Monique naît à Tagaste, en
Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents chrétiens, elle eut une enfance
pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée
servante. Encore toute petite, elle aimait aller à l'église pour y prier,
elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois elle se levait même
la nuit et récitait des prières. Son cœur s'ouvrait à l'amour des pauvres et
des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la
table de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs.
Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix. À toutes ces
grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à
de grandes choses.
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Dieu, qui a ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée
en mariage, à l'âge de vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais
païen, violent, brutal et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont
elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère. Dans cette situation
difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre
jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C'est
par ces beaux exemples qu'elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui
obtint une mort chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère
du grand saint Augustin.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle
pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque
d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit : « Courage, il est
impossible que le fils de tant de larmes périsse ! » Dieu, en effet,
la récompensa même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle
de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus
grands Saints.
Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tombe malade à Ostie, au
moment de s'embarquer pour l'Afrique, et meurt à l'âge de cinquante-six ans.
Augustin pleura longtemps cette mère de son corps et de son âme.
Le corps de sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de
Saint-Augustin, en 1430. Cette femme illustre a été choisie comme patronne des
mères chrétiennes.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SCHEFER ARY / Saint Monique And Saint Augustin
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