Ludger de
Munster,
contemporain de Charlemagne, naît à Utrecht (Pays Bas) vers 745, issu d'une
noble famille de la Frise.
Élevé par ses parents, Thiadgrim et Liafburg, dans la vertu et la
piété, il ne tarda pas à donner des marques évidentes d'une vocation
extraordinaire; son enfance et sa jeunesse se passèrent dans un monastère où
il reçut de St Grégoire d'Utrecht les leçons de la science et de la sainteté.
Sa vive intelligence pénétrait les questions les plus difficiles; les livres
saints surtout faisaient ses plus chers délices; il y puisait cette onction
suave qui devait plus tard caractériser sa parole apostolique et ramener tant
d'âmes à Dieu.
Saint Grégoire envoya son jeune disciple en Angleterre auprès du
célèbre Alcuin, pour y compléter ses études. Simple diacre, il reçut la
mission d'aller rétablir l'Église de Deventer, ruinée par les Saxons
infidèles; ce qu'il exécuta avec un tel succès qu'il y abolit les restes du
paganisme.
Ordonné prêtre, il devint l'apôtre de la Frise et le digne émule de
saint Wulfran. Ni les fatigues ni les persécutions ne purent l'arrêter : à la
place des idoles renversées, il plantait la Croix et faisait entrer en masse
ces populations barbares dans le sein de l'Église
Obligé de fuir la persécution du redoutable Witikind, le saint
pasteur se réfugia au monastère du Mont-Cassin, en Italie. Il y étudia la
règle de saint Benoît en compagnie de son frère saint Hildegrin, qui l'y
avait suivi, et y continua sa mission par ses prières et par ses austérités.
Charlemagne, vainqueur des Saxons, ayant demandé à l'infatigable
apôtre le secours de sa parole, afin de conquérir à la foi ce peuple déjà
conquis au royaume de France, Ludger accourut. Un nouveau diocèse est érigé,
qui embrasse toute la Westphalie, et Ludger en est sacré évêque; sa ville
épiscopale prend, dans la suite, le nom de Munster, d'un monastère
d'Augustins, qu'il avait fondé. Mais sa vertu avait trop d'éclat pour être à
l'abri de la jalousie et de la calomnie.
La frugalité de sa table, sa tendresse pour les pauvres, sa modestie, son humilité, ses austérités excessives déplurent aux hommes mondains, qui le décrièrent auprès du grand empereur des Francs, et l'accusèrent en même temps de dissiper les biens de l'Église par ses grandes charités.
Ludger fut mandé à la cour pour avoir à se justifier : appelé près du
prince dans un moment où il récitait son bréviaire, le Saint voulut l'achever
et se fit attendre.
« Pourquoi, lui dit Charles, n'être pas venu tout d'abord? » “Prince, répond l'évêque, je priais Dieu; quand vous m'avez choisi pour évêque, vous m'avez recommandé de préférer toujours le service de ce Roi des rois à celui des hommes, même de l'empereur.”
L'empereur, charmé de cette réponse n'en voulut pas entendre
davantage: il renvoya avec honneur le pasteur vers ses ouailles, l'exhortant
à montrer toujours la même ardeur dans le service du Seigneur et celui de Son
Église.
Dieu honora les travaux apostoliques de Son humble serviteur par le
don des miracles. Il rendit la vue à un aveugle en faisant le signe de la
Croix sur ses yeux. Un autre aveugle ayant un jour demandé à lui parler :
« Mon frère, que me voulez-vous », lui dit Ludger?
“ Faites,
dit-il, que je voie, pour
l'amour de Dieu! ” - « Que vous voyiez, pour l'amour de Dieu ? »
reprit Ludger, s'étonnant de sa demande. Et à l'instant l'aveugle vit.
Il était sur le point de partir pour le Danemark et la Norvège, quand
le Ciel mit un terme à sa course ici bas, le 26 mars 809. Les reliques de
saint Ludger sont conservées au monastère de Werden. A Munster on vénère deux
de ses os.
Source principale : Frères des Écoles Chrétiennes, Vie des
Saints, p. 133-134 (« Rév. x gpm »).
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SAN LUDGERO DI MUNSTER VESCOVO /
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