencé à nos
baptêmes respectifs.
Cela
me donne de rentrer de plus en
plus dans le mystère du silence de la Croix et de la solitude qui
l’accompagne ; je goûte à l’allégorie du « cha d’une aiguille »
et je crie vers le Ciel d’entendre le chant de celles et ceux qui (tré)passent
en ce monde pour la plus grande Gloire de Dieu, pour le Salut, qu’ils
accueillent au cœur de la nuit de la Foi.
Trouvera-t-il
encore la Foi quand il reviendra ?
En
union de prières et dans l’Espérance, Ami
Jean Dominique
----- Original Message -----
To:
Sent: Saturday, May 03, 2014 10:37 AM
Subject: Re: naître quand on est déjà vieux ?
- textes du jour
En grande tendresse fraternelle.
Oui, Il la trouvera à Son retour, notre foi.
Envoi de ce matin, retardé par une messe ici.
Ensemble.
[2] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 8 ; psaume
XIX ; évangile selon saint Jean XIV 6 à 14
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire