jeudi 3 mars 2016

vous suivrez tous les chemins que je vous prescris, afin que vous soyez heureux - textes du jour

Jeudi 3 Mars 2016


19 heures 43 (mon année de naissance) + Viré… je l’ai été souvent, durement, mésestime totale de mon travail professionnel et de ma contribution au rayonnement de notre pays là où j’étais affecté.  C’étaient l’inattendu, l’impuissance, l’angoisse du lendemain et une solitude pour réagir, apprécier. Et de fait, c’étaient des ruptures. Me voici maintenant viré de cette semi-université – privée, émergente et d’objet d’abord financier : un placement pour les fondateurs, d’ailleurs plus que respectables car le concept est aussi juste en ambition pédagogique qu’en discernement du marché… Je le pressentais puisque de jour en jour s’était précisé notre stratégie entre enseignants pour faire basculer la direction actuelle en la dénonçant à l’échelon centrale et aux investisseurs : dégradation du climat général, opacité des décisions et des lacunes des duettistes à la tête du campus, etc… Je me sentais « bouffé » par les préoccupations, les échanges de messages, après avoir eu tant à « payer » le choc culturel de cet automne.
Mais voici qu’au contraire, je me sens libéré, je vois bien à quoi aboutir et surtout j’éprouve, comme jamais, les solidarités autour de moi, déjà sensibles, écrites, couriellées ces deux-trois derniers jour. Et magnifiques : collègues, élèves, aujourd’hui. – Coincidence aussi avec un répit programmé dans le rythme des enseignements de lundi 7 mars au 21 Avril. Et surtout la résolution de me mettre à la suggestion-projection du précieux Guillaume S., Me voici pour écrire ces cent cinquante pages disant le privé et le public comme convictions de ma vie en deux registres se confondant maintenant. C’est encore à expliciter de la part de mon jeune mentor, et en moi, car ce ,ne doit pas être confession ni les fils blancs d’un bâti de couturière puisque j’en ai le projet antérieur mais qui sera un compte-rendu et une recherche à partir de mon matériau propre sur ce qu’est la vie à présent que j’en ai vécu une. Ce que j'ai à écrire maintenant est au contraire un résultat, une certitude d’acquis avec le devoir de les transmettre dans une époque si différente de ma maturité, principalement par notre total changement de langue et de moyens de communication. Libération juste quand je dois me mettre au travail.
Comme dans chacun de nos combats depuis vingt ans, union intensément gratifiante et ressentie avec ma femme. Et puisque je sujet de rupture avec cette école est l’éducation, l’enseignement, l’accompagnement, j’ai l’insigne chance du témoignage et des travaux pratiques de notre fille. Les modes, les âges de l’enseignement et de la transmission.
Prier en action de grâces… prier pour notre chienne, mis en son cercueil-valise et chaux. Une sainteté animale tant elle était altruiste, s’effaçant toujours, ne demandant que très discrètement, attentive au possible, plus que douce. Douceur, joie, paix d’aimer et d’être aimé. Ce que me fait d’ailleurs remarquer un de mes plus chers et attentifs correspondants, qui me trouve déprimé en ce moment. Je crois ne plus l’être depuis ce matin, sauf fatigue et physiologie, ce qui est un tout autre genre.
Prier… celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. [1] Même affirmation, même certitude de ton, dans les deux Testaments ou Alliances : vous suivrez tous les chemins que je vous prescris, afin que vous soyez heureux. Dieu pédagogue, cadeau de ses commandements : Père, Fils et Saint-Esprit. Portrait au vif d’un peuple, d’une âme qui se détournent : la vérité est perdue, elle a disparu de leur bouche. Thème hier en fin d‘après-midi de notre partage à six, le cher MLP compris, la parabole du Père miséricordieux : le refus, le matériel, le rituel, l’absence de communion : ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille, ils ont raidi leur nuque. Mission exténuante des prophètes, ténacité et puissance dialectique du Christ et simple demande de mon âme. Ô Seigneur, comme Te correspondre davantage ? Et emmener à Dieu et au bonheur, dans une étreinte d’amour et de fraternité reconnaissante, tous ceux qui m’ont manifesté leur affection aujourd’hui. Comment rendrai-je au Seigneur ? et aussi à tant d’autres… qui m’aiment et m’accompagnent.


[1] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23

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