Que mon sort est charmant, mon âme en est ravie !
Je goûte en ce moment une joie infinie.
Que tout en moi publie les bontés du Seigneur ;
Ma misère est finie, je touche à mon bonheur.
J'ai servi Dieu mon Roi, en imitant son zèle
J'ai conservé la foi, je vais mourir pour elle.
Que cette mort est belle et digne d'un grand cœur !
Priez, peuple fidèle, pour que je sois vainqueur.
Ô vous tous, que mon sort affecte et intéresse, loin de pleurer ma mort, tressaillez d'allégresse
Tournez votre tendresse sur mes persécuteurs.
Sollicitez sans cesse la fin de leurs erreurs.
Hélas ! Ils ne sont plus les enfants de lumière, puisqu'ils n'écoutent plus le successeur de Pierre.
Mais, puisqu'ils sont nos frères, chérissons-les toujours.
N'opposons à leur guerre que douceur et amour.
Ô Monarque des cieux, Ô Dieu, plein de clémence, daignez arrêter les yeux sur les maux de la France !
Puisse ma pénitence, égale à ses forfaits, désarmer ta vengeance, te la tendre à jamais !
J'ai aimé passionnément ce Christ, qui est là présent au milieu de nous dans le Très-Saint-Sacrement, et qui s'est dit présent aussi dans chacun des êtres qui nous entourent.
A vous qui voulez m'honorer, je redis les mots de ma dernière lettre à mes frères les prêtres de ma bonne ville de Vannes : « Aimons-nous toujours pour le temps et pour l'éternité ! »
Ainsi soit-il. »
Je goûte en ce moment une joie infinie.
Que tout en moi publie les bontés du Seigneur ;
Ma misère est finie, je touche à mon bonheur.
J'ai servi Dieu mon Roi, en imitant son zèle
J'ai conservé la foi, je vais mourir pour elle.
Que cette mort est belle et digne d'un grand cœur !
Priez, peuple fidèle, pour que je sois vainqueur.
Ô vous tous, que mon sort affecte et intéresse, loin de pleurer ma mort, tressaillez d'allégresse
Tournez votre tendresse sur mes persécuteurs.
Sollicitez sans cesse la fin de leurs erreurs.
Hélas ! Ils ne sont plus les enfants de lumière, puisqu'ils n'écoutent plus le successeur de Pierre.
Mais, puisqu'ils sont nos frères, chérissons-les toujours.
N'opposons à leur guerre que douceur et amour.
Ô Monarque des cieux, Ô Dieu, plein de clémence, daignez arrêter les yeux sur les maux de la France !
Puisse ma pénitence, égale à ses forfaits, désarmer ta vengeance, te la tendre à jamais !
J'ai aimé passionnément ce Christ, qui est là présent au milieu de nous dans le Très-Saint-Sacrement, et qui s'est dit présent aussi dans chacun des êtres qui nous entourent.
A vous qui voulez m'honorer, je redis les mots de ma dernière lettre à mes frères les prêtres de ma bonne ville de Vannes : « Aimons-nous toujours pour le temps et pour l'éternité ! »
Ainsi soit-il. »
Bienheureux Pierre-René Rogue (1758-1796). martyr vannetais . arrêté au sortir d'une messe célébrée clandestinement, rue du Mené - au pied de la cathédrale Saint-Pierre
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Grand vent, pluie.
