Maison Saint
Joachim, à Sainte-Anne-d'Auray, 10 heures 09 + Le calme, des pas dans un
escaliers, des voix plus loin. Trois prêtres déjà au rez-de-chaussée en piste
pour la messe à onze heures. Le plus proche de moi, sommeillant la bouche
ouverte, prie soudain à haute voix : Seigneur, sauve-moi ! Seigneur,
prends pitié ! puis donne l’ite missa est… commence le Kyrie, se réendort puis
appelle : Maman… et demande :
maintenant ! Ici, vie palliative ?
Il y a vingt
ans, j’ai appris ce qu’est la dépression ou plutôt à la reconnaître et à la
qualifier pour ce qu’elle est : la tentation de la mort, celle de la
préférer à la vie. C’est ce dans quoi je me suis trouvé à plusieurs levers et
éveils cette nuit. Le Tentateur, le Diviseur… mystère total, car Dieu Se nomme,
S’incarne- même et Se laisse connaître. Tandis que le mal se réveillant au plus
profond de nous dans toute l’étendue d’une époque… un nom ? une
personne ? une existence ? je ne sais, mais cela tue, cela nous fait
nous tuer. Mais l’identifier en tant que tel, fonctionnellement, comme un outil
mortifère, nous poussant à nous détruire, rien que cela nous fait revenir à la
vie, à la liberté, à l’air. Je ne l’ai pas immédiatement identifié, mais la
grâce a d’abord offert des palliatifs, le trajet et le dialogue de chez nous au
collège, notre fille enjouée, nos échanges de plaisanteries, la beauté
exceptionnelle des couleurs de ce lever du jour, nuages et fond de ciel, puis
au collège-même, Marguerite partie en courant vers les bâtiments et sa classe,
moi portant la valise de notre fille à placer dans une ancienne sacristie et
qu’elle montera ce soir à l’internat… je marche parmi les élèves entrant, des
hauteurs de taille impressionnantes, fréquemment proches du mètre
quatre-vingt-dix… puis les panneaux exposant les dessins et compositions
d’élèves. Un ensemble, et des figures, des vignettes, des formats passionnants,
admirables, disant beaucoup. L’excellent professeur d’arts plastiques, M.
PETRONIN, qui à ma femme et à moi, nous avait plu en journée de concertation
parents/enseignants. Beaucoup plus parlants et donc intéressants, des messages
que ce que produisent nos élèves Lim’Art à YNOV, sans doute
trop préoccupés par la note, le thème, etc…
Prier… d’ici
la messe. Tandis qu’une des religieuses, réellement consacrées, suivre et
soulager ces vieillards, naguère en paroisse, entourés et eux-même entourants…
le vieux prêtre répète : dans les siècles des siècles, et boit avec
difficulté. Je trouverai ma joie dans mon peuple :c’est Dieu qui parle,
qui Se réjouit de l’homme. Le collectif et le personnel toujours dans l’Ancien
Testament, nous ne sommes jamais seuls, nous sommes tous et tout autant, nous
sommes particuliers, nous tous et chacun aimé et aidés par prédilection. On
n’y entendra plus de pleurs ni de cris. [1] Ce qu’accomplit le Nouveau Testament :
Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! Va, ton fils est vivant… L’homme crut à la parole que Jésus lui avait
dite et il partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa
rencontrer et lui dire que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle
heure il s’était trouvé mieux… Le père se rendit compte que c’était justement à
l’heure où Jésus lui avait : « Ton fils est vivant ». Comme c’est simple, beau, prenant :
la vie, la foi, la Parole souveraine du Fils de Dieu fait homme.
Actualité…
Bernie SANDERS rempote deux fois consécutives de nouveaux Etats… s’il pouvait
être élu. Les hebdomadaires : Obama, du bluff ? de fait, Guantanamo près de huit ans
après son élection fonctionne toujours. Fermer, certes, mais évacuer aussi
cette enclave, créée quand ? après la défaite espagnole, il y a cent
quinze ans ? ou autrement ? et de quel droit. Et nous, cette
prétention faisant penser à la médecine brocardée par MOLIERE : faire
« repartir » l’économie par des lois, remédier au chômage en
facilitant les licenciements, abolir le droit puisqu’il empêche les
affaires ?
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