Mercredi 14 Mai 2014
Evocation de
CHAPLIN, hier soir, documentaire d’un Frédéric MARTIN sur France 2, dont il
ressort que tous ses ennuis sont venus de ses engouements non amoureux pour des
femmes très jeunes, mais n’ont jamais été d’argent, que la haine de HOOVER
(patron du FBI pendant près de cinquante ans) et son rapport à l’Amérique ont
gouverné sa vie et que paradoxalement le parlant l’a mis en difficulté par la
tentation de discourir et de discourir en politique. Photos d’une vieillesse
surheureuse en famille nombreuse et en couple très amoureux, enfin stable, le
lac Léman, d’une amnésie nous ayant tous privés d’une histoire intérieure de sa
vie, de son art, de ses amours et de sa vision du monde. Enième estocade de mon
projet de livre, remontant à Juillet dernier et toujours en plan : l’Ukraine, le
changement de Premier ministre, le voyage au Caucase d’une part, la rediffusion
hier soir du Dictateur (il
serait acquis que HITLER l’aurait vu) périment la geste que j’imaginais.
Solitude de cette écriture et de cette impasse puisque je n’ai reçu strictement
aucun conseil, aucune critique, aucune expression d’un début d’enthousiasme pour
ces pages en premier jet. – Texte reçu hier soir sur la Syrie, interprétant tout
d‘une manière totalement différente des idées reçues. Cet ancien diplomate, ne
donnant aucune source, et que je vais tenter de joindre à propos de la
Mauritanie où il a été ambassadeur au début des années 90, sans marquer à ma
connaissance. L’obsession du « djihad » est vraiment dans les deux sens : ceux
qui le pratiquent, ceux qui le redoutent en perdent – ensemble et
solidairement, ce qui est vertigineux, « gendarmes » et « voleurs » dans la même
cage – tout sens et tout discernement. Nous sommes dans une époque qui pervertit
encore plus le jugement des gens, du grand nombre contraint à l’inertie et à la
passivité que les régimes soient de dictature(subtile ou non, selon les
personnes à cadrer et selon les pays et leurs atavismes) ou d’apparente liberté…
qu’elle n’abîme les vies et les sociétés. Tout se récupèrerait s’il y avait des
repères vrais, fondés, consensuels, et s’il y avait des autorités morales,
quelle qu’en ait été l’origine : spirituelle, artistique, littéraire, politique,
militaire.
Prier… [1] le travail de Benoît XVI, ses catéchèses, l’humilité
de celui qui ne fait pas de « small talks », qui toujours cherche dans la
compilation, la réflexion inspirée un appui, j’admire intensément une telle
honnêteté intellectuelle. Défiance de soi ? humilité oui ! encore et toujours de
quelqu’un qui se connaît assez pour renoncer à une charge mais certitude
toujours inspirée pour renverser une pratique de cinq siècles. Ses aperçus sur
Judas puisque Matthias… Obscurité de la
traduction du texte de Jean : c’est moi
qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit
et que votre fruit demeure. Faute de
frappe : partir et porter… ? la Bible dite de Jérusalem, édition 1956, donne :
vous ai institués pour que vous alliez et que vous portiez du fruit. C’est donc bien d’un mouvement qu’il s’agit
et non d’une floraison.
Prier donc…
prédestination de Judas ? par la bouche
de David, l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas, qui en est venu à servir
de guide aux gens qui ont arrêté Jésus, ce Judas qui pourtant était l’un de nous
et avait reçu sa part de notre ministère… initiative seulement de Dieu à notre
propos ? ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis…
Non ! il y a notre liberté, nos réponses, nos
recherches … il y a la liberté de Judas, l’ensemble est dans un contexte et
selon des paramètres qui ne sont pas ceux de nos habitudes de penser et de
vivre. Nous sommes vus par Dieu, constamment, nous sommes voulus en amour avec
Lui, et si nous y manquons, ce n’est pas la géhenne, c’est la rédemption et le
pardon, dans des termes et par des chemins mystérieurs. Peu importe quels ils
sont : nous sommes déjà sauvés. Alors tout ce que vous demanderez au
Père en mon nom, il vous l’accordera. Ce que je vous commande, c’est de vous
aimer les uns les autres. En rapprochant
ces deux phrases, l’une affirmant nos possibilités vis-à-vis de Dieu, l’autre
réglant nos relations vis-à-vis des autres, comment ne pas voir que l’amour
mutuel, qui peut rebâtir et maintenir toute société, tout « règlement
intérieur » de vies personnelles et de civilisations entières, même a
posteriori, est la grâce première à demander au Père. Jésus se donne comme
modèle à ses disciples pour cette pratique d’amour mutuel : tout ce que j’ai
appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître… vous êtes mes amis si vous
faites ce que je vous commande. La
relation de Jésus à son Père, sa relation avec nous sont de même essence.
Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés… aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimés. Rien de
lénifiant ni de ponctuel, mais anticipation de la vie éternelle qui est
participation personnelle et collective à l’amour trinitaire. Pratique sociale ?
discernement ? le choix de Matthias donne à peu près tout. Il s’opère en
obéissance à l’Ecriture, il se pratique dans la prière… et par tirage au sort.
Il y a autant d’indication pour une théocratie que pour une démocratie élective.
Les Apôtres auraient pu décider seul, Pierre aurait pu fortement proposé. Même
les « présentations » ne sont pas des Apôtres seuls. J’ai envie depuis longtemps
de relire BOSSUET. L’argument n’est pas de maintenir le chiffre de 12 (les
tribus d’Israël, etc…), il est scripturaire : que sa charge passe à un
autre, et rappelle la nécessité de
l’institution. Il faut que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa
résurrection. Des témoins, il y en a des
quantités, mais d’institués ? plus que les Onze puisque Judas. Je rapproche le
récit de l’institution de Matthias de ce rappel du Christ pour toute vocation.
Fondamentalement, l’Esprit Saint, guide, source, moteur, discernement, force de
chacune de nos vies.
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