Contexte… notre pays, l’Europe. Evidence que nous sommes
en très grand danger : aucun système de défense commune ni vis-à-vis du
terrorisme, ni du grand banditisme, ni des pénétrations économiques,
commerciales, financières de l’extérieur et la leçon ukrainienne et les
relations de plus en plus honteuses avec la Turquie en sacrifiant les Kurdes. Evidence
de gouvernements qui mentalement ne sont plus indépendants ni aptes à juger et
débattre. Les institutions ne sont plus que des censeurs (vg. l’examen des
politiques nationales), elles ne sont pas cette mise en commun, cette émergence
d’un élément d’une pacification et d’une régulation mondiale vraiment
solidariste, sociale, éthique. Nous mourons de nous-mêmes et de n’avoir pas
inventé depuis plus de vingt ans la suite de l’entreprise européenne. Hideur de
cette dégénérescence des Européens laissant parmi eux, voire en eux gonfler les
extrêmismes dits de droite. La leçon des années 1930 perdue ? Ce n’est pas de textes ou de traités qu’il s’agit principalement,
ni non plus d’un dessein agressif par
quelque tiers que ce soit : Etat voisin et totalitaire, migrants en masse
croyant en un paradis que nous leur partagerions. Non ! c‘est que nous
ayons laissé se perdre un élan, une imagination, une conviction :
ensemble, vraiment, les Européens peuvent être indépendants de tout et de tous,
et partant ils peuvent fonder et pratiquer un nouveau modèle d’efficacité
économique et sociale et une « démocratie vivante » (cf. Michel JOBERT).
Prier…
Hier soir, un si sobre office de la Passion… la
lecture du récit par Jean [1], écoutée debout, donne
des reliefs et des invitations à réfléchir que je ne ressentais pas à la
lecture des yeux. Jésus, son propre prophète … ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite :
« Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donné » … ainsi s’accomplissait
la parole que Jésus avait pour signifier de quel genre de mort il allait mourir… ou bien Celui qui accomplissant, Lui-même
à la lettre les Ecritures, amène l’humanité entière à les accomplir, elle
aussi. Ainsi s’accomplissait la parole de l’Ecriture : « Ils se sont
partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. » C’est bien
ce que firent les soldats… Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Ecriture :
« Aucun de ses os ne sera brisé. » Un autre passage de l’Ecriture dit
encore : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transporté »…
Echo de l’affirmation souveraine : je
ne suis pas venu abolir, mais accomplir pleinement… La dialectique du récit, tel que je l’entendais dans cette
église-chapelle aux plafonds de bois récent et non décoré, un ensemble plutôt
pauvre, mais une crois dorée à vénérer et qui n’était qu’en métal doré au lieu
de figurer le bois auquel notre salut a été suspendu, selon le répons liturgique
à trois reprises… à peu près la même participation que la veille… deux forts
enchainements : Pierre, son reniement, son introduction par Jean dans le même
temps que Jésus est interrogé, l’Eglise faillible, le Christ cible, tout semble
fléchir… et Pilate tentant de sauver Jésus mais n’en ayant pas la cohérence :
lui aussi fléchit et à peur et du désordre populaire et de la dénonciation à
César. C’est bien ainsi que nous sommes en foule, en gouvernement.. Les
intentions de prière universelle : la sainte Eglise, le pape, le clergé et
le peuple fidèle, les catéchumènes, l’unité des chrétiens, le peuple juif, les
autres croyants, celles et ceux qui ne connaissent pas Dieu, les pouvoirs
publics, nos frères et soeurs dans l’épreuve… c’est ce qui est proposé et
prié. Il manque après les Juifs, nos prédécesseurs dans la foi et dans l’écoute
de Dieu, les musulmans, se présentant comme synthétisant et comprenant tout. Les
présenter comme nos frères, également fils d’Abraham, par Ismaël. Prier pour
ceux partis au désert, puissions-nous forts de leur prière au Dieu unique et
compatissant, le nôtre à tous, les conduire à sortir de ce désert pour la terre
promise, non des guerres cananéennes puis palestiniennes, mais pour la
fraternité universelle et agissante.La liturgie est surtout de silence et dans cette sorte
de vide : la sépulture qui n’a pas de mot pour être dite, la communion au
corps et au sang du sacrifié, vivant pourtant sous les deux espèces, est
presque choquante, elle n’est pas cohérente avec le reste, ou alors… elle est
la trompette du jugement et de l’éveil des morts, elle est déjà la sortie du
tombeau. Cela m’a vivement frappé hier soir.
Maintenant mors
et vita… Je reste avec mes aimées et mon beau-frère ce
soir, recevrai – je crois – plus attentivement les lectures de la nuit pascale
en les lisant priant ici.
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